
Référence : 213001 Titre : Le mythe/art Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Art is Myth, Myth is Art, même création divinatoire, même pratique fabulatoire de l’humanité en quête d’elle-même. Qu’il s’agisse de la célébration des mythes fondateurs d’une société, de dieux, de l'homme, de la nature, de réalisme, abstraction, cubisme, suprématisme, constructivisme, surréalisme, nécessité intérieure ou magie numérique, qu'il s'exerce dans l'architecture, le théâtre, la musique, la littérature, la philosophie, la danse, la performance ou la peinture, l’art toujours invoque le mythe suprême de la création divine ou en décline les grands récits humains qui assurent l’incarner. Et lorsqu’il s’interroge lui-même et la société qui le célèbre, l’art sociologique devient mythanalytique. Le mythe/art n'est pas une nouveauté. Il plonge le regard dans l'archéologie du présent autant que du futur, et j'en ai parlé dès 1979 lors d'une performance au Centre Pompidou où j'annonçais que "l'Histoire de l'art est terminée". Réf : Blog Avenir de l’Art 02/01/2013 URL |

Référence : 213002 Titre : Mythes actuels Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie ll y a plus de temples aujourd'hui - églises, synagogues, mosquées, etc. - qu'il n'y en avait à l'époque des Grecs ou des Romains. Réf : Blog Mythanalyse 19/02/2013 URL |

Référence : 213003 Titre : Tweet typiquement nul Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Un tweet typique face au dossier du siège d'avion Hervé Fischer @hervefischer Rien à dire pendant le trajet d'avion. Hâte d'atterrir pour pouvoir enfin envoyer ce tweet typiquement nul. pic.twitter.com/Qu3WVYGRQu Voir la photo • Répondre • Supprimer • Favori • Plus Réf : Blog OINM 09/03/2013 |

Référence : 213004 Titre : La singularité Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie La singularité ou le mur du futur : une fabulation ingénue Cette «singularité» ou «mur du futur», dont on nous parle si volontiers, n'est qu'un fantasme ingénu, qui ne correspond à rien de raisonnablement prévisible par rapport à notre évolution humaine. La singularité a du sens lorsqu'on s'aventure dans la métaphysique mathématique. Elle est amusante et même stimulante en science-fiction. Mais lorsque les gourous américains nous l'annoncent pour bientôt et misent sur elle pour rêver de révolution anthropologique et d'un nouvel écosystème régi par l'intelligence artificielle, ils démontrent leur naïveté fabulatoire, si non leur escroquerie intellectuelle. Autant nous affirmer que demain nous vivrons dans des écrans cathodiques, ou que nous serons des petits pois intelligents. et que ce sera un progrès fantastique. Pire, cela relève de la plus stupide barbarie. Ce posthumanisme, qu'ils voient comme un aboutissement infiniment désirable de notre évolution, constitue un antihumanisme fondamentaliste et primaire. Pourquoi les humains tendent-ils toujours, au cours de leur évolution, à renoncer à leur liberté, leur responsabilité et leur intelligence, pour déléguer ces valeurs humaines à des puissances qu'ils déclarent supérieures et qui les aliènent: le providentialisme de la Nature, puis de Dieu, et aujourd'hui de l'Intelligence artificielle? Pourquoi ne veulent-ils pas assumer leur propre autonomie et créativité ? Il faut savoir tuer la Mère et le Père et toutes leurs déclinaisons, si nous en faisons des forces surhumaines et voulons nous agenouiller devant, pour éviter d'assumer notre liberté. Ne devenons-nous jamais adultes ? Réf : Blog Mythanalyse 18/04/2013 URL |

Référence : 213005 Titre : Quelques concepts fondamentaux pour comprendre le numérique Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Je propose ci-après de façon très synthétique quelques concepts qui sont liés entre eux et qui me semblent être des clés fondamentales pour comprendre notre époque. 1 – Nous passons de l’âge du feu à l’âge du numérique, c’est-à-dire de l’âge de l’énergie, incluant le feu, le vent, l’eau, l’électricité et le nucléaire, à l’âge de l’information. Nous passons ainsi du couple énergie-matière à un nouveau paradigme épistémologique et instrumental , celui d’un codage binaire et d’une programmation algorithmique avec lesquels nous prétendons réinterpréter l’univers et l’instrumentaliser avec une nouvelle puissance humaine supérieure à celle des lois ordinaires de la nature. L’homme choisit de mettre sa signature sur notre évolution et nous parlons de l’anthropocène. McLuhan a été le dernier grand penseur de l’âge du feu, des médias électriques. Mais il ne pouvait pas être le nouveau gourou de l’âge du numérique. L’énergie détruit l’information. Le numérique la crée et la diffuse. 2 – Nous devons rendre hommage à Darwin pour avoir affirmé contre les créationnistes que l’homme n’est pas descendu du ciel mais des arbres et avoir inventé la loi de la sélection et de l’adaptation naturelle pour expliquer biologiquement notre évolution. Mais cette loi darwinienne ne suffit pas pour expliquer les mutations successives de l’espèce humaine. Nous proposons de considérer « la théorie de la divergence ». L’espèce humaine a évolué très rapidement, moins par adaptation que par projets, ruptures et divergences, au risque même de sa survie. Cela est évident en politique, dans le progrès des sciences, dans les arts. Ces divergences qui ont accéléré notre évolution, sont toujours venues de créateurs, d’inventeurs, de leaders qui furent d’abord marginaux, rebelles, en rupture avec les idées communément reçues, mais qui ont fini par s’imposer à la majorité. 3 – L’invention de l’informatique constitue un remarquable exemple de cette théorie de la divergence, par des étapes successives. L’invention de l’écriture idéographique, puis le rupture avec l’analogique et l’invention de l’alphabet phonétique, de vingt à trente signes abstraits, propices à une plus puissante combinaison conceptuelle, puis l’invention par Gutenberg des caractères mobiles d’impression, qui a permis progressivement la diffusion de masse des livres et la pensée individuelle critique, puis la réduction radicale de cet alphabet phonétique à un code binaire, qui nous offre désormais la convergence multimédia universelle de tous les langages – non seulement le texte, mais les sons, les images, les mouvements : l’imprimerie du XXIe siècle. Il faut souligner cette fois que le numérique constitue une rupture par une diffusion immédiate planétaire, la programmation des algorithmes, la gestion et le contrôle des hommes et des idées, pour le meilleur et pour le pire, avec une puissance technoscientifique, sociale et culturelle dont nous n’avions jamais osé rêver, si non dans la sorcellerie. Mais il est faux de répéter, comme on le fait constamment, que cela signifie la fin de la parenthèse Gutenberg et le retour à une oralité multimédia, qui pourrait aussi ruiner les efforts chèrement acquis de la raison conceptuelle et critique et l’avènement d’un nouvel obscurantisme. Le code binaire est l’aboutissement génial de l’alphabet phonétique de vingt-six signes, par sa réduction à deux : on et of, 1 ou 2. 4 – La divergence la plus évidente de l’esprit humain par rapport à la nature est l’invention de l’éthique. La théorie de Darwin ne saurait expliquer l’émergence de l’éthique. Bien au contraire, c’est selon Darwin la loi du plus fort, celle de la jungle, qui domine notre évolution, alors que l’éthique nous oblige se secourir les faibles, les mourants, à sauver les malades, à aider artificiellement à se reproduire ceux à qui la nature ne le permet pas, à prolonger la vie de ceux qui ne sont plus productifs, à faciliter la vie de ceux qui ont des handicaps lourds, malgré le coût social élevé, alors que la sélection naturelle darwinienne devrait les éliminer. Or aujourd’hui, grâce aux technologies numériques, nous avons constamment accès, en temps réel, à une information planétaire. Grâce aux réseaux numériques de communication, nous savons de plus en plus que les droits universels de l’homme sont bafoués constamment aux quatre coins de la planète. Nous savons que l’humanité est un scandale permanent, intolérable : exploitation, violence, injustice, et génocides. Ce sont les hyperliens numériques qui renforcent cette nouvelle exigence de solidarité humaine et d’indignation que nous ressentons. Paradoxalement, c’est la technologie binaire triviale de l’informatique qui crée et renforce quotidiennement cette exigence d’éthique planétaire que nous ressentons. Certes, nous sommes fascinés par les vertus numériques de la « réalité augmentée ». Mais le progrès humain est beaucoup moins certain que le progrès technologique. Et ce que j’appelle donc la « conscience augmentée » est beaucoup plus importante et décisive pour notre avenir que la réalité augmentée. La conscience augmentée est le fondement de l’hyperhumanisme que je prône : hyper pour plus d’hyperliens et plus d’humanisme. Et c’est en ce sens que je parle du digital alternatif, non pas celui du commerce, de la spéculation financière et des jeux vidéo des pays riches, mais celui du progrès humain pour le développement des pays du Sud : éducation, prévention, santé, communication, diversité culturelle et identitaire. Réf : Blog OINM 16/03/2013 |

Référence : 213006 Titre : Augmented Consciousness Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie We speak a lot of augmented reality, which consists of a basket of proposed hyperlinks enriching the information about any monument, restaurant, picture, or what so ever, which we capture with the camera of a smart phone. Enriched media through digital hyperlinks are considered as an added value to our perception through multiple data immediately available with a simple click. It is an important technical progress of digital access to easy and fast knowledge in situ. And l propose to call augmented consciousness the feeling of responsibility and ethic obligation to act, which we experience thanks to digital media telling us day after day about the permanent scandal of violence, exploitation, inequity, which happen in the world. We know it thanks to a larger and larger access to real time information about everything significant. In both cases - augmented reality and augmented consciousness - the progress is due to the multiplication of hyperlinks offered by digital technologies. Such a situation is activating specific neurons and synapses, which allow the development of a dedicated zone of the human brain, the same way as a violinist develops a specific cerebral network of neurons and synapses allowing him to acquire the skills to play violin with very fast reflexes of his arm and fingers to conduct the performance. We don't need to call any spiritual presence or soul or transcendence to explain the phenomenon of augmented consciousness. It is simply related to the augmented access to digital hyperlinks of information and the biological patterns of the brain. Today's neuroscience has established this neuroplasticity of the brain, making him able to respond to our needs. The progress of our brain and wisdom and ethic responsibility is not certain, although it is much more important for the future of humankind than the progress of the digital technoscience and power, which will continue anyway. Let's be optimistic and believe in the progress of augmented consciousness, which is the only possible biological response to the increasing dangers of human instrumental power. Digital technologies are not only the problem; they are also the solution to the problem. Réf : Blog OINM 20/04/2013 Hyperhumanism Thanks to digital technologies we learn how to use hyperlinks when we navigate on the web and we get access to worldwide information in real time. The Digital Age allows us to get closer to all societies, feel responsibility and share compassion with all members of humanity who are in vulnerability because of natural catastrophes or break down of peace. We may celebrate the new capacity of digital technologies for offering us “rich media” and "augmented reality" thanks to these multiple hyperlinks giving us complementary information about any historical, social, scientific, cultural data or touristic site. But, even more important, we benefit of what we should call "augmented consciousness" thanks to these same multiple hyperlinks of the web and social media of our new age. This "augmented consciousness” is awaking a deeper sense of human creativity and ethical social responsibility which we develop collectively. It allows us to discover and appreciate the richness of cultural diversity. It allows us to believe again in human progress. It may sound paradoxical that a binary digital code and electronic technology may create nowadays more consciousness and a planetary ethic, but it is a matter of fact, even if the progress is slow and if United Nations agencies encounter so much difficulty to impose peace and human respect. In a time which sees the triumph of techno-scientific logics and the domination of economical one-way thinking, “augmented consciousness” and planetary ethics should still be considered as the key parameters of the future of humanity. We may therefore propose the new concept of “hyperhumanism” to express our hope for more humanism thanks to more hyperlinks. Réf : Blog OINM 24/05/2014 |

