
Référence : 218002 Titre : Mythanalyse et neurosciences I, la plasticité du cerveau et de l'inconscient Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Alain Prochiantz, assurément l'un des plus remarquables et prudents neurobiologistes de notre temps écrit: "Je ne suis pas compétent pour vous dire ce que c'est que l'inconscient." Mais il ajoute: "Je suis convaincu qu'il y a dans la construction du système nerveux quelque chose qui est de l'ordre de l'"empreinte" de l'histoire des individus." (*) Pour la mythanalyse telle que je la théorise, cette "empreinte", c'est celle des stades fabulatoires de l'être humain dès la stade foetal, avant même qu'il puisse nommer ses fabulations (il est in-fans), puis au fil des stades successifs. Alain Prochiantz le rappelle, "les synapses se font, se défont, les neurones meurent, repoussent..." "À sa naissance, le système nerveux n'est en effet pas encore totalement développé. Si la quasi-totalité des neurones est née et à déjà migré, la différentiation dendritique et la croissance axonale commencent à peine. (...) La construction est en cours." (**) Cette plasticité du cerveau, nous le savons maintenant, est totale chez le nouveau-né et demeure active toute notre vie. Alain Prochiantz résume ainsi l'état des connaissances: "La structure même du cerveau est donc largement le produit de notre éducation au sens large d'environnement social et culturel. C'est pourquoi deux individus, aussi identiques soient-ils sur le plan génétique, seront des individus différents avec des cerveaux différents." (***) Cet environnement comprend évidemment l'histoire émotive, affective de chaque individu, selon les modifications de son rapport imaginaire au monde à chaque phase successive de son développement fabulatoire. Philippe Boulu (****) écrit de même: "Se souvenir, c'est faire resurgir, le moment venu, des informations passées acquises depuis plus ou moins longtemps. Cela implique qu'elles aient été stockées d'une façon stable, en d'autres termes que des transformations durables de la matière cérébrale soient intervenues. Ce phénomène fait appel à deux mécanismes non exclusifs: la création de nouveaux circuits par la naissance de nouvelles connexions neuronales, et la modification des propriétés intrinsèques surtout membranaires des cellules cérébrales." Il ajoute: "Tous les neurones peuvent apprendre et adapter leur activité en fonction des événements passés. Ils sont capables d'emmagasiner des informations visuelles, auditives, motrices, par transformation de l'influx électrique qui leur parvient des traces mnésiques codées sous forme de protéines. Les messages chimiques ainsi fabriqués pourront, au moment voulu, être délivrés et donner naissance à la restitution du souvenir. Des neuromédiateurs comme l'acétylcholine et l'acide glutamique, des protéines spécifiques sont indispensables à l'élaboration de ce processus." Il souligne le rôle clé de l'hippocampe dans cet enregistrement et insiste: "Les acquis chargés d'affectivité, d'émotions sont ceux qui seront le mieux et le plus longtemps retenus." Cela confirme l'hypothèse de la mythanalyse selon laquelle ce sont des affects, des émotions, des sensations physiologiques qui inscrivent dans les réseaux synaptiques immatures le plus durablement les interprétations fabulatoires de l'in-fans dans son rapport au monde. Et cette inscription neuronale est d'autant plus forte que le nouveau-né dort beaucoup: "Pour passer de la mémoire des faits à la mémoire à long terme, le sommeil joue un rôle important. La consolidation des traces mnésiques est le fait d'un stade précis du sommeil, appelé paradoxal, qui survient vingt minutes en moyenne toutes les heures et demie." Cette plasticité neuronale d'un cerveau encore vierge est la clé de l'architecture cérébrale qui constituera des matrices de fabulation persistantes chez l'adulte, réactivées émotionnellement. Ces données neuroscientifiques ont été établies et développées depuis maintenant 30 et 40 ans. Elles sont solides. La mythanalyse peut s'y référer et y confirmer ses propres hypothèses. Alain Prochiantz a aussi le grand mérite de rappeler qu'avant d'être une accumulation de résultats de recherches expérimentales, "une science est avant tout une théorie", donc une construction abstraite. Celle-ci est selon nous aussi imaginaire que conceptuelle, c'est-à-dire, selon nous, entièrement fabulatoire, les expériences n'étant constituées qu'en fonction d'hypothèses imaginées et formulées strictement en fonction de la théorie, en fonction de ce que l'on cherche, c'est-à-dire en fonction d'une intentionnalité, d'une finalité, d'une affirmation théorique. __________ (*) Alain Prochiantz, La forme des neurones, p. 129-138, in Le cerveau dans tous ses états, Entretiens avec Monique Sicard, Presses du CNRS, Paris, 1991. (**) Alain Prochiantz, Le cerveau réparé? p. 183, Plon, Paris 1989. (***) Alain Prochiantz, Le développement du système nerveux, in La fabrique de la pensée, p. 266, édition de La Cité des sciences de La Villette, Paris, 1990. (****) Philippe Boulu, La dynamique du cerveau, p. 62-66, Payot, Paris, 1991. Réf : Blog Mythanalyse 17/07/2018 URL |

