15 Février 1979, Centre Pompidou Paris, soirée inaugurale des Journées d’art corporel et de performances organisées par le C.A.Y.C. (Centre d’art et de communication de Buenos Aires fondé par Jorge Glusberg)
L’Histoire de l’art est terminée – un « évènement historique »
Extrait du catalogue de Céret (p 67)
La salle s’emplit du tic-tac répétitif d’un réveil branché sur les micros. Hervé Fischer, muni d’un décamètre-ruban, mesure, avec une solennité affichée, la largeur de la salle face au public. De gauche à droite, H.F. marche lentement face au public. Il est habillé en vert, et d’une chemise indienne blanche bordée de fleurs. Il se guide d’une main à la corde blanche suspendue à la hauteur de ses yeux. De l’autre main il tient un micro dans lequel il dit au long du chemin : « D’origine mythique est l’histoire de l’art. Magique. Ieux. Age. Anse. Isme. Isme. Isme. Isme. Isme. Neoisme. Isme. Isme. Ique. Han. Ion. Hie. Pop.Hop. Kitsch. Asthme. Isme. Art. Hic. Tic. Tac. Tic. » Arrivé à un pas du milieu de la corde, il s’arrête et dit : « Simple artiste, dernier-né de cette chronologie asthmatique, ce jour de l’année 1979, je constate et je déclare que l’Histoire de l’art est terminée ». Il avance d’un pas, coupe la corde et dit « L’instant où j’ai coupé ce cordon fut l’ultime évènement de l’Histoire de l’art. » Laissant tomber à terre l’autre moitié de la corde, il ajoute : « Le prolongement linéaire de cette ligne tombée n’était qu’une illusion paresseuse de la pensée. »
Performance au Centre Pompidou en 1979, qui a donné le titre du livre éponyme que j’ai publié en 1981 chez Balland à Paris.
Une critique de l’obsession avant-gardiste des années 1970, qui a conduit nécessairement à l’art postmoderne.