Référence : 213007 Titre : Erweitertes Bewusstsein und Planetensittenlehre Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Mit Legitimität spricht man von erweiterter Wirklichkeit, und lobt man sie. Ohne Zweifel gelingt man mit vermehrten Hyperlinks die Information über ein Bild, eine Architektur, über irgendwas zu erweitern. Wenn ich in einem Museum ein Gemälde mit meinem smartphone angucke, kann ich danks zu vorgeschlagenen Hyperlinks sofort über den Künstler, die Geschichte des Werkes, die Singularität der künstlichen Schule, usw. weiterwissen. Man spricht dann von "bereicherten Medien". Im selben Sinne schlage ich vor, von erweitertem Bewußtsein zu sprechen. Danks zu zahlreichen Information's Hiperlinks weißt man heute in Echtzeit (real time) von der ganzen Welt, was los ist. Man kann nicht mehr sagen, daß man von Konzentrationslagern nicht wußte. Ich kann gleich darauf von der Gewaltthätigkeit in Syria oder in Afrika wißen, sehen und hören. Daher entwickeln wir ein erweitertes Bewußtsein vom unaufhörlichen Ägerniß der Menschlichkeit und von unserer Verantwortlichkeit, es zu Ende zu bringen. Wir entdecken dadurch die Notwendigkeit und Dringlichkeit einer Planetensittenlehre, die jeden einzigen Menschen besser beachten wird. Sicher ist das Drinkwasser je nach jedem Ort verschieden, aber jeder Mensch sollte Drinkwasser zur Verfügung habe. Ein Dach darf aus Palmen, Holz, Eisenblech, Adobe, Cement, Plastik, Ziegeln, Schiefern oder Stein sein. Aber jeder Mensch hat Recht zu einer körperlichen Schützung. Die Gewalt, die Ausbeutung, die Ungerechtlichkeit, die überall in der Welt zu bestätigen sind, dürfen nicht mehr unbekannt sein. Dieses neue Bewußtsein unserer Verantwortlichkeit und der Dringlichkeit die Welt zu ändern und verbessern, nenne ich unser erweitertes Bewußtsein. Und es ist ein sonderbarer Satz, aber auch ein Gewiß, daß wir dafür dem digitalen Codex, den digitalen Medien, den Hyperlinks, wie auch im Falle der erweiterten Wirklichkeit, das bedeutet der digitalen Technologie, danken müssen. Ihre neue Macht ist nicht nur das Problem, sie bietet auch die Lösung des Problems. Und die neurologische Wissenschaft hat diese Plastizität des Gehirns gezeigt. Der Geigenkünstler entwickelt mit der Praxis die besonderen Netze von Neuronen und Synapsen, die ihm erlauben spezifische Reflexe der Finger und des Armes zu geniessen, die nötig sind um Geige zu spielen. Diese Plastizität gilt für Autofahren wie auch für das ethische Bewutsßein. Réf : Blog Hyperhumanisme 20/04/2013 |

Référence : 213008 Titre : Conciencia aumentada Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Nuestra evolución humana se hace por saltos, proyectos, divergencias arriesgadas mucho más que por selección y adaptación natural. Así la ética humana no se explica por la teoría de Darwin. La ética planetaria no es natural. Es el mejor ejemplo de la teoría de la divergencia que estoy proponiendo. Hoy en día las herramientas digitales también se presentan como una divergencia humana extraordinaria. Contribuyen a una globalización del mundo, no solamente al nivel económico y financiero, sino también dándonos acceso a una información planetaria, de tal manera que no podemos negar desde ahora que el mundo se presenta como un escándalo permanente de explotación, violencia y injusticia. En el mismo sentido que lo digital por los hiperlinks nos permite construir una “realidad aumentada”, tenemos que reconocer que el crea una “conciencia aumentada”. Por todos los hiperlinks que desarrolla sabemos que estamos solidarios de la humanidad, somos indignados por la transgresión cotidiana de los derechos humanos fundamentales y desarrollamos una exigencia de ética humana. Es la paradoja de la tecnología binaria, trivial de lo digital que nos obliga a una conciencia ética planetaria. El ciberespacio no solamente se presenta como un mundo virtual alternativo, escapando de la realidad, sino también como una poderosa herramienta de transformación del mundo real En los países del Norte, las tecnologías digitales se han dedicado principalmente al e-business, la especulación financiera, los juegos videos, el entrenamiento. Lo específico del digital alternativo es de innovar para el progreso de los países del Sur: educación, prevención, salud pública, desarrollo económico, rural, inclusión y solidaridad. Tal proyecto podría recibir el apoyo financiero de las Naciones Unidades, de Fundaciones y organizaciones humanitarias. Réf : Blog OINM 14/03/2013 |

Référence : 213009 Titre : Conscience augmentée (2) Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Quel que soit l’impact fulgurant de la nouvelle technoscience sur notre évolution récente, je dirai que notre avenir ne dépend plus tellement de nos futures innovations technologiques : nous sommes assurés qu’il y en aura beaucoup, des spectaculaires, quasiment magiques, qui changeront nos vie quotidiennes. Mais pour garder le contrôle sur notre avenir, face à une technologie instrumentale qui progresse exponentiellement et dépasse les capacités de notre conscience actuelle, ou de notre sagesse humaine, qui, elle, n’a guère progressé depuis le néolithique jusqu’à aujourd’hui, pour ne pas hâter le pas vers notre propre autodestruction, avec nos moyens technologiques inédits, il va être nécessaire, une fois de plus, de nous engager davantage dans cette grande divergence de l’éthique que j’ai déjà soulignée. C’est la plus difficile, certainement, de toutes les divergences que nous avons inventées. Mais le progrès de notre éthique planétaire sera fondamentalement beaucoup plus déterminant que celui de nos technologies. C’est d’elle que dépendra désormais principalement notre évolution, et même sans doute notre survie. Le paradoxe, c'est que cette technologie numérique que nous avons inventée et que nous développons tous les jours selon un rythme effréné n'est plus une technologie comme les précédentes. Elle n’est basée que sur un code binaire trivial – 1/0, et pourtant elle implique aussi une révolution cérébrale, une mutation éthique de l'être humain, afin que nous soyons capables d'assumer raisonnablement notre nouveau pouvoir exorbitant sans nous détruire nous-mêmes et avec nous la planète. Cette technologie numérique exige une responsabilité numérique, celle de l'hyperhumanisme. Pour que l'anthropocène numérique ne soit pas la dernière période de notre évolution terrestre, il va falloir que notre cerveau se transforme. La technologie nous oblige à instaurer une éthique à proprement parler planétaire. Serons-nous capables d’évoluer dans ce sens ? Par quelle mutation de notre cerveau reptilien y parviendrons-nous ? L’« intelligence connective » que développe le numérique au niveau planétaire y contribuera certainement : plus d’information, en temps réel, crée plus de conscience, plus d’exigence, plus de sens de nos responsabilités. Mais la dysfonction actuelle évidente entre notre cerveau et notre pouvoir instrumental de création et de destruction constitue le grand défi de l’Âge du numérique. Et il faudra que cette conscience grandissante ait le pouvoir de changer nos connections neuronales. Il faudra que nos idées modifient notre propre physiologie humaine. Ce ne sera pas la première fois, certes, à en juger par la rapidité et la divergence de l’évolution de notre espèce en comparaison des autres. Et nous savons aujourd’hui que contrairement à ce que nous avons longtemps cru, les cellules neuronales continuent à se renouveler pendant toute notre vie. Nous avons découvert que le cerveau est étonnamment plastique, et que ses cellules sont beaucoup plus polyvalentes que ce qu’on affirmait. Elles peuvent s’adapter et prendre la relève des fonctions d’autres cellules détruites par un accident. Bref, le cerveau est capable d’évoluer rapidement. Déjà les neurologues admettent que la quantité de matière grise est influencée par des processus sociaux. En outre, selon un article de la revue Neuron publié en 2012, Ernst Fehr et des chercheurs de l’Université de Zürich ont démontré qu’il existe un lien statistique évident entre l’altruisme et l’anatomie du cerveau humain. Il s’agit d’une zone du cerveau située entre le lobe pariétal et le lobe temporal qui deviendrait très active au moment d’un geste altruiste et dont le volume serait plus important chez les sujets qui y sont enclins. Autrement dit, l’altruisme serait lié à une augmentation de l’intelligence, qui se traduirait anatomiquement par le volume de cette zone cérébrale spécifiquement liée à l’empathie. On voudrait que la bosse de l’empathie se répande plus chez l’être humain que la bosse des maths ! Réf : Blog Mythanalyse 18/02/2013 URL La «conscience augmentée» est une "conscience collective" J'ai défini le concept de «conscience augmentée» en insistant sur la quantité de liens numériques qui nous permettent d'avoir accès à une information planétaire en temps réel de tous les événements médiatiques, heureux ou scandaleux, qui surviennent. Cette conscience n'augmente pas en intensité ontologique, mais éthique. Elle n'est pas un plus d'être individuel, processus qui relève d'autres paramètres strictement personnels, tels que la concentration, la méditation, la fulgurance sentimentale, voire instinctuelle. Il s'agit là de réactions de la psyché. C'est par le partage de l'information extérieure à elle-même, par multiplication de l'information planétaire qu'elle reçoit, que cette conscience dont je parle augmente. Son horizon s'élargit, certes, mais elle sait aussi qu'elle est en connexion avec davantage d'autres consciences humaines, susceptibles d'échanger avec elle et même de juger ses réactions d'indifférence ou d'engagement éthique. Je l'ai souvent mentionné: je ne crois guère à l'intelligence collective comme une augmentation de l'intelligence, car la bêtise collective est encore plus évidente. Mais il est raisonnable de croire à la conscience collective créée par une multitude de consciences individuelles qui partagent les mêmes sentiments éthiques d'indignation face à un scandale humain qui surgit quelquepart sur la planète, aussi bien dans une contrée lointaine qu'à proximité. On pourrait alors parler de consciences en nuée. Chaque conscience demeure individuelle, comme un oiseau dans une volée de moineaux, mais elle adapte son comportement à celui des autres. Il ne faut rien hypostasier là, ne pas fabuler sur une atmosphère spirituelle qui se développerait comme une vapeur autour de la planète, ni de mèmes comme Hawking: il s'agit seulement de mimétisme. On notera que ce peut-être aussi une bonne nouvelle qui déclenche cette augmentation de conscience collective: la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui vient d'être annoncée, de légaliser le mariage gai dans tous les Etats américains, ou le sauvetage ultime d'un mineur remonté du fond d'une mine du Chili après une semaine d'efforts, ou la survie de cette jeune fille afghane tirée à bout portant par des Talibans intégristes parce qu'elle osait se rendre dans une école. Les exemples sont heureusement assez nombreux, qui nous rassurent sur la possibilité du progrès, même s'ils sont plus rares que les scandales quotidiens incluant désormais le terrorisme des intégristes djihadistes. Bien sûr, c'est le malheur, c'est l'injustice qui déclenchent la réaction éthique plus que le bonheur des autres, qui nous apaise. C'est l'empathie pour la souffrance des autres qui est source de conscience éthique. Cette conscience augmentée se traduit par la capacité de se mettre à la place de l'autre, qui est victime ou qui est gratifié, et de le soutenir ou de le fêter. Elle implique non seulement des sentiments d'indignation, mais aussi un engagement envers lui et envers la cause humaniste qui est en jeu. Elle incite à ressentir une responsabilité humaine partagée - éventuellement par des millions de personnes, et on le sait -, voire à s'impliquer dans une action collective. Cette réactivité de la conscience augmentée se traduira par la participation à une manifestation, une marche collective dans la rue, l'envoi d'argent pour soulager les victimes d'un désastre naturel ou d'une guerre, la rédaction d'opinions ou d'articles dans les médias pour déclarer et argumenter son soutien personnel à cette conscience collective. Elle se traduit souvent aussi par un engagement personnel actif dans des organismes humanitaires, voire à plusieurs époques dans des mouvements clandestins de résistance. Aujourd'hui, du fait de l'information planétaire en temps réel que permettent les médias électroniques, je ne peux plus dire: " désolé, mais je ne savais pas". Désormais, à l'âge du numérique, nous savons de plus en plus, de mieux en mieux, immédiatement, et cela déclenche notre conscience d'indignation et de notre responsabilité, notre volonté de faire quelque chose pour soulager le malheur. En quelques mots: la conscience augmentée est certes ressentie individuellement, mais comme connective et partagée. Elle est collective. Elle n'est pas tant psychique qu'éthique et se traduit par un sentiment de bonheur ou plus souvent d'indignation qui incite à contribuer à un engagement humaniste collectif. La conscience collective est active, hyperactive. Elle le moteur de l'hyperhumanisme: plus d'humanisme par plus de liens. Réf : Blog Hyperhumanisme 28/06/2015 |