Référence : 218001 Titre : L'inconscient vieillit Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Mythanalyse et neurosciences II: le vieillissement de l'inconscient Les experts en neurosciences soulignent tous que à la naissance l'in-fans dispose déjà de son capital biologique d'une centaine de milliards de neurones, dont les réseaux - ce qu'ils appellent "la circuiterie nerveuse" est encore immature, donc plastique, tandis qu'en vieillissant le cerveau s'architecture, se stabilise, puis se rigidifie. Ce vieillissement normal comporte une perte de neurones (notamment ceux qui ne sont jamais ou rarement utilisés), qui peut d'ailleurs évoluer en pathologies, en sénilités mentales, voire des dégénérescences telles que l'Alzheimer, la maladie de Parkinson ou la chorée de Huntington. Un cerveau adulte nous montre des réseaux synaptiques matures et clairement identifiables selon des regroupements fonctionnels stabilisées. Marc Peschanski décrit des ensembles de neurones, des noyaux "caractérisés par l'association de plusieurs familles de neurones suivant une architecture très précise. (...) Chaque noyau est en fait organisé comme une étape dans le transfert et l'intégration des messages nerveux, une plate-forme dans l'ascension de ces messages depuis la périphérie jusqu'aux centres cérébraux réalisant les opérations les plus sophistiquées; puis en sens inverse, par l'intermédiaire d'autres noyaux, jusqu'aux effecteurs périphériques du système nerveux." (*) Le cerveau adulte n'est plus en construction, mais structuré en circuits fonctionnels correspondant aux modes de vie, de pensée, d'opération usuels dans le rapport au monde familier de chaque individu. Les experts ne disent pas que la plasticité du cerveau a disparu. Elle se manifeste encore dans des "autoréparations" lentes mais possibles du cerveau par lui-même à la suite par exemple d'un accident cardiovasculaire ou psychique; mais elle diminue fortement. Elle se réduit principalement à l'utilisation de neurones disponibles pour prendre le relais de fonctions nerveusement compromises, mais déjà établies, beaucoup plus que par des modifications substantielles d'architectures neuronales. Jean Costentin, l'un des experts les plus reconnus dans ce domaine, note: : "Le vieillissement cérébral normal réalise une perte de neurones alors que les neurones survivants ont de moins en moins la capacité de suppléer ceux qui disparaissent. Le cerveau voit se réduire son extraordinaire plasticité. (...) Rançon sans doute de leur extrême perfectionnement, les neurones n'ont pas la faculté de se multiplier. Ils suppléent cette incapacité de diverses façons, qui constituent autant d'attributs de ce qu'on convient d'appeler la plasticité neuronale. Ils peuvent ramifier davantage leur axone. C'est le sprouting, qui permet d'accroître le nombre de leurs contacts synaptiques avec les neurones du voisinage, remplaçant les contacts que n'assurent évidemment plus les neurones disparus. Ils peuvent encore accroître au niveau de ces jonctions synaptiques l'intensité de la transmission."(**) Cette perte de plasticité neuronale ne favorise pas, mais n'exclut pas non plus, des changements d'idées, de comportements, de valeurs, d'interprétations de notre rapport au monde. Mais elle rend plus difficiles les thérapies psychanalytiques ou mythanalytiques. Faire changer d'idée un patient devient plus improbable. L'inciter efficacement à substituer un mythe nouveau à un ancien, un mythe bienfaisant à un mythe toxique, prend plus de temps ou demeure incertain. En cure psychanalytique, lui faire prendre conscience d'un traumatisme d'enfance et l'amener à en maîtriser les effets pervers demeurés inscrits dans ses réseaux synaptiques précoces, devient une entreprise de longue haleine, exigeant éventuellement des années de cure, sans garantie de succès, comme on l'observe fréquemment. Il faut alors que le mythanalyste dispose dans sa boîte à outils de mythes suffisamment puissants et convaincants pour négocier avec son patient de nouvelles croyances qui pourront prendre l'avantage sur les anciennes et déclasser ou marginaliser les circuits neuronaux qui y correspondaient, pour en construire de nouveaux. Cela est possible, mais c'est un long travail (comme on en parle dans l'accouchement). On observe que c'est le plus souvent dans leurs jeunes années que les chercheurs et les créateurs font leurs plus grandes découvertes, conçoivent leurs plus grandes inventions. Plus tard, les routines du cerveau et de la vie seront plus difficiles à modifier. L'énergie vitale qui serait capable de déstabiliser et bousculer des équilibres inscrits durablement dans les réseaux neuronaux pour se lancer dans de nouvelles aventures à risque, diminue avec l'âge, au profit d'un besoin de sécurité psychique, dans le cadre de l'idéologie et des institutions dominantes de la société dans laquelle on vit. Autrement dit, l'horizon des fabulations créatrices se rétrécit. L'inscription sociale, idéologique, culturelle, familiale, fonctionnelle, professionnelle prend la relève des inscriptions neuronales fabulatoires de l'enfance. Et elle tend elle aussi, comme la structure neuronale du cerveau, à se rigidifier avec l'âge. On craint davantage les ruptures, les divergences, en un mot les changements. L'esprit devient plus conservateur, comme le cerveau. Il ne faut surtout pas croire comme la psychanalyse le fait implicitement - inconsciemment? - que l'inconscient demeure en nous comme une grosse valise dans la cave, qui ne change plus et dont on peut seulement ouvrir le couvercle et consulter les papiers. Il se constitue dans nos années précoces et il évolue avec les stades du développement fabulatoire. Au stade de la conscience augmentée, il a accumulé bien des feuillets, construit et stabilisé ses références, ses circuits neuronaux, il en dispose tranquillement au lieu de s'affairer à les développer. Il prend éventuellement du recul, éventuellement se questionne sur la vie, son accomplissement, son sens, la mort qui se rapproche. Il analyse davantage les multiples informations planétaires qu'il capte en temps réel; il modifie conséquemment son rapport fabulatoire au monde. Mais il n'est plus capable de changer radicalement ses références, ses croyances, ses valeurs. Il est plutôt en phase de maturité de sa vie. Nous évoquons ici la majorité des évolutions, aussi bien sociales qu'humaines, institutionnelles et idéologiques que neuronales. On le sait, c'est la divergence qui fait évoluer la nature, l'histoire sociale, la création culturelle. C'est la divergence qui inspire les créateurs. Et il faut espérer qu'elle demeure toujours possible, dans la nature comme dans la société comme chez l'individu, à tout moment de son évolution, de son histoire, de sa vie. ---------------------- (*) Marc Peschanski, Le cerveau réparé? p. 283-284, Plon, Paris, 1989. (**) Jean Costentin, Les médicaments du cerveau, p. 95-97, éditions Odile Jacob, Paris, 1993. Réf : Blog Mythanalyse 26/07/2018 URL |

