Référence :
19903
Titre :
L’avenir de l’art
Date :
1990
Technique :
acrylique sur toile
Famille/Série
Market Art
Dimensions
61×45.5
Signature
en bas, à droite
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Provenance
Collection particulière
Observations
Expositions
Buenos Aires – Céret – ECI – Centre Pompidou
Bibliographie
Peut-on discerner une intentionnalité dans l’évolution de la nature ?
Je n’ai jamais adhéré au mythe biblique du chaos, dont un être supérieur nous aurait arrachés en créant un monde ordonné pour nous. Certes, nous observons à quel point la matière et l’énergie sont organisés, même pour provoquer leurs pires destructions. Il y a dans le couple matière-énergie un évident dispositif organisationnel de réactions atomiques,physiques, chimiques, organiques, thermodynamique, une intelligence de la matière, comme aurait dit Spinoza. Cela apparaît même dans les big bangs. Cette énergie intelligente qui se lit dans la nature et qui opère dans la matière-énergie, je crois que nous en sommes pleinement partie. Cela revient à supposer une sorte de rationalité matérialiste dans le fonctionnement de la nature, cette rationalité même qu’élabore ou déchiffre la science actuelle.
Mais la question qui se pose alors inévitablement à nous, c’est de discerner s’il y aurait une intentionnalité dans cette évolution, nécessairement elle aussi rationnelle de la nature. Car comment le fonctionnement de la nature pourrait-il obéir à des lois rationnelles et évoluer irrationnellement. La contradiction est absurde. Nous voilà donc, avec cette question si simplement apparue, et d’apparence si naïve, en plein débat métaphysique. Il est étonnant de constater à quel point cette question a été occultée.
Lorsque nous avons inventé les dieux, tout s’expliquait en fonction des caprices et des disputes des occupants de l’Olympe, comme dans les familles humaines. Mais lorsque nous avons inventé Dieu, le dieu monothéiste, il fallut bien se demander pourquoi ce dieu s’était donné tant de peine. Pourquoi avoir créé l’homme et un univers où le mettre. Par masochisme? Pour se punir lui-même? Pour mesurer sa force? Malgré lui? Pour se distraire? Pour organiser un combat dramatique entre lui et le dieu du mal, une lutte à finir dont nous serions les pions? La question demeure ouverte dans une béance vertigineuse et aucune théologie ne nous a jamais proposé de réponse. Nous en sommes réduits à célébrer le grand mystère divin, et à admettre humblement nos limites. Autant dire que nous ne sommes pas plus avancés dans notre quête de compréhension qu’avant avoir inventé Dieu. Nous avons seulement compliqué le débat avec une hypothèse inutile.
Revenons au point de départ. En admettant la rationalité quasi mécanique, chimique, électromagnétique, génétique, etc. de la nature, selon laquelle les mêmes dispositifs – atmosphériques, géologiques, mécaniques, génétiques, etc. – créent les mêmes effets, en admettant donc une organisation rationnelle de la nature, que nous appelons son intelligence, nous demeurons au simple constat, sur lequel nous nous entendrons tous, créationnistes et rationalistes. Mais en admettant que la nature évolue, ce qui est difficilement contestable, encore que les créationnistes s’y refusent, nous sommes conduits à admettre aussi que cette évolution obéit nécessairement à des lois rationnelles, donc à la même intelligence qui régit son fonctionnement. Deux options se présentent alors à nous:
1 – Cette évolution est rationnelle, mais elle n’a pas de but. C’est alors à nous nécessairement, si nous tenons à la vie, d’en organiser l’évolution, de la soumettre, dans le mesure du possible, à notre intelligence et à nos propres buts, qu’il nous faut définir et respecter.
2 – Cette évolution est rationnelle, donc elle a nécessairement un but rationnel, ce qui constitue une intentionnalité et supposerait,, selon notre expérience humaine, une conscience. La nature aurait-elle une intelligence, une conscience et une intentionnalité?
Oui, nécessairement!
Les questions posées par ces deux options résultent logiquement de nos constats précédents et nous sommes capables de les formuler clairement. Mais ce sont toujours les questions les plus simples qui sont les plus difficiles. Nous nous en tiendrons là pour aujourd’hui.
A partir d’une interprétation matérialiste de la nature, nous nous sommes retrouvés devant une question téléologique, sans qu’elle soit théologique, tout en en ayant toutes les apparences. Bref, en appelant la nature Dieu, comme Spinoza, ou en remplaçant Dieu par la nature, comme l’exige la philosophie matérialiste, nous nous retrouvons devant la même question. Pour aller plus loin, voyons si la nuit nous portera conseil. Ou ce que notre boite à outils mythanalytique nous proposera.
Réf : Blog Mythanalyse 02/01/2011
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