Référence : 213010 Titre : Qu'est-ce que le virtuel ? Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Le numérique est-il un autre monde, un monde parallèle, supérieur à ici-bas par son supplément d'intelligence et sa puissance instrumentale? Ou une simple plateforme multimédia interactive? Pourquoi fantasmons-nous en investissant tant de désirs, d'imaginaire, d'espoir dans le numérisme? Nous croyons à la réalité de ce qui n'est qu'un simulacre et une machine à communiquer? Fascinés par le mirage? Il est clair que nous avons besoin d'inventer un ailleurs, qu'il soit magique, religieux, onirique, hypnotique ou numérique. Le monde d'ici-bas est-il donc si frustrant, si douloureux, si décevant qu'on ait besoin de s'en évader? Il est clair que le numérique est un psychotrope, un excitant de notre imaginaire et de nos instinct. Pourtant, ce n'est pas une molécule de drogue, pas un champignon hallucinatoire. Ce n'est qu'un média électronique basé sur le code binaire le plus basique, une programmation algorithmique. Pas de paradis artificiel dans un ordinateur, pas de narcotique, pas de petit génie, pas de potion magique, pas de fenêtre sur un ailleurs de lumière bleutée. Une enflure imaginaire extraordinairement attractive, euphorisante, puissante et gratifiante. Parfois aussi terrifiante par ses effets pervers. Réf : Blog OINM 16/04/2013 |

Référence : 213013 Titre : Le web n'est pas une église Date : 2013 Famille/Série Texte Observations : Bibliographie Le web n'est pas une église, le virtuel n'est pas divin, l'internet n'est pas une religion. Les internautes ne sont pas baptisés à l'eau bleutée. Et le courriel de Dieu ne répond plus. Une bonne adresse, mais passée date. Réf : Blog OINM 19/04/2013 |

Référence : 213014 Titre : La cosmologie des liens des Maori, le Whakapapa Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Le Whakapapa numérique Nous avons donc réinventé le Whakapapa des Maori , cette civilisation polynésienne dont le Musée de la civilisation de Québec présente actuellement une magnifique exposition. Leur conception de la nature et de la société repose sur les liens qui unissent toutes choses. Voilà donc une autre déclinaison de cette structure de l'univers, des hommes et objets, que Confucius avait établie dans la Chine ancienne. Le Musée de la civilisation décrit ainsi le Whakapapa: Dans la vision maori du monde, tout est lié - les personnes, l'environnement naturel et les objets animés ou inanimés. Cette interconnexion constitue le Whakapapa. Le Whakapapa s'exprime à travers les généalogies, les rites et les histoires. Ensemble, ces héritages forment la base d'un savoir qui permet aux hommes de définir qui ils sont et comment ils sont liés les uns aux autres, ainsi qu'au monde qui les entoure. Les chefs tribaux et les anciens sont chargés de préserver et d'utiliser ce savoir à bon escient. Au sein de la société maori, le Whakapapa décrit les liens étroits entre une whanau (famille), son hapu (sous-tribu) et son iwi (tribu). Le Whakapapa relie aussi une personne à son waka (canot ancestral). L'art maori traditionnel et contemporain, ainsi que le ta moko (tatouage) décrivent parfois ces liaisons. On croirait entendre un gourou du cybermonde nous décrire ainsi le rôle des hyperliens dans l'interprétation de l'univers, la navigation sur le web, la gouvernance sociale, les finances, l'économie, l'identification, la gestion et le contrôle des citoyens et des objets, sans oublier les liens des médias enrichis et de la réalité augmentée, y compris le système bluetooth des hyperobjets qui communiquent entre eux sur les réseaux numériques! Nos téléphones intelligents sont devenus les baguettes magiques de notre Whakapapa numérique d'aujourd'hui. La métaphore de Confucius et des Maori est réactivée par notre fascination actuelle pour les hyperliens, qui nous invitent à interpréter l'univers, la société et les réseaux d'objets connectés comme des hypertextes. Avec les gri-gri et la pensée magique propres à l'âge du numérique. Réf : Blog OINM 20/04/2013 |

Référence : 213015 Titre : Le temps numérique Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Le temps social de base de notre époque est devenu fébrile. Nous avons le sentiment d'être emportés dans une spirale en folle accélération. Pourtant, notre ordinateur nous invite sans cesse à patienter pendant qu'il charge nos données , ouvre de nouvelles fenêtres, se prépare à afficher un dossier, vérifie notre sécurité ou installe un nouveau logiciel. Il ronronne. Mais en fait, il travaille très vite, car les processeurs sont devenus puissants. ET c'est nous qui sommes devenus exigeants, impatients. Et la population de Bostons vient d'applaudir face à la performance de la police, qui a été capable d'identifier et de capturer très rapidement les deux jeunes poseurs de bombes du marathon. Le monde entier y a assisté en temps réel sur les écrans de télévision. L’événement a été vécu comme un show télévisuel haletant, comme un polar où nous avons immédiatement pris fait et cause pour la police contre les méchants. Et le plus jeune des deux frères terroristes s'est finalement retrouvé aux soins intensifs dans le même hôpital de Boston où se trouvaient nombre de leurs victimes aux soins intensifs. Inversement, dans nos sociétés, nous observons avec désespoir la lenteur des réformes politiques et sociales auxquelles nous aspirons, les sorties de crises qui n'en finissent plus, nous nous impatientons dans les engorgements du trafic urbain, dans les les circuits de parc à bétail où nous attendons pour enregistrer nos bagages, passer les contrôles de sécurité et de police d'immigration dans les aéroports. Et face au scandale des spéculations boursières, de la collusion et de la corruption, des injustices criantes, des violences fondamentalistes, nous voudrions que le monde entier perde patience et y mette fin sans plus tarder. Nous vivons des urgences contradictoires. Nous voudrions ralentir le temps face aux catastrophes annoncées qui semblent vouloir se télescoper. Nous voudrions accélérer le temps du progrès face aux scandales qui perdurent. Plusieurs ont fait l'éloge de la lenteur, en dénonçant cette obsession de la vitesse qui nous précipite. Mais le temps de l'âge du numérique est sous tension, une tension parfois extrême. Une sorte de nervosité planétaire à laquelle nous sommes partie prenante. "Indignez-vous!", disait Stéphane Hessel. Oui: perdons patience ! Réf : Blog OINM 21/04/2013 |

Référence : 213016 Titre : Die digitale Nabelschnur Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Die Internet Verbindung sieht heutzutage wie eine digitale Nabelschnur auss. Seitdem der Neugeborene vom warmen und beschützenden Körper seiner Mutter getrennt ist, wird er davon während seines ganzen Leben unbewußt träumen. Als Individuum, einsames Atom in der sozialen Masse,seine Vereinsamung zu vermindern, sucht er Verbindungen mit dem Körper der Gesellschaft, der ihm Anerkennung seiner Existenz, freundschaftliche Aufmerksamkeit oder sogar Liebe zeigen wird. Die Anziehung zur Gesellschaft wirkt, sei es positiv oder negativ, als ein Ersatz zum mütterlichen Körper. Deswegen sind die Jüngeren heute so froh, zahlreiche „Freunde“ in Facebook zu gewinnen und behalten. Und wenn die digitale Nabelschnur für irgendeine Ursache nicht funktionniert oder nicht zur Verfügung steht, entwickeln wir sofort Ärgerniss, Frustrazion und sogar existentielle Angst. Die Mythanalyse erklärt, wie der Neugeborene wöllig von seiner Mutter, von seinem Vater abhänghig ist. Es ist nicht nur eine Frage um Sicherheit, Ernährung und Liebe. Sein Leben selbst hängt daran. Das Familienviereck zählt auch mit dem sogenannten Anderen (die Sprache, die Sitten, die Verhalten der Gesellschaft in der er geboren wird, wie Lacan erklärt). Die Mythanalyse unterstreicht, wie jeder Mensch in dieser elementären Struktur seiner ersten Umwelt, seine Interpretation der Welt erbaut, wie er daher seine zukünftigen Ängste, Wünsche, Gedankensstrukturen, eigentlich seine Mythen, Werte und Verhalten bilden wird. Und immer wir er eine Nostalgie dieser originellen Einheit mit dem mütterlichen Körper behalten. Die Internet Verbindung ist deutlicher Weise nicht nur ein nützliches Wekzeug, wir ein Auto, oder ein Messer, oder sogar ein Fernsehapparat, oder Schuhen. Wir machen eine existenzielle Investition im Genuß der digitalen Verbindung, die ohne Zweifel eine mytische Befriedigung erlaubt, oder im Gegenteil, wenn sie durchgetrennt ist, das Gefühl eines Mangel am Leben herbeiführt. Die Internet Verbindung erregt eine starke Lebensabhänhigkeit. Deswegen nenne ich sie eine digitale Nabelschnur, deren Abruch wie ein ängstliches Ereigniss erlebt wird, das so schnell wie möglich zu Ende kommen muß. Das Problem ist, dass der Mensch, um selbständig und frei, erwachsen zu werden, diesen Abruch unbedingt nötig hat. Die Mythanalyse sieht deswegen in dieser Beobachtung unserer digitalen Abhänhigkeit das Symptom einer kindlichen Schwachheit. Réf : Blog OINM 27/04/2013 |

Référence : 213017 Titre : El cordon umbilical digital Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie La conexión internet se volvió rápidamente un verdadero cordón umbilical digital. Cada uno de nosotros parece tener una memoria nostálgica del tiempo de su vida fetal, cuando él vivía con seguridad física y emocional un estatus de fusión con el cuerpo maternal. El ser humano parece buscar siempre una reactivación de esa felicidad original con el sucedáneo del cuerpo social. La mitanálisis explica el origen de los mitos por el impacto estructural que tiene para el recién nacido el cuadrado parental. Las figuras de la madre, del padre y lo que Lacan llama “el otro” (la sociedad, su lenguaje, su cultura, su estructura, sus valores) tienen un rollo definitivo de explicación del origen de la vida y de estructuración del universo para cada ser humano. El corte del cordón umbilical se vive sin duda como un trauma existencial. La conexión internet nos da una ilusión de reunirnos de nuevo con un cuerpo virtual inclusivo. Los hipervinculos nos dan también el sentido de conectarnos con el grande Todo. Reactivan y satisfacen nuestra nostalgia de la unidad mítica del origen. La mitanálisis elucida el poder evidente de atracción del mito del digital. Réf : Blog OINM 28/04/2013 |

Référence : 213018 Titre : The myth of unity Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Digital umbilical cord Today's need to be connected to the web reactivates the nostalgic link of the fetus to mother's placenta by the umbilical cord. Hyperlinks, the new metaphor of our web navigations, but also more generally of the interpretation of our society and universe as hypertextes relay on the same desire of euphoric fusion with life and nature as a Whole. Links lead to the archaic myth of unity and its vivid dynamics. Hyperlinks is another updated expression of older ways of thinking such as Confucius’s interpretation of nature and social ethics based on links, or the Polynesian mythology of Whakapapa explaining everything by links, or the traditional ways of behaving such as exchanging kisses, handshakes, or even enjoying sexual relations. It is all about the same: being linked to the Whole. Réf : Blog OINM 26/04/2013 |