Référence : 218003 Titre : Le fondement de l'art sociologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Le progrès en art et dans la société L'évolution de la société change l'art. La sociologie de l'art le démontre. Mais nous croyons aussi que l'art change la société. C'est le fondement de l'art sociologique. Comment pouvons-nous dès lors postuler qu'il n'y a pas de progrès en art, alors que nous croyons fermement au progrès global, humain de la société ? Parce que ce sont deux évidences aussi fortes l'une que l'autre, malgré des creux historiques et des moments chaotiques, voire de terribles reculs. Sisyphe est un volontariste, optimiste obstiné ! Réf : Blog Avenir de l’Art 23/07/2018 URL |

Référence : 218004 Titre : Technologie et éthique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La technologie peut le meilleur et le pire. Pourtant, le postulat de l'hyperhumanisme, c'est que la technologie numérique, en multipliant les hyperliens, crée plus de conscience, une conscience humaine augmentée, planétaire, qui suscite une responsabilité planétaire, un sentiment de responsabilité éthique planétaire incitant à l'engagement actif pour le respect de l'autre. Paradoxalement c'est désormais dans la technologie que nous fondons nos espoirs humanistes. Réf : Blog Hyperhumanisme 23/08/2018 |

Référence : 218005 Titre : Autoanalyse mythanalytique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Toute ma vie j'ai cauchemardé, au point de redouter de m'endormir le soir. Je ne me fais aucune illusion: je cauchemarderai jusqu'à ma mort. Et au-delà de ma mort, je cauchemarderai que je suis vivant. Pourquoi? Il est difficile de suivre Freud dans son vocabulaire de déchiffrage des rêves comme s'il s'agissait de rébus, tout étant selon lui sexuel. Et il y tenait mordicus. Mais ces séquences hétéroclites et brisées, que rêves et cauchemars enchaînent, nous viennent nécessairement de notre mémoire inconsciente, éventuellement réinterprétées, mais souvent aussi assez factuelles pour nous paraître réelles dans notre sommeil. Elles s'enchaîneraient par associations d'idées entre elles et avec des faits de la vie réelle récente ou ancienne. Freud pensait avoir observé en écoutant ses patients lui raconter leurs rêves, que les effets se présentaient toujours avant leurs apparentes causes dans le déroulement de nos rêves. Il est permis d'en douter, mais la question de la syntaxe qui commande ces suites de séquences demeure incontournable. Et personne ne sait répondre à cette question. Certes, on préfère considérer avec Freud et Lacan une logique qu'une chronologie de l'inconscient: "La valeur de l'inconscient se révèle dès lors avant tout logique." Mais Michel Neyraut souligne plutôt qu'il faut "étendre le champ de l'incertitude" tant ces logiques peuvent varier.* Il paraît qu'on fait tantôt des rêves agréables, par exemple érotiques, tantôt des rêves désagréables. Cela tient-il à une mémoire inconsciente plus ou moins heureuse? Dans ce cas, la mienne serait d'un genre épouvantable. Et il est vrai que ma recherche mythanalytique m'est venue de la peur de l'imaginaire, du noir, des voleurs, des frayeurs qui ont marqué mon enfance et dont je cherchais à me libérer. J'ai voulu en percer les ténèbres pour m'en affranchir. J'y suis parvenu pour le jour, mais demeurent les cauchemars qui hantent mes nuits. J'ai observé que je me perds souvent dans des villes que je crois connaître, incapable de retrouver mon chemin, me heurtant sans cesse à toutes sortes d'obstacles improbables, ce qui me semble relever d'une insécurité persistante. Comment en venir à bout aujourd'hui, à 77 ans? Je ne sais. Demeure cet échec. Il met sans doute en jeu une insécurité affective d'enfance, qui a été en effet très intense, profonde parfois comme un abîme. De cela je me souviens encore très bien et très douloureusement. Tant par rapport à ma mère qu'à mon père et surtout par rapport à la nuit. Mais cette insécurité n'était-elle pas ordinaire à cette époque, où les relations intergénérationnelles demeuraient distantes? Pourquoi cela est-il devenu si dramatique pour moi? Pourquoi dois-je sans cesse encore lutter contre d'incessantes angoisses? Est-ce un héritage génétique des mes deux parents qui avaient connu de grands malheurs et qui étaient, comme je le demeure, maladivement angoissés? Toute auto-analyse est difficile. Mais il est probable que ce que je n'ai jamais surmonté ce que j'appelle le stade du chaos. Peut-être parce que nous étions à Paris en 1941, en pleine guerre, et à cause des drames familiaux qui avaient précédé ma naissance et créé tant de morbidité autour de moi ? Tous mes souvenirs me disent que je me suis toujours senti seul, abandonné à moi-même, dans un environnement chaotique, jusqu'au delà de la puberté, jusqu'au moment de mon premier amour. Donc terriblement longtemps. Mais je croyais cette situation normale, quasi banale et il n'y avait là, de fait, rien de si exceptionnel qui puisse expliquer que je passe encore mes nuits à cauchemarder dans la vieillesse. Le développement des stades successifs d'émergence et de transformation de nos facultés fabulatoires évoque un parcours du combattant. Mais il semble que chaque nouveau stade ne contribue pas à surmonter le ou les stades précédents. Il y aurait plutôt dans notre mémoire inconsciente une accumulation des ces modes fabulatoires, comme des couches sédimentaires qui s'ajoutent, de sorte que la nostalgie du stade fœtal demeurerait active à l'âge adulte tout autant que les angoisses du stade du chaos, que les frustrations d'impuissance du stade de la tortue, que la curiosité constructive des stades de l'ourson et du pingouin, que la rébellion du stade du homard, que le travail d'intégration sociale du stade adulte, même et jusqu'au stade de la conscience augmentée qui demeure sourdement travaillé par tous les éléments psychiques des stades accomplis, tout en accédant à plus de recul et de possible sérénité, alors même que le regard enraciné dans la vie se tourne plus paisiblement vers la mort, sans surmonter nécessairement l'anxiété qu'inspire ce compte à rebours de la vie. ---------------------- *Michel Neyraut, Les logiques de l'inconscient, Hachette Littérature, Paris, 1978. Réf : Blog Mythanalyse 19/12/2018 URL |

