Lorsque l’on tente de repenser le rôle de l’art, sa fonction sociale, son avenir le plus intéressant, il y a un moment où il faut même s’efforcer de libérer sa mémoire, oublier les modèles, les thèmes, les esthétiques, les admirations. Tenter de faire table rase du passé pour reconstruire avec plus de liberté et si possible avec une nouvelle créativité. Ne plus penser adaptation, renouvellement, perfectionnement, mais divergence, radicalement.
C’est ce que j’ai tenté au début des années 1970 en détruisant mes propres œuvres d’art, en proposant aux autres artistes que je connaissais de m’envoyer chacun une œuvre d’art à déchirer, en organisant des expositions hygiéniques de ces œuvres déchirées et en parodiant les fameux panneaux interdisant d’afficher sur les murs pour me moquer de ma propre prétention artistique.
J’ai ainsi repris ma liberté toute crue.
Réf : Blog Avenir de l’Art 29/04/2011