Référence : 213019 Titre : Revaloriser le réel Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Fascinés, hypnotisés par le virtuel, par son attraction magique, par son pouvoir instrumental, nous tendons à dévaloriser le réel, que nous jugerions bientôt obsolète. Nous répétons toujours, de siècle en siècle, cette même erreur de chercher dans un ailleurs, des esprits, des dieux, le virtuel, ce dont nous croyons manquer dans le réel, ou pour échapper à ce qui nous y frustre: le travail, la souffrance, la mort, l'impuissance. Nous nous aliénons ainsi et perdons notre capacité à jouir de la réalité, de nous émerveiller devant l'intelligence de la nature, à la respecter et à aimer la vie réelle dont nous avons le privilège exorbitant ici-bas. Nous tombons de croyance en croyance dans le miroir aux alouettes. Nous lâchons ainsi la proie pour l'ombre. C'est ce qui nous arrive de nouveau aujourd'hui avec notre foi nouvelle pour le numérique, un nouvel idéalisme dont nous allons bientôt faire une croyance religieuse. Le numérique n'est pas un nouvel avatar des divinités et le réel demeure le roc de toute fondation. Il serait d'un grand avantage pour nous de revenir sur terre et de ne pas prendre le numérique pour l'Esprit Saint. Si nous avons besoin de dévotion, c'est vers la nature que nous devrions nous tourner. Elle est terrible et merveilleuse. Réf : Blog OINM 04/05/2013 |

Référence : 213020 Titre : Le réel et le virtuel Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Le réel et le virtuel ou L'analogique et le virtuel Nous avons délaissé progressivement à l’époque de la Renaissance en Occident le symbolisme magique et religieux pour nous lancer dans l’exploration et la conquête du réel. Nous avons inventé le réalisme de l’espace géométrique, des visages ressemblants, des ombres et de la couleur locale. Nous avons réactivé et développé le rationalisme inventé par les Grecs anciens. Nous avons inventé l’humanisme. Nous avons construit des machines pour transformer le monde, valorisé le travail, l’observation et la science expérimentale, célébré l’individualisme, osé l’athéisme et survalorisé le réel par rapport à l’ailleurs divin qui dominait les siècles précédents. Cette conquête du réel a duré un demi-millénaire. Jusqu’à ce que la science du XXe siècle dématérialise ses objets d’étude, les construise en fichiers numériques, et que tout un chacun se jette dans un monde virtuel, plus intelligent, plus instrumental, plus prometteur, plus euphorique, plus doux aux mains que la dure réalité. Avec cette nouvelle déclinaison idéaliste d’un monde supérieur, nous avons renvoyé la réalité dans la sombre caverne que décrivait Platon, dans ses chaînes, ses illusions, ses bas-fonds trompeurs. L’intelligence supérieure des eidos - disons aujourd’hui des algorithmes - se situe désormais dans la lumière bleutée de nos écrans cathodiques. Mais ce n’est là qu’une réactivation du mythe platonicien, qui comporte ses vertus indéniables, mais aussi ses illusions tout aussi indéniables. Pourquoi l’humanité bascule-t-elle toujours d’un pôle à l’autre, d’ici-bas vers un Dieu transcendantal, puis de ce Dieu vers la réalité matérielle, puis à nouveau de cette réalité vers un ailleurs numérique ? Nous sommes hypnotisés par le virtuel aujourd’hui, comme jadis par le ciel divin. Nous en attendons tout. Et nous déclarons le réalisme obsolète. Nous développons de la pensée magique, nous sommes assoiffés de gadgets, de sorcellerie numérique et d’évasion virtuelle. Il serait prudent d’établir plus lucidement un équilibre moins schizophrénique entre le réalisme et le numérisme. Je ne propose pas de dévaloriser le virtuel, mais d’exercer nos capacités de fascination critique face à l’attraction que nous en ressentons. Il est nécessaire aujourd’hui, sans plus attendre, de revaloriser le monde réel, qui demeure incontestablement plus extraordinaire, plus surprenant, plus mystérieux, plus difficile à conquérir que le monde virtuel. Plutôt que de les opposer, nous gagnerons beaucoup à conjuguer le réel et le virtuel comme deux mythes qui se complètent nécessairement. Contrairement à la confrontation radicale de l’ici-bas et du ciel divin, que nous avons connu dans l’Occident chrétien, l’âge du numérique appelle à réconcilier le réel et le virtuel, comme le furent le réel et les énergies à l’âge du feu. On ne saurait échapper aux mythes, qui structurent et imagent notre pensée. Mais il est dangereux de s’abandonner à leurs excès. On a vu les effets pervers qui peuvent résulter de cette crédulité pendant les siècles de chrétienté. C’est cette lucidité que tente d’établir la mythanalyse, non seulement en tentant de déchiffrer nos imaginaires sociaux actuels, mais aussi en nous aidant à mieux évaluer et gérer collectivement nos mythes. Réf : Blog Mythanalyse 21/04/2013 URL |

Référence : 213022 Titre : La nature Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie J'en fais partie La nature est. J'en fais partie et je fabule. Y compris et de plus en plus numériquement. Réf : Blog Nouveau Naturalisme 06/05/2013 Fabuler en algorithmes Je fabule le monde en algorithmes. Et je l'affiche en fausses couleurs. Réf : Blog OINM 06/05/2013 |