Référence : 218006 Titre : Mythanalyse et sexualité freudienne Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Freud a considéré que le moteur de l'inconscient est la sexualité. Adler a préféré attribuer ce rôle central à l'agressivité, Jung aux archétypes et René Girard à la violence (encore que Girard ne se positionne autrement, pas tant en psychanalyste que d'une certaine manière en mythanalyste. De Freud nous retenons aussi qu'il a distingué des stades dans le développement de la sexualité: le stade de la sexualité orale, puis le stade oral tardif, le stade sadique-anal, le stade du complexe d'Oedipe, la période de latence, la puberté auto-érotisante, etc. La mythanalyse, telle que je l'ai développée, a retenu ces séquences de stades, que j'ai empruntés à Piaget, mais certainement aussi à Freud. Cependant, le moteur que j'ai mis en scène n'est aucun de ceux choisis par les analystes que j'évoquais précédemment. La mythanalyse ne repose pas sur le développement de la sexualité, ni des pulsions d'agressivité ou de violence, mais sur notre rapport fabulatoire au monde, qui évolue selon notre développement biologique. Ce développement inclue évidemment des pulsions sexuelles, agressives, des stades d'impuissance, de latence, de rébellion, d'intégration au corps social, de violence, etc. Mais aucun de ces moteurs ne prend durablement le dessus, aucun n'a de pouvoir dominant ou exclusif. Autrement dit, la mythanalyse n'exclue pas plus la sexualité, dont le rôle majeur est indéniable, que la rébellion du homard ou l'intégration du papillon au corps social, mais ne retient aucun facteur dominant. Il serait cependant intéressant d'examiner de plus près le rôle de la sexualité dans les stades successifs que considère la mythanalyse. Je devrai donc y revenir. Réf : Blog Mythanalyse 16/12/2018 URL |

Référence : 218007 Titre : Le temps est un récit… Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La structure narrative du bestiaire mythanalytique que j'ai développée à partir de mes observations, mettant en évidence dix stades du développement de nos facultés fabulatoires, en m'inspirant de la psychologie génétique de Piaget, peut s'accorder avec les analyses morphologiques du conte selon Vladimir Propp et surtout avec la structure narrative relevée par Tzvetan Todorov. Cela donne le schéma suivant du cycle ou de la courbe de la vie selon le schéma quinaire exposé par Todorov: phase 1: la situation initiale ou préparatoire: le stade fœtal équilibre, stabilité, unité biologique du fœtus avec sa mère dans la poche utérine phase 2: élément perturbateur : le stade du chaos l'accouchement, rupture dramatique de l'équilibre initial, surgissement du chaos lorsque le monde naît à l'enfant. Douleur. le carré parental mise en scène des acteurs du drame : la nostalgie de la mère, le surgissement du monde, l'apparition du père et de l'autre (la société) phase 3: l'action, les épreuves: le stade de la tortue sur le dos: impuissance biologique de l'in-fans qui est réduit à imaginer le stade de l'ourson: le nouveau né apprend à distinguer son corps et son je du monde extérieur le stade du pingouin: l'enfant se met debout et explore le monde extérieur. Il commence à en conceptualiser les éléments avec des mots le stade du homard: l'enfant affirme sa différence individuelle, se révolte contre le monde et veut le changer selon son imagination phase 4: l'événement de résolution: le stade du papillon: l'adolescent se déploie, devient narcissique et commence à butiner dans le monde. Il mue (sa voix aussi) et devient pubère le stade adulte: l'enfant prend son vol et rejoint le monde adulte où il prend progressivement sa place phase 5: la résolution finale: le stade de la conscience augmentée: l'adulte en vieillissant mature, revient à la stabilité ou l'équilibre originel. Il prend de plus en plus en compte sa conscience augmentée, planétaire et impliquant l'éthique planétaire. Il prend conscience aussi après la dynamique linéaire des phases précédentes, du cycle de la vie qui va de la naissance à la mort et cultive une sérénité si possible joyeuse. Il sait que le cercle biologique de son voyage dans la vie va se refermer, ou, que la courbe de son énergie vitale redescend vers la mort. Certes, comme sociologue, je n'attribuerai pas comme Todorov une portée universelle à ce schéma narratif, dont la structure est nécessairement liée à celle de la société occidentale. En outre, il est probablement facile d'ajuster une narration complexe à cette structure en en redécoupant diversement les étapes et modifiant les interprétations. Il n'y a dans mon insertion du schéma mythanalytique aucune certitude objective. Mais j'admets que la fiction fictionne bien. De la morphologie du conte de Vladimir Propp, je retiendrai surtout mon recours à un bestiaire et à un héros. L'Homme dans les phases de sa vie peut être identifié à des animaux imaginaires successifs, qu'on pourrait identifier aux animaux des contes de fées, lutins, malins génies, dragons, sorcières, etc. de l'imaginaire du conte. J'ai choisi la tortue, l'ourson, le pingouin, le papillon, plutôt que le loup, l'oiseau ou le serpent. Autrement dit, nous pensons par références à des images d'esprits des animaux, nous fabulons des états animaliers, parce que le développement de nos facultés fabulatoires dépendent du développement de notre corps, de nos sens, de nos émotions et peurs seulement (stade de l'in-fans), puis en symbiose avec nos constructions conceptuelles à partir du stade du pingouin (qui commence à parler). Pour le reste - le principal - de l'interprétation morphologique proposée par Propp, je vois moins comment y insérer le bestiaire mythanalytique, tant mon interprétation mythanalytique de la vie me semble éloignée du merveilleux du conte russe à multiples éléments et événements qu'il met en scène. Je n'exclue pas cependant d'y revenir après plus de réflexion. Peut-être cela tient-il à une spécificité de l'imaginaire slave par rapport à l'esprit français. Le temps est un récit Nous pourrions en rester à ce point. Mais il est insuffisant. Si nous observons que le récit du bestiaire mythanalytique s'inscrit - comme par chance - dans la structure narrative de Todorov, ne faut-il pas se demander d'ou vient cette constante structurelle. Et la réponse pourrait précisément être mythanalytique. C'est très possiblement l'universalité de cette gestation biologique de nos facultés fabulatoires que nous retrouvons dans tous les récits qu'a analysés Todorov et donc dans sa théorie. Et la question difficile qu'il nous faut alors nous poser est celle de cette universalité biologique. Dans quelle mesure est-elle relative? Dans quelle mesure l'interprétation de son récit est-elle soumise à la structure et à l'idéologie de la société où elle se constitue (l'autre, que nous prenons en compte dans le carré parental)? La sociologie nous impose de le postuler. Reste à mener une analyse comparative. Nous ne doutons pas que nous découvrirons une déclinaison sociologique du récit, et sans doute aussi un redécoupage des séquences qui se décline sociologiquement. Il faut en conclusion l'admettre, et même le souligner: la mythanalyse est une théorie occidentale, une fiction sociologiquement déclinée d'un même processus biologique, marquée par ma culture propre. Et ce n'est pas nous, immergé dans la culture occidentale, qui serai le mieux placé pour mener cette analyse du différentiel narratif entre l'Orient, l'Afrique et l'Occident dans toutes ses nuances. Réf : Blog Mythanalyse 06/12/2018 URL |

