Extrait : Entretien avec Sophie Duplaix, commissaire de l’exposition au Centre Pompidou
Réf : catalogue exposition au Centre Pompidou (p 14-15)
Sophie Duplaix
Et justement, travailler sur l’identité des habitants d’une ville, sur la façon dont s’exprime leur sentiment d’appartenance, cela a fait l’objet d’une réflexion de votre part et d’interventions urbaines, comme à Perpignan, à Sao Paulo ou encore à Amsterdam. En quoi consistaient ces expériences ?
Hervé Fischer
J’ai fait beaucoup de travail sur le terrain, pendant des années. A Perpignan, je suis intervenu dans trois quartiers différents… c’était comme explorer trois planètes. Il y a donc toujours un intérêt personnel de l’artiste dans l’art sociologique. J’ai fait ce travail avec un collectif – je travaille toujours avec des collectifs. Avec Fred Forest et Jean-Paul Thénot, mais aussi avec trente de mes étudiants de l’École des Arts décoratifs, où j’ai enseigné (l’ENSAD), et de l’Université, où j’enseignais la sociologie de l’art, ainsi qu’une quinzaine d’étudiants allemands qui découvraient Perpignan avec délice, et que j’ai recrutés avec l’aide de l’Office franco-allemand pour la jeunesse. Ce travail est donc un travail d’exploration de valeurs, de questionnement des rituels sociocollectifs, du regard des uns sur les autres.