Référence : 213023 Titre : Quel algorithme suis-je? Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie L'univers étant un hypertexte tissé d'algorithmes, et l'homme étant fils des étoiles, quel algorithme est donc l'homme? La question est-elle métaphysique ou programmatique? Réf : Blog OINM 06/05/2013 Qu'est-ce que l'hyperhumanisme? Un article de 2004 Revue : ARGUMENT Politique Société Histoire L’hyperhumanisme contre le posthumanisme Un texte de Hervé Fisher Dossier : Humanisme et technique Thèmes : Humanisme, Science, Société, Technique Numéro : vol. 6 no. 2 Printemps-été 2004 Le fantasme du posthumanisme ne mérite pas la référence à l’humanisme qu’il invoque, car il en nie l’idée même. Il n’est qu’un antihumanisme de plus, qui obéit à la logique de la technoscience pour nier ce qui est le propre de l’humanité : son énigme définitive, sa fragilité, son irréductibilité à la matière. Le posthumanisme est une idée d’ingénieur en informatique, qui trouve son ordinateur plus intelligent et meilleur que lui. Et c’est triste à dire, mais peut-être a-t-il raison, tant cette vision témoigne d’une naïveté et d’une inculture philosophique navrantes. Faut-il même citer ces noms de gourous voués à l’oubli, dont les bestsellers d’aéroport se vendent pourtant bien sous couvertures gaufrées? Soyons clairs : nous ne serons jamais des cyborgs. L’intelligence artificielle n’a pas grand-chose à voir avec l’intelligence du cerveau humain. L’ère du silicium ne surpassera jamais l’extraordinaire puissance de création et d’adaptation de la biosphère modestement fondée sur le carbone. La question ne mérite même pas le temps d’y répondre. Ce qui est plus intéressant, c’est d’analyser l’imaginaire social et les mythes qui resurgissent dans ce phantasme de l’âge du numérique. Il semble que constamment les hommes aient imaginé des intelligences supérieures, qu’ils ont le plus souvent divinisées, pour expliquer les origines et les finalités de la vie, et qu’ils se soient agenouillés devant elles dans un étrange esprit de soumission. Ils ont ainsi dressé des temples à la Nature, dotée d’une sagesse supérieure, aux dieux, puis à Dieu, à qui ils ont attribué la toute-puissance, incluant l’intelligence du vrai, du beau et du bien et l’éternité. Du temps de Voltaire, Dieu est devenu un génial horloger suisse, aujourd’hui Grand Informaticien de l’Éternel, et la technoscience semble désormais dédiée corps et âme au déchiffrage du Grand Algorithme de l’Univers. Le grand Ordonnateur est devenu le Grand Ordinateur. Il est central, omniprésent, il sait tout et dirige tout selon une sagesse supérieure qui a inspiré l’ironie d’Aldous Huxley et les cauchemars de la science-fiction du type soap-opera de télévision. Il ne manquait plus que des ingénieurs électroniciens de pianos et quelques philosophes brumeux pour caresser nos fantasmes de soumission dans le sens du poil et nous annoncer les grands lendemains qui chantent — et déchanteraient — du posthumain, sous la forme hybride d’un eugénisme génétique mêlé d’informatique plus rapide que la lumière. Comment peut-on s’aveugler à ce point avec une telle dévotion à l’utopie technologique numérique, au point de nier l’extraordinaire complexité et créativité de la vie biologique et mentale? Tant de naïveté fera sourire avant peu. Et je suis trop fasciné par l’extraordinaire aventure de l ’âge du numérique pour ne pas en dénoncer vigoureusement les déviances aussi funestes. En comparaison, les utopies politiques du xixe siècle sont des chefs-d’œuvre d’intelligence, de prudence et de réalisme. Et nous savons ce qu’il en est advenu… Comment peut-on attendre toutes les solutions des vertus de la vitesse de la pensée, sur le modèle de la cybernétique, et renvoyer à un stade archaïque et inférieur de l’humanité la méditation philosophique, nécessairement lente? Il est vrai que l’homme a toujours tenté d’échapper à sa biologie. Le chamanisme, la religion ont exalté son rapport à un monde supérieur, magique ou religieux, dont le lien même le valoriserait. Les croyances des sociétés archaïques attribuaient à chaque corps d’homme un esprit qui lui survivrait et qui pourrait même revenir tracasser les vivants. Icare s’est envolé avec des ailes de cire et la chaleur du Soleil l’a précipité au sol. Les religions judéo-chrétiennes ont inventé une audacieuse vision d’un homme doté d’une âme qui le relie directement à Dieu et qui lui permet de participer ainsi de l’être de Dieu, au prix, évidemment, d’une dévalorisation du corps renvoyé à la matérialité triviale et propice au péché. L’invention de l’âme était nécessairement à ce prix, encore que ces religions aient conçu aussi une résurrection finale des corps à l’image de Dieu! La technologie numérique nous est présentée aujourd’hui comme un supplément de puissance et d’âme du corps. Quant au corps, comment peut-on croire tout comprendre des modes de reproduction de la vie, et vouloir en prendre le contrôle bio-informatique, alors que le déchiffrage du génome ne touche encore qu’un niveau très superficiel de la vie? Nous voyons bien que nous partageons presque la totalité du génome des chimpanzés, et pourtant nous notons quelques différences d’espèce… qui relèvent d’autres complexités. Contrairement à la conception cartésienne de la simplification, nous devons aujourd’hui admettre que plus c’est simple, plus c’est complexe et mystérieux. Ce n’est pas avec le langage « a, c, t, g » des acides nucléiques, que nous allons maîtriser un eugénisme prometteur, comme on améliore les performances d’un ordinateur chaque année! Le fantasme même des animaux-machines paraît bien faible! Pourtant cette chimère mi-chair, mi-électronique des cyborgs n’est qu’une nouvelle déclinaison de cette idée d’animaux -machines. Devrions-nous y aspirer pour nous surpasser? Ce serait le prochain stade d’une révolution anthropologique vers laquelle nous conduirait la technoscience? Allons donc! À entendre ce genre de vœu, il faudrait reconnaître que le progrès de l’esprit humain demeure une hypothèse plus qu’incertaine… Mais pourquoi ce fantasme de l’animal-machine? Qu’y aurait-il donc de supérieur dans la machine, par rapport à la chair vivante? Tant de démarches de chercheurs scientifiques et d’artistes nous font rêver aujourd’hui non seulement d’intelligence artificielle, mais aussi de vie artificielle considérée comme un progrès! Il est vrai que la chair peut faire souffrir, autant qu’elle peut faire jouir. Et nous sommes soumis à l’angoisse de sa mort inéluctable, alors que la machine ne semble pas avoir d’angoisse, nous donne des satisfactions et des pouvoirs, est facilement réparable et surtout, remplaçable! En outre, le progrès de la machine est incontestable, tandis que celui du corps humain est plus incertain, malgré les avancées de la médecine qui en prolonge le confort et la longévité. Je peux changer fréquemment d’ordinateur ou de téléphone mobile, pour un modèle nouveau, plus à la mode et plus puissant. Je change mes pneus de voiture plus facilement que mes pieds… La machine se remplace en rajeunissant, tandis que le corps ne peut que vieillir. Voilà une immense différence qui, à bien y réfléchir, peut me faire envier inconsciemment la machine. Celle-ci, par sa propre substitution, rajeunit et se perfectionne sans cesse. Si, par l’hybridité de la chair et de la machine, je pouvais participer à ce mouvement nverse de mon expérience de vieillissement, ne serait-ce pas un immense progrès pour l’espèce humaine? Mieux, je jette avec un certain plaisir la machine usée ou désuète, pour en acquérir une nouvelle, très supérieure : voilà une expérience bien plus agréable à l’esprit que celle de la maladie, de la dégénérescence, de la mort et de l’enterrement. Et l’effet est peut-être double : car je survis à la machine que je jette et remplace. Voilà une apparence de logique qui offre une grande séduction pour les esprits simples. Et ce n’est pas tout : la machine est l’expression instrumentale de mon pouvoir. Les publicités dans les magazines pour les derniers modèles de téléphones mobiles le proclament à mes yeux admiratifs. Le nouveau Nokia 6 600, qui a « mangé un ordinateur », dit la pub, réunit toutes les fonctions en seulement 125 g, qui tiennent dans ma main comme un anneau magique : communication sans fil, connexion Internet, messages écrits, appareil photo et caméra vidéo numériques intégrés, information boursière, contrôle Bluetooth de tous les équipements domestiques de ma maison intelligente, réception en streaming immédiat de films, haut-parleurs mains libres, radiorepérage pour ma sécurité, affichage en couleur du plan du quartier de la ville où je cherche une adresse, album photo, agenda, jeux et indicateurs d’alerte sur ma santé physiologique et boursière. Le modèle Sharp offre la même chose avec un écran couleur à haute définition, tandis que « Orange lance le treo 600, le premier mobile avec palm intégré » et que « Nec invente la surf machine ». Mieux : Siemens lance le « mc60 sexy révolutionnaire ». On me promet puissance et plaisir. Si j’avale le téléphone mobile qui a avalé un ordinateur, un télécopieur, un appareil photo et une caméra numérique, les atlas et plans des villes, etc., deviendrai-je un cyborg puissant et heureux comme un demi-dieu? En faut-il plus pour être convaincu que l’homme des civilisations du Nord investit aujourd’hui ses fantasmes de puissance dans la miniaturisation électronique, laquelle préfigurerait l’intégration de puces et de nanotechnologies dans la chair même du corps humain? Et à partir de cette rêverie, notre primate semble basculer volontiers dans l’idée qu’il sera un humain supérieur en fusionnant avec la machine. Le commerce y trouve son compte, mais l’humanisme et la philosophie guère… J’y vois plutôt une régression de l’intelligence et de la psyché humaines. Un danger? Guère, tant ce fantasme est infantile et inconsistant d’un point de vue réaliste. Il nous distrait plutôt de la conscience de nos limites et de nos faiblesses. Qui n’a pas déjà observé le plaisir de ceux qui s’adonnent pour quelques sous à des jeux d’arcades et soudain se prennent pour des héros, parce qu’ils tuent sans relâche sur l’écran des monstres menaçant comme autant de sentiments de leur propre impuissance dans le monde réel? Faut-il pour autant attribuer à la puissance de la technoscience tous les maux du fait que nous y investissons tant de fantasmes de pouvoir en réaction à la médiocrité déclarée de notre condition humaine? Certes pas : ce n’est pas la technique qui est en cause, mais bien la nature régressive de la psyché humaine et les usages, bons ou mauvais, que les hommes en font. Dans CyberProméthée, j’ai analysé de près cet investissement imaginaire compensatoire que nous opérons dans la technoscience, où nous cultivons l’illusion de dépasser nos limites et de compléter notre être irréductiblement inachevé. De la science occidentale, qui a pris la relève de la religion, nous attendons donc l’intelligence de l’Univers; et de la technoscience, nous pensons obtenir le pouvoir instrumental de procréer l’avenir de l’espèce humaine abandonnée en cours de route par Dieu. Et puisque Dieu n’existe plus, ce sont les Hommes qui seront des dieux, grâce à la technoscience. Voilà un vieil imaginaire qui a resurgi. Il faut dire que la voie semble libre pour décliner ces idées. L’humanisme bourgeois est assez désuet et discrédité pour laisser surgir comme une nouvelle solution ou un nouvel espoir la barbarie du posthumanisme. Certes, les discours vertueux sur le principe d’humanité ne peuvent plus grand-chose pour nous, si l’on en juge par les barbaries modernes. Une pensée angélique ne fait pas de mal, mais elle ne constitue pas une analyse. Comment adapter notre vision de l’humanité et comment caractériser nos valeurs d’humanisme à l’âge du numérique? Il semble que nous soyons assez désespérés des hommes et de la nature, au point de vouloir modéliser un ersatz magique. Au posthumanisme, nous préférons opposer l’idée d’un hyperhumanisme. En s’inspirant de la nouvelle logique des liens qui semble fonder l’épistémologie numérique des sciences actuelles, nous pouvons tenter de repenser les liens humains, la sociologie comme la psychologie. Le passage de l’humanisme à l’hyperhumanisme signifie une volonté commune d’évolution du culte bourgeois de l’unicité différentielle à la célébration des liens entre les hommes, de l’exploitation agressive de la nature à son respect, du conflit à la convivialité. L’humanisme classique se fondait sur le caractère unique et irréductible de chaque être humain. Et il a de fait cultivé l’individualisme plus que l’humanisme. Ainsi cette conception moderne a-t-elle abouti à l’ère du soupçon et à l’existentialisme égocentré de Sartre — qui prétendait pourtant en faire un humanisme! — affirmant : « L’enfer, c’est les autres ». L’hyperhumanisme, c’est plutôt la conception de l’homme de la classe moyenne, conscient de son appartenance à la masse, et des liens qui en associent les atomes, et qui la font plutôt agir et évoluer comme un banc de poissons ou un vol de perroquets, que comme des prédateurs solitaires. Et c’est bien dans le paradigme des statistiques, dans la manipulation cybernétique, que la classe moyenne trouve son reflet, et non plus dans le drame du théâtre bourgeois ou du roman psychologique stendhalien, qui cultivaient les exceptions. L’hyperhumanisme ne s’inscrit donc pas dans l’espace social par la confrontation, à la manière d’un Rastignac face à Paris qu’il veut conquérir. L’homme hyper s’y positionne plutôt au carrefour des réseaux qui le traversent et l’intègrent. Et il est conscient de la multiplicité des espaces et des temps sociaux auxquels il appartient. Il sait qu’il évolue dans l’hybridité, dans un contexte ouvert, un agrégat de beaucoup de mondes simultanés, éventuellement discontinus, éventuellement conflictuels ou incohérents entre eux. À l’échelle de la planète, il semble aussi que le temps des grands blocs politiques soit révolu et laisse plutôt place à une tendance à la fragmentation, équilibrée par des zones d’interdépendance économique et institutionnelle. De façon générale, l’hyperhumanisme ne tend plus à la confrontation, mais plutôt aux ensembles commerciaux, à l’économie communautaire, aux réseaux d’échanges. Il ne valorise pas la distance, mais bien le rapprochement, non pas la monade individualiste, la solitude psychologique, mais bien l’ouverture et les liens interindividuels. L’hyperhumanisme marque le passage de la solitude à la solidarité. Il affirme la valeur de l’interdépendance entre les hommes, entre les nations et entre les hommes et l’Univers. Notre peur d’une catastrophe finale apparemment inévitable — qui est la base du sentiment du tragique actuel — nous incite à chercher notre salut dans l’accroissement d’une éthique de la responsabilité partagée. Le sens de la responsabilité naît de la conscience des liens entre nous et les autres, entre nos actes et leurs conséquences. L’hyperhumanisme entraîne un degré élevé de conscience de notre implication humaine, à l’opposé de la dérive égotiste ou égoïste de l’humanisme classique, centré sur une certaine exacerbation de l’individualisme. Toute responsabilité individuelle bien comprise tend nécessairement à la conscience de la responsabilité collective à laquelle elle est liée. Ce sentiment de responsabilité naît de la conscience des liens. L’hyperhumanisme que nous opposons au posthumanisme implique donc plus d’humanisme et plus de conscience des liens que nous partageons, donc plus de conscience de l’importance d’une morale collective de la responsabilité. Avec la montée en puissance de CyberProméthée, l’avenir nous paraît paradoxalement de plus en plus imprévisible, voire improbable. Nous jouons avec le feu numérique, alors que notre psyché humaine n’a fait aucun progrès depuis l’âge des cavernes. Certains théoriciens ont même pu prétendre qu’elle avait régressé. Et beaucoup de populations aborigènes en sont convaincues, qui se désolent de devoir frayer avec nous. Au moment où la science intègre le principe d’incertitude dans son paradigme épistémologique, il semble plus évident que jamais qu’on ne peut s’en remettre aux progrès exponentiels et de plus en plus incontrôlables de la technoscience comme à la puissance et à la sagesse d’une nouvelle religion. Puisque l’espace et le temps semblent infinis et multiples, le seul point fixe — et encore! — autour duquel on puisse faire tourner l’Univers, c’est l’homme, dans le respect de sa diversité. Du point de vue de la religion, l’homme est au centre du monde que Dieu à créé pour lui. Du point de vue de l’astronomie, Copernic a suggéré et Galilée a confirmé que c’est le Soleil qui est au centre de l’Univers. Puis la même astronomie nous dit aujourd’hui que le Soleil se situe dans une galaxie banale aux confins d’un Univers infini. Nous proposons un recentrage humaniste, là où Copernic nous imposa de renoncer au géocentrisme. La querelle que nous faisons à Copernic et à Galilée, nous la concevons dans le même esprit qui opposa Gœthe à Newton. Newton avait à coup sûr raison du point de vue de l’optique physique. Mais il négligeait au nom de l’optique l’essentiel de la relation humaine aux couleurs, symbolique, subjective, vitaliste, sentimentale, y compris jusque dans ses illusions, plus vraies que la physique du prisme. Après Galilée, Darwin a achevé cette entreprise de désenchantement du réel en nous situant dans une chaîne évolutionniste, qui nous fait descendre des batraciens, voire des bactéries. Il fallait trouver le « chaînon manquant » entre le singe et l’homme! On sait aujourd’hui, si je puis dire, que l’homme est descendu de l’arbre, mais pas du singe… La modernité, ce fut l’affirmation de la solitude de l’homme dans l’Univers, séparé de la nature et abandonné dans les marges. Et voilà que les prophètes d’aujourd’hui annoncent la fin de l’humain et l’avènement des cyborgs! C’est assurément trop! Du point de vue de l’épistémologie actuelle, nous devons tourner le dos à la révolution copernicienne. Il faut plutôt rétablir l’humanité au centre de l’Univers, car tout ce que nous savons de l’Univers dépend des liens que l’humanité a établi avec lui. Mis à part un big crash apocalyptique, tout ce qui adviendra de l’humanité dépendra de l’humanité. Et c’est bien là que se situe l’hyperhumanisme. Du point de vue du temps, puisque nous vivons à nouveau dans un temps vertical, qui semble tenir en équilibre comme une toupie qui tournoie sur elle-même — comme la Terre, et jusqu’à un certain point, comme l’électron (spin)! —, sans capacité de prévoir les changements, et même dans une multitude de temps verticaux simultanés, c’est encore et toujours l’homme, la diversité actuelle des hommes, qui apparaît comme le pivot du temps, sa mesure et la source de la multiplicité de sens qu’elle lui confère. Puisque selon l’astrophysique actuelle l’Univers n’a pas de centre, la révolution copernicienne tombe dans le non-sens. De quelque côté qu’on regarde, il est donc nécessaire de nous considérer à nouveau, nous, êtres humains, comme le centre de cet Univers aliénant, de rétablir notre place dominante au cœur de cet Univers qui de toute façon, en déclinant à l’envers une expression célèbre, n’a nul autre centre que nous-mêmes, nulle autre circonférence que celle de l’esprit humain. L’hypothèse de Copernic et les calculs de Galilée étaient courageux. Astronomiquement, leur vision était correcte, certes, mais l’astronomie est une science antihumaniste. Elle dévalorise l’homme et le déresponsabilise ou l’aliène dans une vision désespérante. Galilée a interprété l’Univers en le considérant à l’envers, comme un mécanisme optique. Il faut reconnaître que Galilée a contribué à une libération de l’esprit face à l’aliénation religieuse, mais ce fait étant aujourd’hui acquis et versé à son crédit, il est temps de réactiver une vision anti-galiléenne, de s’engager dans une inversion de la révolution copernicienne, qui se limitait au champ de l’astrophysique, alors qu’il nous faut considérer une cosmologie humaine. Ce fut le premier principe de l’humanisme, tel qu’énoncé par Marsile Ficin et Pic de la Mirandole à la Renaissance. Mais à quoi nous a servi de nous être libérés de l’animisme, puis de la croyance en Dieu, si ce fut pour retomber dans une nouvelle aliénation, astrophysique cette fois? L’Église affirmait, en accord avec la Genèse, que l’homme a reçu de Dieu le commandement de dominer la nature et non d’être dominé par elle, de soumettre la terre et dominer les animaux. La théorie copernicienne était donc hérétique. Et d’ailleurs, n’est-ce pas ce commandement qu’a réaffirmé Descartes après Francis Bacon et que proclame la technoscience actuelle? C’est sur cette Terre que nous habitons l’Univers. Pour nous, cet Univers ne sera jamais rien sans l’homme, à moins que nous y découvrions quelque part un jour une autre forme de vie et d’intelligence égale ou supérieure à la nôtre, ce qui changerait totalement notre conscience et créerait une nouvelle cosmogonie. En attendant, l’humanité est le centre de l’Univers. À l’opposé du paradigme copernicien, il faut rétablir l’homme au cœur de l’épistémè dont il est l’unique sujet et instrument. La planète devient hyper. Mais doit-on se résoudre à transformer l’homme en simple point nodal d’intersection dans des réseaux et à aplatir à ce point la psyché? Le marxisme avait nié l’homme au nom des classes sociales et des processus historiques; Althusser a élaboré un structuralisme marxiste intenable, excluant en dernière instance toute liberté individuelle. Nous avons renoncé à ces idées. Serait-ce pour les reprendre selon une nouvelle métaphore, avec les mêmes abus de pensée et risques d’aliénation, en élevant les réseaux numériques au niveau de nouveaux dieux et en niant l’homme? Comment ne pas percevoir dans cette idée de fragmentation rhizomique de l’être humain un antihumanisme possible, qui nous invite à miser d’autant plus sur les liens constructifs de solidarité et de responsabilité de l’hyperhumanisme? D’autant plus que la surface, même en rhizome, n’existe pas plus que la profondeur. Ce ne sont que deux métaphores opposées! Les interrelations humaines ne s’épuisent pas en images spatiales, qu’elles soient de surface ou de profondeur. Reconnaissons l’importance des connexions, mais redonnons aussi aux intériorités et aux autonomies individuelles le rôle actif, constitutif qui est le leur, sans se voiler la face au nom d’un nouveau structuralisme numérique désespérant. L’hyperhumanisme n’est conciliable ni avec un Althusser, ni avec un Lévi-Strauss du numérique, ni avec aucune hypostase ou réification des processus, des structures ou des échanges, qui ne sont, là encore, que des métaphores dont il faut faire un usage prudent. Si nous proposons de replacer l’homme à la place qui est la sienne, au centre de l’Univers, ce n’est pas pour l’émietter en fragments électroniques dans des réseaux numériques! Il faut trouver le point d’équilibre entre les liens et les autonomies qui caractérisent chacun de nous. C’est, comme toujours, dans la complexité que naît la création individuelle et le mouvement social. Pourtant, en nous libérant des aliénations religieuses et politiques, sans nous soumettre à l’aliénation de l’utopie de la technoscience, nous pourrions redécouvrir notre liberté cyberprométhéenne de procréateurs de notre univers. L’hyperhumanisme, ce pourrait être aussi ce renforcement de notre conscience et de notre volonté de choisir notre avenir, de donner un sens humain à l’Univers en assumant les risques de la technoscience, les risques de notre liberté nouvelle, et en construisant une éthique collective capable d’assurer notre sécurité et notre progrès sur la base non plus de la lutte entre les individus et les peuples, mais de la solidarité (des liens) entre les hommes et d’un sens plus élevé de nos responsabilités. Ne nous y trompons pas : l’éthique passe avant la logique de la technoscience. Sinon, où allons-nous? L’Univers perd tout sens. L’hyperhumanisme, c’est l’affirmation de l’importance d’une éthique de la responsabilité planétaire, qui est devenue la condition de notre avenir, de notre survie, et le moteur possible de notre évolution, bien davantage que la technoscience. Mais malheureusement, la technoscience est beaucoup plus puissante que l’éthique et risque d’en venir à bout, si nous n’y prêtons garde. N’est-ce pas déjà devenu un constat quotidien? Le débat sur le clonage, sur la manipulation des gènes ou des cellules souches, la résolution des conflits par la violence guerrière ne donnent-ils pas constamment la préséance aux logiques de la science et de la technologie sur les valeurs éthiques les plus fondamentales? Les morales individuelles, religieuses ou civiles ne suffiront pas à contenir les puissantes tendances à la catastrophe humaine qui sont en germe dans ce contexte nouveau. Nous avons besoin désormais d’une morale planétaire interculturelle, une charte universelle hyperhumaniste, qui édicte des codes de conduite collective, étatique et internationale ad minima, au nom de laquelle une institution internationale puisse intervenir pour interdire des pratiques scientifiques mettant en danger les valeurs de la vie, des pratiques de cybersurveillance contredisant les droits et libertés humains, des actions industrielles susceptibles de ruiner les équilibres écologiques dont nous dépendons tous globalement, des actions armées, violentes, menaçant des populations avec des armes de destruction massive miniaturisées. Le respect de la vie, de l’environnement, de la liberté, de la démocratie et de la paix, la réaffirmation juridique de droits humains intangibles et imprescriptibles, sont des valeurs universelles minimales qui ne peuvent être mises en cause sans que toute la planète en soit menacée. Mais attention : une éthique planétaire ne saurait reposer sur une culture planétaire uniformisée. Cette éthique planétaire est nécessairement globale, mais ne peut se fonder que sur le respect des consensus locaux et des diversités culturelles. Les hommes et les sociétés doivent s’entendre sur un commun dénominateur minimal de survie de tous par un abandon mesuré, mais nécessaire, d’un fragment de la souveraineté de chacun. On ne fera pas ici de discours moraux! On parlera seulement selon les exigences de l’instinct de survie que nous sommes bien obligés de partager désormais! C’est la même problématique, à l’échelle planétaire, d’un équilibre entre les droits et les libertés, que nous recherchons constamment à l’échelle locale et sociale. En ce troisième millénaire, cette recherche est devenue un incontournable, mais aussi un redoutable défi, dans la mesure où cette recherche d’un consensus traverse des diversités culturelles et identitaires complexes et doit acquérir une légitimité planétaire permettant un autre incontournable : la nécessité d’armer cette éthique pour obtenir qu’elle soit respectée, comme toute morale sociale élémentaire. (Nous ne parlons évidemment pas ici des morales individuelles qui, elles, sont d’un tout autre ordre.) Le mépris de l’onu, des accords internationaux comme celui de Kyoto, ou de l’institution d’une cour pénale internationale exprimé par les États-Unis sous le règne de Bush fils, qui prétendraient régir le monde selon leur seule volonté impériale, donne bien la mesure de la difficulté de ce projet pourtant essentiel pour l’avenir de l’humanité. Il semble que nous soyons encore dans un âge primitif de l’humanité, alors que nous disposons d’un pouvoir technologique qui croît exponentiellement. Nous sommes à l’ère de tous les dangers. Hervé Fischer* NOTES ________________________________________ * Artiste-philosophe, Hervé Fischer a publié Mythanalyse du futur (2000, disponible sur le site www.hervefischer.ca), Le choc du numérique (Montréal, vlb, 2001), Le romantisme numérique (Saint-Laurent, Fides, 2002), CyberProméthée (Montréal, vlb, 2003) et La planète hyper. De la pensée linéaire à la pensée en arabesque (Montréal, vlb, 2004), où il présente sa thèse sur l’hyperhumanisme et l’éthique de la responsabilité à l’âge du numérique. Réf : Blog Hyperhumanisme 28/07/2018 |