Référence : 218008 Titre : Storytelling Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Réf : Blog Mythanalyse 04/12/2018 URL |

Référence : 218009 Titre : Le postulat romantique de Novalis Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie "De l'imagination productrice doivent être déduites toutes les facultés, toutes les activités du monde intérieur et du monde extérieur" écrivait le poète allemand Novalis, que nous devons donc considérer comme un fondateur de la mythanalyse. Réf : Blog Mythanalyse 11/09/2018 URL |

Référence : 218010 Titre : Penser, c'est imaginer Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Tous les mots sont d'origine imagée (métaphoriques) et les lettres de l'alphabet elles-mêmes, ainsi que les chiffres sont des pictogrammes - des signes imagés. On oublie que le mois de juillet vient du prénom de Julius César et le mois d'août de l'empereur Auguste, qu'il comptait avant lui 30 jours et que celui-ci modifia le calendrier en lui en attribuant 31 pour mieux symboliser son importance impériale. La lettre D vient de la graine de céréale germée lors de la 4e lune, la lettre M corresponde à la 12e lune: Mu ou Mutshep qui signifie la crue du Nil et l'irrigation, dont c'était la période annuelle et évoque donc une vague qui avance: M. Quelles que soient les déclinaisons, filiations, hybridations, écarts entre les différents alphabets, hiéroglyphique, cunéiforme, phénicien, étrusque, copte, hébreu, grec, latin, toutes les lettres de l'alphabet, au nombre général de 24 en deux séries de douze, sont en relation pictographique originelle avec les douze lunes et le calendrier annuel des activités agraires. C'est là qu'on découvre l'origine de leur graphisme, de leur ordre alphabétique, de leur nombre de 24. Elles se retrouvent aussi dans les douze heures du jour et de la nuit, dans les signes du zodiaque et dans les cartes du tarot. Cela vaut aussi pour les idéogrammes chinois. Patrice Serres, sinologue et dessinateur, le rappelle et le démontre spectaculairement dans son livre "Le mystère de l'ordre alphabétique". (*) Nous croyons penser et compter avec des signes strictement opératoires, comme des pièces de meccano du même métal que nous combinons diversement pour construire des pensées différentes. Nous oublions la riche diversité, l'hétérogénéité des images du réel que nous uniformisons ainsi. Nous croyons que ce sont des signes abstraits. Et en effet, ils sont ab-straits, réduits à des abstractions du réel qu'ils représentent encore néanmoins et non sans ressemblance visuelle ou gestuelle . On dira que les mots sont des métaphores usées, dont on oublie l'image qu'ils condensent pour penser plus vite et selon des complexités. On dira que les lettres de l'alphabet sont des idéogrammes usés, dont la simplification graphique favorise le calcul mental. On parle même alors d'alphabets phonétiques. Chaque lettre évoque un son et nous juxtaposons les sons pour prononcer des mots. On oublie alors que les signes phonétiques n'ont aucune analogie avec les sons qu'ils indiquent. Ils sont d'ailleurs les mêmes dans une diversité de langues où ils se prononcent différemment. Pensez seulement à la différence de prononciation des mêmes lettres dans deux langues aussi proches que l'anglais et le français. Dire que nos alphabets sont phonétiques, c'est nier qu'ils évoquent encore, sans que nous y pensions, les rapports imaginaires au monde dont ils sont nés. Parlant, comptant, nous croyons penser, mais nous ne pouvons penser sans imaginer explicitement ou implicitement, en organisant des séquences d'images qui portent les associations d'images-idées. Des souliers usés demeurent des souliers. Des mots métaphoriques demeurent des images, des chiffres idéographiques demeurent des images, même lorsque nous croyons penser abstraitement. Le meuble ne porte pas nécessairement visible la mémoire des arbres et des outils avec lesquels ils ont été fabriqués. Parfois nous aimons reconnaître les veines du bois, la trace d'une hache, parfois nous y sommes aveugles et n'en considérons que la fonction et le design. Tout dépend, comme toujours de notre intention, comme le rappelle la phénoménologie. Même si je dis ou j'écris 2+2=4, l'image réelle de l'accumulation demeure dans le code de langage et le déroulement du temps qui me permet de penser cette opération. Patrice Serres montre d'ailleurs très bien comment les signes de l'écriture sont des pictogrammes de la mesure du temps: "des symboles agraires de la mesure du temps se sont mués en signes linguistiques". Et même si nous ne sommes plus des paysans de l'antique vallée du Nil ou des agriculteurs chinois d'il y a 6 000 ans, même si nous en usons sans penser aux saisons, au cycle de la lune qui rythme encore les semailles, la moisson, la pêche, la chasse en milieu rural, alors même que nous vivons au 25e étage d'un immeuble urbain, c'est la mémoire des images condensées dans ces signes qui les rend opérationnels. Nos alphabets gardent la trace pictographique de notre passé agraire au coeur même de nos civilisations urbaines. Et leur transformation continuera en reflétant notre nouvelle civilisation numérique. ----------- (*) Patrice Serres, Le mystère de l'ordre alphabétique, de la mesure du temps à l'écriture, Presses du Châtelet, Paris, 2010. Réf : Blog Mytahnalyse 08/08/2018 URL |