Référence : 213024 Titre : 11mai 2013, jour de pluie Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Journée de pluies L'informatique nuagiste a contaminé la météo. Voilà une journée de pluies numériques. Pas de bicyclette. J'irai au cinéma et revoir L'or du Pérou au Musée des beaux-arts de Montréal. Le soleil et la lune s'y partagent le ciel des Incas. Réf : Blog OINM 11/05/2013 |

Référence : 213025 Titre : Kunst on line ; Art en ligne ; Arte en linea Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie la fin du monde géométrique the end of the geometrical world se acabo el mundo geométrico das Ende der geometrischen Welt surgit un monde événementiel an eventful world rises un mundo de eventos surge ensteht eine Welt von Ereignissen en liens et ruptures of links and ruptures de enlaces y rupturas von Verbindungen und Abbrüchen Réf : Blog Avenir de l’Art 16/05/2013 URL |

Référence : 213026 Titre : Je ne peux peindre qu'une intense excitation Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Ce gazon où s'est posée une corneille, je le peindrai d'un coup de vert directement du tube, avec une tâche noire. Le gazon en tube, c'est beau, sans plus. Sans excitation. Alors je peindrai plutôt le vert qui lui sort du bec. Me voilà surréaliste? Alors je peindrai le gazon directement du tube de noir, qui a avalé la corneille. Un monochrome? Je n'y trouve pas mon compte. Pas plus que dans le gazon. Cela m'ennuie. Alors j'enverrai la corneille twitter. Et demander à la volée numérique: Qu'est-ce que c'est que ça: Image du Tweet Ça ne m'excite pas davantage. Je ne peux peindre qu'une intense excitation. Pour en jouir et la transmettre. Pour qu'elle demeure. Et qu'elle puisse m'exciter encore, me provoquer encore, de toute son énergie créatrice. Réf : Blog Avenir de l’Art 16/05/2013 URL |