Référence : 218011 Titre : La mémoire fabulaire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie J'appelle mémoire fabulaire cette inscription matricielle de nos constructions fabulatoires du monde dans nos réseaux neuronaux aux stades successifs de notre développement fabulatoire. Et je distingue la mémoire fabulaire inconsciente et la mémoire fabulaire consciente, souvent imbriquées. Les experts en neurosciences soulignent qu'adultes nous perdons la mémoire consciente de nos imaginaires d'enfant antérieurs à l'âge de quatre ans. Cette mémoire de la prime enfance est inconsciente, mais elle demeure déterminante de notre rapport au monde à l'âge adulte. Les liens que nous avons construits fabulairement au stade foetal, aux stades du chaos, du carré parental, de la tortue sur le dos, de l'ourson, du pingouin demeurent matriciels tout au long de notre vie sans que nous en soyons conscients. Au-delà du stade du pingouin nous déclinons ces structures synaptiques matricielles désormais au stade du homard, du papillon en les modifiant ou en les renforçant. Mais elles s'inscrivent dans notre mémoire fabulaire pour une part toujours inconsciente et pour une autre part consciente. Cette proportion entre l'inconscient et le conscient demeurera toujours difficile à déchiffrer pour le mythanalyste, mais nous avons tous conscience en tant qu'adultes de certains événements fabulaires mémorables de notre vie, tandis que d'autres nous déterminent à notre insu dans notre rapport imaginaire au monde. Les mythes sociaux avec lesquels notre mémoire fabulaire inconsciente et consciente entre en résonance lorsque des événements nouveaux de notre vie d'adulte individuelle et sociale les stimulent, relèvent de la mémoire collective instituée, même lorsque nous y sommes singulièrement aveugles. Il y a là tout un jeu fabulaire sous tension entre l'individuel et le collectif qui apparaît complexe, tantôt dialectique, tantôt complémentaire, qui peut se défaire et se reconstruire diversement selon nos biographies et les événements sociaux. Mais il me paraît certain qu'on ne saurait postuler une conception des imaginaires sociaux qui seraient soit inconscients, soit conscients. L'observation et l'expérience individuelle tendent plutôt à suggérer un jeu constant, complexe et hybride entre l'inconscient et le conscient. Le patient d'une cure psychanalytique est manifestement en proie à cette dialectique souvent floue, mais dans laquelle l'enjeu est de faire clairement apparaître dans la conscience ce qui était demeuré inconscient. Et cela se fait chaotiquement, progressivement. Le travail du mythanalyste dans son déchiffrage des imaginaires sociaux, des mythes institués et de leur expression diffuse dans la culture, consiste lui aussi à exprimer dans une conscience collective claire et distincte ce à quoi elle était demeurée aveugle. Réf : Blog Mythanalyse 03/08/2018 URL |

Référence : 218012 Titre : La plasticité neuronale, empreinte et mémoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Les spécialistes en neurosciences soulignent que l'immense base de données que nous accumulons dans notre mémoire ne saurait tenir dans les seuls neurones, comme autant de boîtes, mais se situent plutôt dans les réseaux synaptiques. Alors qu'on estime à cent milliard le nombre des neurones du cerveau humain, les réseaux synaptiques offriraient jusqu'à un milliard de milliards de connexions possibles. Ce sont donc plutôt les synapses qui sont modifiés par les affects majeurs de la biographie de chaque individu et emmagasinent leur mémoire, constamment réactivable ou désactivable. Alberto Oliverio, s'interrogeant sur "la biologie des souvenirs" écrit: "Le premier type d'approche, celui centré sur l'empreinte, découle de certaines observations fondamentales effectuées par l'éthologiste Konrad Lorenz en 1935. Lorenz avait observé que , lors des premières heures qui suivent l'ouverture de l'oeuf, divers objets en mouvement ou différents types de leurres mécaniques déclenchent chez les canetons le réflexe de suivre cet objet: le caneton suit un homme, une boîte que l'on traîne parterre, ou, bien sûr, un canard; et après avoir suivi un de ces objets, même peu de temps, il lui demeure attaché affectivement. Une fois qu'un caneton a suivi une personne, lors de sa période critique, on ne peut plus l'inciter ensuite à suivre sa véritable mère: sa réponse est fixée sur l'homme. Ce comportement n'est rien d'autre qu'une forme particulière d'apprentissage irréversible qui découle de l'interaction entre une programmation génétique (l'acte de suivre un objet en mouvement, quelques heures seulement après l'ouverture de l'oeuf) et une expérience qui est mémorisée (le type d'objet en mouvement que le caneton rencontre). (...) Gabriel Horn (1979) a constaté que l'empreinte se traduit en effet par une importante augmentation de la synthèse d'acide ribonucléique (ARN) dans une région spécifique du cerveau des poussins, la région hyperstriée. Cette augmentation signifie que la mémoire et l'apprentissage des poussins sont basés sur une augmentation de la synthèse des protéines qui est le reflet des modifications de structures des neurones: en fait, avec l'expérience, les épines dendritiques augmentent en nombre, permettant aux neurones de modifier leur fonction et d'établir des rapports plus importants avec les neurones voisins. Les neurones sont en fait "plastiques", c'est-à-dire susceptibles de modifications structurales et fonctionnelles, et c'est cette plasticité qui permet l'enregistrement d'expériences à l'origine de la mémoire."(*) Alberto Oliveiro souligne en outre dans le même texte que "la capacité des synapses à modifier leur fonction (à augmenter ou à diminuer leur sensibilité à des stimuli particuliers) est définie par les neurobiologistes sous le terme de "plasticité synaptique", qui indique la grande souplesse des synapses pour réagir, retenir, associer, distinguer différents stimuli." Mieux encore, il note qu'"une grande partie de ces changements se produit grâce à l'action de l'ion calcium qui agit comme un véritable messager nerveux: selon sa concentration, le calcium peut activer ou désactiver les synapses, et donc les cellules, en produisant de très brefs changements réversibles, typiques du fonctionnement des neurones de notre cerveau. On a découvert récemment que le calcium pouvait également produire des changements irréversibles, c'est-à-dire des changements qui peuvent modifier les synapses de manière stable et expliquer comment se forment les souvenirs durables, la mémoire irréversible. Le calcium active en fait des enzymes - comme les calpaines ou autres "protéinokinases" - qui morcellent les protéines en permettant de former de nouvelles synapses, de les rendre stables ou de les éliminer." Telle est la mise en évidence de la plasticité neuronale qu'évoque la mythanalyse lorsqu'elle affirme que les affects importants et les interprétations imaginaires de notre rapport au monde que nous développons au cours des stades successifs de construction de nos facultés fabulatoires depuis le stade foetal jusqu'à l'âge adulte s'inscrivent durablement dans nos circuits synaptiques et se réactivent fréquemment, sinon automatiquement, la vie durant lorsque les mêmes émotions se reproduisent et stimulent à nouveau les mêmes réseaux synaptiques. -------- (*) Alberto Oliviero, La biologie des souvenirs, p. 331-332 in La fabrique de la pensée, Cité des sciences de la Villette, Electa, Paris. Milano, 1990. Réf : Blog Mythanalyse 02/08/2018 URL |

Référence : 218014 Titre : Penser, c'est métaphorer Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Imaginer, c'est construire et assembler des images en fonction d'émotions. Penser, c'est métaphorer, c'est-à-dire assembler des mots-images et des métaphores usées (concepts opératoires) dans un récit langagier, une petite ou une grande histoire, selon une structure familiale (syntaxe et logique familières, socialement instituées) pour négocier activement notre rapport au monde. Ce sont les images dont nous usons consciemment ou inconsciemment qui donnent évidence et donc sens à la pensée. Réf : Blog Mythanalyse 28/07/2018 URL |

Référence : 218013 Titre : La domination occidentale et masculine de la science Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Ni la domination occidentale de la science par l'Occident qui s'en attribue l'invention et en a imposé le pouvoir sur la planète entière, ni le monopole masculin des hommes qui en ont instauré les méthodologies et régi les institutions ne semble avoir beaucoup préoccupé l'esprit de rigueur qu'on reconnaît à nos scientifiques. Pourtant, cet abus de pouvoir (la science fonctionne comme une quête de pouvoir sur le monde, une aventure de conquistadors rivaux) nous apparaît de plus en plus comme une illusion épistémologique dont les savants n'avaient pas même conscience, mais qui nous a privé de la richesse innovatrice qui aurait pu émerger des différences d'imaginaires et de structures de pensée qui caractérisent les sexes, les langues et les cultures. Un excellent texte d'Orazio Maria Valastro nous en impose une efficace démonstration en analysant la carrière de l'astrophysicienne italienne Marguerite Hack. dans un article intitulé Sociopoétique d'une histoire de vie : l'écriture de soi d'une femme de science (*) De nombreux autres articles abordent cette question majeure des limites que la science occidentale a imposées à son propre développement en se privant de la puissance d'innovation qu'aurait pu lui donner la diversité des hypothèses de recherche, des modes d'imagination et de pensée dont dispose l'humanité. Le fait qu'aujourd'hui on exige des scientifiques, qu'ils soient japonais, francophones ou brésiliens ou indiens ou africains, qu'ils pensent et communiquent en anglais, selon des protocoles universels, en excommuniant la diversité des approches, des hypothèses, des sensibilités et la subjectivité des chercheurs a certainement un effet rétrécissant épistémologiquement très regrettable face à la complexité du réel et à nos difficultés majeures à saisir l'intelligence de la nature. Orazio Maria Valastro cite dans son article de nombreux textes biographiques de Marguerite Hack où elle montre comment sa propre biographie a influencé ses recherches et comment elle a dû se plier au machisme de l'institution scientifique. Une mythanalyse de la science ne peut manquer de rappeler l'importance de l'imaginaire scientifique, qui varie selon les biographies des chercheurs, selon leur sexe, leur culture, leur environnement institutionnel. La mise entre parenthèse de la subjectivité qu'exige la prétendue objectivité scientifique a certainement ses vertus, qu'on ne saurait nier, mais aussi ses limites, des œillères que le postrationalisme contemporain se doit de reconnaître. La science est trop complexe et incertaine pour qu'on la confie seulement à des mâles occidentaux imbus de leur théologie épistémologique, qu'ils voudraient imposer universellement comme le Vatican imposa le catholicisme partout où il put conduire ses conquérants, soldats et missionnaires. Voilà des années que je souligne cette faille de la science qui, si elle prétend à l'universalité, ne devrait pas s'enfermer dans un monopole d'esprit occidental et masculin. ----------- (*) //www.analisiqualitativa.com/magma/1503/index.fr.htm Il s'agit d'un numéro spécial de la revue @magma sous le titre: QUESTIONS DE GENRE DANS LES COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES Mabel Franzone et Orazio Maria Valastro (sous la direction de) M@gm@ vol.15 n.3 Septembre-Décembre 2017 Réf : Blog Mythanalyse 01/08/2018 URL |