Référence : 213028 Titre : Mythanalyse du logo de Apple Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie La célèbre pomme Macintosh qui est devenu le logo de Apple porte la marque de la morsure d'Adam. Nous sommes tous des Adam, séduits par la femme qui nous offre la pomme de la connaissance. Pourquoi demeurerions-nous de stupides décérébrés dans un paradis terrestre assurément ennuyeux, où rien ne peut arriver, des innocents soumis à un dieu qui nous interdit d'évoluer, de savoir, d'agir pour aménager ce paradis terrestre selon nos propres désirs. Satan a tout expliqué à Ève. Et bien sûr, j'aurais mordu la pomme! Et si c'était à recommencer, je le referais. Le prix à payer est immense: travail, souffrances, injustice, violence, et même la mort, chacun son tour. Mais tout plutôt que l'ennui éternel et la décérébration. Le "fruit interdit'" ce n'est que la connaissance, celle à laquelle nous aspirons tous, celle dont nous célébrons l'obligation scolaire, et dont la quête incessante est le fondement de la dignité humaine. Il faut être un dieu archaïque et buté pour vouloir nous l'interdire. Nous sommes fiers de porter le "péché originel", sans lequel nous ne serions que des innocents stupides. Aujourd'hui comme hier, l'homme rêve de sa propre puissance, il veut devenir un dieu lui aussi. Goethe a génialement mis en scène ce rêve éternel dans son Faust. Appel réactualise donc ce vieux mythe biblique de la pomme de la connaissance et il n'est pas logo plus vendeur qu'on puisse imaginer. Le vieux mythe n'a rien perdu de sa puissance de séduction. Le mythologue Georges Lewi a exploré ces imaginaires collectifs qui supportent l'énergie publicitaire des nouveaux Titan du commerce. Il faut lire son "Mythologie des marques"(édition Pearson, 2009). Et aussi son dernier livre: "Les nouveaux Bovary, Génération Facebook, l'illusion de vivre autrement" (Pearson 2012). Réf : Blog Mythanalyse 25/05/2013 URL Le logo de Apple - mythanalyse La nouvelle pomme de la connaissance porte la marque de la morsure humaine. Le vieux mythe biblique génialement réactivé. Une pomme Macintosh diabolique? L'offre d'une femme? Le fruit défendu et le péché originel? Séduisante, en tout cas. D'une actualité fulgurante. Et la tentation semble irrésistible. Le génie de Apple est là. Une illustration évidente des analyses du mythologue Georges Lewi (Mythologies des marques, Pearson, 2009). Réf : Blog OINM 25/05/2013 |

Référence : 213029 Titre : La nouvelle boîte de Pandore Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie La mythanalyse du numérique n'en finit pas de repérer et déchiffrer les archaïsmes de nos imaginations collectives les plus actuelles. L'ordinateur est désormais entre toutes les mains, du moins dans celles des privilégiés de notre XXIe siècle. La tentation est grande d'y reconnaître une nouvelle déclinaison de la fameuse boîte de Pandore du vieux mythe grec. Pandore était la sœur de Prométhée et savait qu’il ne faut pas ouvrir cette boîte, sous peine de libérer le mal. La conscience et tous les maux qui viennent avec elle. Ève était la femme d'Adam. Et lorsqu'elle lui offre la pomme de la connaissance, elle savait de Satan que cette pomme déliait aussi la conscience, la connaissance et tous les péchés du monde. Au paradis terrestre, Adam et Ève étaient deux innocents, décérébrés. Une situation bienheureuse, mais humiliante. La pomme d'Adam, la pomme de la connaissance interdite permettrait de rivaliser avec Dieu. C'est ce que Satan lui avait confié. Comment résister! Ainsi donc Apple a donc choisi pour son logo de réactiver ce vieux mythe biblique de la pomme. Elle porte la marque de la morsure du premier homme. Bravo à Apple pour ce logo génial! Aujourd'hui, Le choc du numérique excite les uns, déclenche de nouvelles prophéties de puissance humaine, de posthumanisme, accompagnées de leur foules de désirs et de peurs. Le Satanford Institude est occupé, non sans délices démoniaques, à démêler le meilleur et le pire de notre avenir. La puissance informatique de Apple, et sa séduction insistante, se retrouve bien dans le fameux logo. Mais on ne saurait ignorer l’attraction de Google, avec ses moteurs de recherche dans dans tous les champs de la connaissance, qui devient un nouveau Titan ou Prométhée de notre cosmogonie numérique, ni les chimères et les démons de l’intelligence artificielle, qui nous poussent peut-être dans les bras de l’enfer, s’ils ne nous ouvrent pas les portes du paradis. Nous nous croyons modernes? Oui, mais en réactivant les vieilles figures de nos mythologies occidentales: Satan et Prométhée, la pomme de la connaissance et la boîte de Pandore. Les hommes recherchent toujours plus de puissance et en prennent les risques, aujourd’hui comme dans les premiers temps. Réf : Blog Mythanalyse 24/05/2013 URL |

Référence : 213030 Titre : La vie, la mort, l'art Date : 2013 Famille/Série Icone Observations : Bibliographie Ontologie de la divergence : déterminisme, hasard, risque, prédiction, incertitude, singularité et dissociation Notre époque de bouleversements multiplie les inductions statistiques, les algorithmes créatifs, les déductions futuristes, les techno-prophéties, théorise les catastrophes et les logiques floues, modélise le chaos, invoque les singularités et n’en peut plus, dans son immense anxiété, de tenter de prévoir le futur. Hypnoptisée par le principe d’incertitude d’Heisenberg, elle s'épanche en monstres de jeux vidéo, romance les apocalypses, scénarise les mutations biologiques et les dérives de la matrice. L’être, l’étant, l’existant, le probable entrent en collision avec l’impensable, qui pourrait nous imposer sa loi. Bref nous revoilà en pleine métaphysique, mais déjantée, raisonnant sa déraison et hypostasiant ses peurs biocosmogoniques en enfers mythiques. Nous pensons être happés par des spirales, des vortex, des accélérations plus puissantes que nous. Nous craignons d’être rapidement confrontés en temps réel à ces immenses menaces, où une élite posthumaniste croit plutôt percevoir le mur du futur, aussi mystérieux que les trous noirs des espaces sidéraux, mais dont ils nous annoncent les nouvelles promesses. Nous cherchons fébrilement les joysticks de notre grand combat final. Dans ces dérives métaphysiques à grand spectacle, dont la peur numérique de l’An 2000 nous a récemment donné l’exemple délirant, il ne faut pas s’étonner de reconnaître de nouvelles déclinaisons de nos peurs primitives face à la noirceur archaïque de la nuit. Nous sommes plongés dans un nouveau moyen-âge, celui que secrète paradoxalement notre soudaine puissance technoscientifique. Et ce sont bien les gourous du numérique qui en agitent les épouvantails. Allons-nous devoir choisir entre les enfers et le paradis du numérique ? Les prédictions varient selon les chamans algorithmiques. Ce n’est pas sans un malin plaisir que je vais remettre les choses à plat. Sans ressasser les débats éculés sur le hasard et la nécessité, ni pérorer sur les modélisations très légitimes et pertinentes qu’étudient les spécialistes des catastrophes, ou sur les calculs de risque dont les compagnies d’assurances sont devenues les champions toutes catégories, je donnerai plus d’attention au « mur de la singularité » dont on nous reparle sans cesse, et qui a même donné lieu en 2008 à la fondation d’une Université de la Singularité, bien sûr en Californie, financée par des déesses du cybermonde et de la finance : Google, Nokia, Cisco, Autodesk et la NASA. La singularité n’est qu’un mot-écran désignant notre incapacité à penser rationnellement la peur ou la rédemption du futur. Cette singularité reculerait devant nos pas comme l’arc-en-ciel, si l’ingénuité positiviste de Ray Kurzweil n’avait pas déduit de la loi de Moore sa date, évidemment prochaine, en 2026. En termes de mathématiques, ce concept de singularité désigne depuis plus d’un demi-siècle une limite de nos arabesques programmatiques, au-delà de laquelle Alan Turing, Irving John Good ou Carl Sagan jugeaient devoir rendre les armes, tant les complexités des calculs de plus en plus abstraits les dépassaient et aboutissaient hors de toute préhension réelle. Mais du point de vue métaphysique – car ce concept en relève évidemment -, la singularité n’est qu’un fantasme sur lequel fabuler sans restriction, ou un simple lieu-commun qui s’énonce clairement comme suit : nous sommes incapables de penser le futur au-delà des limites de notre cerveau et de nos connaissances. Tous ces concepts métaphysiques n’ont rien de commun avec la théorie de la divergence. La divergence est humaine. Elle n’est ni cosmologique, ni déterministe, ni mathématique, ni prédictible. Bien sûr, elle ne repose pas sur un algorithme prédictif, puisque elle rompt précisément avec toute programmation, toute simulation. On ne saurait introduire le concept de divergence dans les modélisations météorologiques, économiques ou autres : elle s’écarte des modèles établis etpar définition même, elle n’est pas modélisable. La divergence naît d’une volonté humaine, d’un rejet, voire d’une rébellion, et d’un engagement aventureux, qui n’exclut cependant pas les hasards du bricolage et des tâtonnements. Son interprétation déterministe ne peut s’énoncer, éventuellement, qu’après-coup, jamais avant. Et elle inclut à tout coup le risque humain, individuel et collectif. Elle est une aventure créatrice de ce qui n’est pas encore pensé clairement et distinctement, et encore moins démontrable a priori. Elle explicite une dysfonction du système établi. Un exemple, un seul, mais séduisant, pour illustrer clairement ces propos : l’invention de l’impressionnisme. La divergence est l’exemple même du principe d’incertitude de Heisenberg. Réf : Blog OINM 21/05/2013 Die Logik der Ökonomie Heutzutage scheint uns die Ökonomie in unterschiedlichen Gesellschaften sowie in den internationalen Beziehungen zwischen einzelnen Ländern ihr Gesetz aufzuzwingen. In Gestalt des neoliberalen Denkens ist sie zu einer Art planetarischen Religion oder Weltkirche geworden. Der Soziologe Wolfgang Streeck, Direktor am Max-Planck-Institut für Gesellschaftsforschung in Köln, oder René Stettler, Direktor der Neuen Galerie Luzern, vergleichen dieses Denken mit einer Sekte, die über ihre eigenen Priester, Initiierten, ihren Katechismus, ihre Gutachterkomimissionen sowie über eine Unzahl Gläubiger verfügt, die vor den Dogmen niederknien und den Zehnt bezahlen sollen. René Stettler fragt, ob wir «Gefangene einer globalen ökonomischen Sekte» geworden seien. Die Initiierten, Experten einer spekulativen Theologie, haben uns sogar eine neue, imaginäre Wirtschaft aufgezwungen, in deren Namen Krisen, die allgemeine Arbeitslosigkeit sowie die Ausbeutung der Armen durch die Reichen legitimiert werden, indem sie als ökonomische Notwendigkeiten bezeichnet werden. 1% stellt sich über 99% der Menschheit, die keine Macht haben, um sich dagegen zur Wehr zu setzen. Ein paar Reiche werden immer reicher und die anderen sehen dabei zu, wie ihr Lohnniveau und ihr Lebensstandard sinken. Dies ist das Naturgesetz der Ökonomie und des Neoliberalismus, die man nicht ändern kann und die wie ein Neodarwinismus sich selbst rationalisieren. Die Ökonomie unternimmt eine natürliche Auslese, in der die Schwachen dem Löwen zum Fraß vorgeworfen werden Ungeachtet der verständlichen Empörung und des Widerstandes, die von dieser Lage provoziert werden, sind nicht diese Missstände das Schlimmste. Das Übel besteht vielmehr darin, dass diese Ökonomie sich als Wissenschaft geriert, in der Irrationalität nicht nur zum Gesetz, sondern zur sozialen Logik erhoben wird. Die Massengesellschaften haben die organische Solidarität verloren, mit der bis dato deren Kohärenz, Konsens sowie das Gefühl einer geteilten Verantwortlichkeit sichergestellt wurden. Die Ökonomie ist nur noch eine mechanische, anonyme Solidarität der Massengesellschaft. Auf Grund des Verlustes von Beziehungen zwischen Personen wurde sie zum einzigen Bindeglied, das heutzutage unsere sozialen Zusammenhänge regelt. Man sollte sicherlich nicht den religiösen Verhältnissen oder dem heuchlerischen bürgerlichen Humanismus der Vergangenheit nachtrauern, die ihre Glaubwürdigkeit verloren haben. Sie werden aber nicht in angemessener Weise ersetzt, da allein ökonomische Regeln und Pflichten auf die vergangene Konstellationen folgen, die die neue Form kollektiver Moral sowie der Solidarität des Austausches unter Menschen sein sollen. Diejenigen, die die Religion der Ökonomie als Nullpunkt der menschlichen Beziehungen anprangern, erscheinen wie Utopisten, die träumen und die menschliche Realität nicht beachten wollen. Man könnte sich auf den Standpunkt stellen, dass die Diktatur der Ökonomie und des Geldes immer noch besser sei als die von Kriegsführern oder Fundamentalisten. Das mag stimmen. Der Vergleich macht uns aber blind für Lösungen, da er vom Problem ablenkt. Es gibt in den Massengesellschaften nämlich ein menschliches Vakuum, da sie nicht mehr auf gemeinsamen Werten gründen, aus denen eine soziale Logik entstehen könnte. Das zentrale Problem ist die ökonomische Überschreitung. Es macht keinen Sinn, die Wirtschaft als solche zu diskreditieren, da sie eine positive Dimension des gesellschaftlichen Lebens ist. Um zu einer neuen, besseren Vision als der des ökonomischen Fundamentalismus zu gelangen, sollten wir nach mehr sozialer Gerechtigkeit und konsensueller Verständigung streben, die die mächtige Wirtschaft regulieren und Missbrauch und Skandale verhindern könnten. Es geht darum, Wirtschaft in gegenseitiger Achtung zu humanisieren. Es ist unsere Aufgabe, einen neuen Hyperhumanismus sowie eine planetarische Ethik zu entwickeln, die auf einem Humanismus digitaler Hyperlinks aufsetzen, wie sie von sozialen Medien ermöglicht werden. Das heißt, an den menschlichen Fortschritt zu glauben, der von digitalen Technologien begünstigt wird. Es mag wie ein Paradox klingen, aber diese neuen Technologien, ermöglichen nicht nur eine augmented reality, sondern auch ein augmented consciousness, das sicher für unsere Zukunft viel wichtiger sein wird. Im Bereich der Kunst und des Lebens ist diese Logik der Ökonomie besonders giftig. (dieser Text wurde auf Deutsch mit der Hilfe von Martina Leeker korrigiert) Réf : Blog Hyperhumanisme 26/05/2014 |

Référence : 213031 Titre : Contre culture Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie contre-édition Serge-André Guay, le président-éditeur de la Fondation Fleur de Lys, a lancé récemment le concept intéressant de contre-édition, en référence à la contre-culture des années 1960-70. Actif depuis longtemps - il va fêter fin 2013 ses dix ans de création, il représente au Québec un acteur important de divergence dans l'industrie du livre. Il a eu le temps d'évaluer les divers scénarios, de réfléchir au copyleft, de s'adapter, d'assumer la complémentarité entre livre en ligne et impression papier. Il faudra bientôt lui rendre hommage pour son activité d'éditeur et de libraire en ligne persévérant. N'étant subventionné par aucun gouvernement, sans but lucratif, il a construit la Fondation comme "une communauté d'auteurs et de lecteurs à frais partagés": un nouveau modèle d'affaires, dont la divergence rencontre évidemment des limites économiques, mais assure aussi l'existence. Il faut aussi le situer par rapport au courant actuel de la "culture libre", qui revendique une vision nouvelle de la vie culturelle, et dont je citerai ici la définition, telle qu'elle est publiée dans Wikipedia: La culture libre est un mouvement social qui promeut la liberté de distribuer et de modifier des œuvres de l'esprit sous la forme d'œuvres libres par l'utilisation d'internet ou d'autres formes de médias. Le mouvement de la culture libre puise sa philosophie de celle du logiciel libre en l'appliquant à la culture, dans des domaines aussi variés que l'art, l'éducation, la science, etc. Les mécanismes juridiques des licences libres dédiés à la culture sont également inspirés du logiciel libre ; l'utilisation des licences art libre ou Creative Commons a ainsi permis l'émergence de la musique libre et de l'art libre. La culture libre défend notamment l'idée que les droits d'auteurs ne doivent pas porter atteinte aux libertés fondamentales du public. Elle agit, entre autres en utilisant de façon détournée les monopoles accordés par les droits d'auteur, à travers des licences libres, cela afin d'autoriser précisément les usages que ces lois proscrivent par défaut. Nous voilà donc face à un débat. Serge-André Guay insiste dans le site de la Fondation sur la définition du droit d'auteur, en édition numérique, comme en édition papier; il mentionne même les droits qui s'appliquent pour les photocopies et la lecture dans les bibliothèques. Contrairement à la position radicale de la culture libre, il défend la rationalité de son modèle économique, et prouve depuis dix ans son réalisme. La contre édition, comme la contre culture est économiquement réaliste et a pu rencontrer de grands succès commerciaux! Je n'en dirai pas autant des les licences libres type wiki et creative commons, qui ont certes aussi des vertus évidentes, pour d'autres usages, dont je suis le premier à faire usage, mais qui ne peuvent prétendre à aucune autonomie économique et demeurent donc sous la dépendance de donations, ou de sources alternatives de revenus pour ceux qui s'y dédient. L'exemple de wikipedia relève de la beauté d'une utopie partagée. La philosophie de la culture libre reconnaît objectivement, mais célèbre abusivement l'usage actuel du copier-collé, du mixed media, de l'hybridité de la culture, de ce melting pot de culture liquide où chacun plonge sa cuillère à soupe sans respect d'aucune propriété intellectuelle, ce qui est euphorisant, mais qui a aussi ses effets pervers, parce que sa généralisation ruinerait les industries culturelles et le droit légitime de tout créateur de vivre, même mal, de son travail, ce que je n'accepte quant à moi qu'à-demi, car le prix à payer est souvent trop élevé. Ce sont donc deux divergences divergentes. Bref, ça bouge dans l'édition. Et plutôt que d'y voir les affres d'une crise (réelle pour beaucoup d'éditeurs traditionnels), nous en soulignerons plutôt les nouvelles vitalités. On pourra consulter le site de la Fondation Fleur de Lys à: http://editionfondationlitterairefleurdelys.wordpress.com/ Réf : Blog OINM 24/05/2013 |

Référence : 213032 Titre : Soleil noir - soleil nocturne Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie SOLEIL NUMERIQUE Tout tourne autour de ce soleil numérique Le numérisme est devenu une sorte de religion pour les uns, une drogue pour d'autres, un outil trivial, mais magique pour les presqu'athées. Et pour les païens une technologie prométhéenne. Ce serait pour les Incas l'effet même du dieu Soleil. Il réchauffe nos psychés, ou les désole s'il ne se manifeste pas sur nos écrans fidèles et impatients. Nous sommes devenus une planète du Soleil numérique: e-earth, comme nous appellent les prêtres de cette nouvelle foi. Notre Voie lactée ruisselle d'étoiles numériques que guettent les orpailleurs. Soleil d'or? Soleil bleu ? Soleil dont l'éclat noir nous aveugle? L'astrophysicien-poète Hubert Reeves dit que nous sommes "fils des étoiles". Homines numerici. Et ce n'est que le début d'une puissante mutation binaire. Lorsque les hommes créent un dieu, c'est qu'ils en attendent quelque chose. Quelque chose d'important, de fondamental, qui concerne leur origine ou leur destin. De ce nouvel astre divin, nous, les païens, attendons la réalisation de notre instinct de puissance. Pour recréer le monde à notre image. Les monothéistes lui délèguent leur intelligence, leur âme et en attendent leur salut personnel et des promesses de paradis dans l'autre monde, le virtuel, comme ils ont toujours fait. Les postmodernes, qui ne croient plus à rien, n'en attendent que jouissance immédiate ou résignation. La mythanalyse du numérique est un grand sujet d'analyse des paramètres de l'aventure humaine. Réf : Blog OINM 21/05/2013 |

Référence : 213033 Titre : Mythanalyse de la science Date : 2013 Famille/Série Observations : Bibliographie Le développement de la science dans sa forme rationaliste, d'observation et expérimentale, avec ses critères rigoureux de méthodologie et sa recherche incessante de la vérité est propre à l'Occident. Non pas que la Chine ou l'Egypte anciennes et plusieurs autres grandes civilisations n'y aient pas contribué remarquablement, mais nous parlons ici la la science moderne née en Grèce antique et relancée avec la Renaissance. C'est aussi de la théologie occidentale que la science a repris et développé dans son idéologie des valeurs très spécifiques telles que l'unicité, l'universalité et le totalitarisme de la vérité, qui sont autant d'attributs du dieu monothéiste, qu'il soit chrétien, juif ou islamique. La vérité scientifique est unique et s'impose à tous sans qu'on ait le droit de la nier, moins encore dans les débats scientifiques que dans les études théologiques. Elle est éternelle, elle est bonne, elle est belle, comme la trilogie divine du Bien, du Beau et du Vrai. La science fondamentale ne se soucie pas de la technologies et de ses applications. Elle est la recherche de la vérité en soi et pour soi, avec son éthique monacale, son austérité, sa pureté, son exigence absolutiste de vérité. Le philosophe Karl Jaspers, parmi d'autres, a bien souligné cette relation de descendance étroite entre la théologie monothéiste et la science moderne. Certes, l'Eglise a entretenu longtemps une grande méfiance envers la science, qui remettait en question certains de ses dogmes créationnistes les plus fondamentaux. Elle a eu du mal à s'accommoder de Galilée, de Darwin, de Teilhard de Chardin, etc. Mais beaucoup de ses prêtres et de ses moines ont été de grands chercheurs. Et si la science s'est aujourd'hui laïcisée, elle n'en a pas moins gardé des valeurs fondamentales directement héritées de la théologie, y compris dans ses rituels académiques. La science, comme la philosophie occidentales sont demeurées monothéistes. Le chercheur scientifique, même le plus athée, a la rigueur intellectuelle absolutiste et monothéiste du prêtre. Un prêtre qui ne croit plus en Dieu, mais en la Science. La même recherche de La Vérité qui était celle de la foi religieuse demeure au cœur de la science. Et la célébration de la diversité culturelle a bien du mal à remettre en question le monothéisme de la science occidentale. Même la mécanique quantique, les logiques floues, les lois du chaos, le principe d'incertitude ne renouent pas avec le polythéisme. Si un électron peut être simultanément en deux endroits différents, si a peut être occasionnellement à la fois a et b, cela ne remet pas en question l'unicité apodictique de la loi scientifique qui en rend compte. Il ne s'agit pas là de contradiction, ou de diversité de la foi, mais seulement de la prise en compte d'une plus grande complexité. Même lorsque Ilya Prigogine introduit la flèche du temps dans la science, contre la notion consacrée de l'éternité de la vérité, il demeure attaché à l'unicité de la vérité dans son actualité. Il ne fait pas éclater la science, mais célèbre l'évolution de sa quête de Vérité. La vérité scientifique ne se relativise pas. Elle est un Absolu - un absolu provisoire, certes, nous l'admettons aujourd'hui - mais en tant que quête incessante, infatigable de la Vérité absolue. La mythanalyse de la science occidentale met en évidence le mythe du dieu monothéiste au cœur de la foi scientifique, et de ce qu'il faut bien appeler l'Eglise universelle de la Science. La mythanalyse elle-même, dans sa quête de lucidité critique, n'y échappe pas, quand bien même elle démystifie, relativise et sociologise les structures et l'idéologie même des mathématiques, le fondement universel de toute science. Réf : Blog Mythanalyse 18/08/2013 URL |