Référence : 218015 Titre : Le langage est métaphorique et ne met en scène que notre image du monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Paul Ricoeur, l'un de nos philosophes phénoménologistes reconnus, distingue les mots identitaires qui désignent les objets de notre monde et les mots métaphoriques (les mots-images). Ainsi, un chat serait le mot signe codé qui désigne le chat. Ricoeur s'appuie sur la Rhétorique d'Aristote et base ses distinctions sur l'écart entre ces deux catégories de langage, reprenant donc à son compte l'opposition classique entre le logos, qui dirait les vraies choses et le mythos qui est une fabulation. Cette distinction est fondamentale dans la tradition philosophique occidentale. Elle constitue une condition sine qua non de la pensée philosophique. Platon le souligne: les philosophes sont le contraire des poètes. Il s'agirait donc en philosophie de s'en tenir au langage conceptuel descriptif et à la logique stricte, alors que la rhétorique pécherait par ses stratégies de persuasion, ses effets langagiers visant le pouvoir plutôt que la description de ce qui est vrai. Ricoeur note qu'on oppose donc ainsi la légitimité des mots qui assurent la force du discours "d'identité sémantique" et que "c'est cette identité que la métaphore altère". (*) Du point de vue de la mythanalyse, cette distinction est d'une grande illusion. La métaphore naît avant le mot, contrairement à ce qu'écrit Paul Ricoeur: "La métaphore est quelque chose qui arrive au nom." (**) Pourtant Ricoeur écrit, comme nous le postulons nous-mêmes, qu'"il n'y a pas de lieu non métaphorique d'où l'on pourrait considérer la métaphore..." (***) Cette affirmation contredit sa propre idée selon laquelle la métaphore n'est "qu'une extension du mot"et qu'on peut donc philosopher sémantiquement avec des mots sur les métaphores. Il est vrai que les analyses de Paul Ricoeur à partir d'Aristote, de Jakobson, de Benvéiste, de Derrida et de cent autres ressemblent à un effort inextinguible de métaphysique linguistique dans lequel il est permis de se perdre et qui raisonne dans le vide. Je n'y vois qu'une fabulation théorique obsessionnelle qui se répand bien loin de la critique phénoménologiste que nous sommes en droit d'attendre de lui. Reprenons donc nos esprits après ce moment de vertige d'érudition scolastique: pour le mythanalyste que je suis, le mot n'est qu'une réduction de la métaphore, de plus en plus abstrait au fur et à mesure que la métaphore devenue opérationnelle s'use et se réduit à "un signe dans le code lexical". Tous les mots ont une origine idéographique et imaginaire, même lorsqu'ils semblent zippés dans une stricte fonction opératoire loin de toute ressemblance avec la réalité qu'ils désignent. Leur étymologie nous le révèle souvent. Et lorsqu'elle semble perdue, "morte", comme dans l'exemple du mot chat, notre ignorance ne saurait garantir que ce mot nous ait été révélé ou imposé par un dieu ou ait son origine pure d'essence de chat dans la lumière idéaliste platonicienne. Contrairement à la tradition idéaliste, la mythanalyse ne fait aucune distinction de nature entre logos et mythos: le logos origine toujours du mythos, c'est-à-dire du récit fabulatoire de notre rapport au monde. Paradoxalement, les métaphysiques qui prétendent désigner les vrais attributs de Dieu en sont un exemple particulièrement significatif! Kant l'a souligné en les récusant toutes. La prétention métaphysique de la philosophie est extraordinairement intéressante aux yeux de la mythanalyse comme exemple de fabulation de premier degré, dont l'illusion extrême démontre notre besoin humain de croire à nos fabulations, faute de mieux certes, mais sans même avoir conscience de notre naïveté philosophique., en ayant perdu tout sens critique. Et c'est alors que nous argumentons le plus sérieusement du monde sur le sexe des anges. C'est alors que les sectes religieuses s'entretuent. Nous ne saurions interpréter le monde avec d'autres mots que métaphoriques, des mots-images. Nous n'avons pas d'autre langage qui serait plus vrai, plus directement ressemblant dans une identité essentielle entre le mot et la chose qu'il désigne (mimesis). Mais nous ne savons rien de cet écart, de cette distorsion ou de son degré d'adéquation. Il y a une sorte de buée trouble, rose ou grise entre le monde réel et ce que nous en savons. Cette buée qui zoome, qui cache, qui change les apparences de l'espace et du temps, qui dépend de nos intentions, de nos émotions face au réel, c'est ce qui intéresse la phénoménologie. C'est d'elle que nous parlent Husserl, Ricoeur, Merleau-Ponty, dont nous ne savons pas si elle est translucide, déformante ou discriminante ou aussi artificielle que les algorithmes avec lesquels nous créons les effets spéciaux et les illusions réalistes des mondes virtuels de nos ordinateurs. Cette buée, c'est le langage que nous avons créé, qu'il soit visuel, comme nous le montre l'histoire de la peinture ou langagier. Sonore, tactile ou olfactif, il devient la conscience informative d'un de nos cinq sens, essentiel chez l'animal, aiguisé chez un aveugle, dominant chez l'animal. ------------ (*) Paul Ricoeur, La métaphore vive, p. 8-9, Seuil-Points, Paris, 1975. (**) Ibid. p. 23. (***). Ibid. p. 25. Réf : Blog Mythanalyse 27/07/2018 URL |

Référence : 218016 Titre : Il y a entre le monde réel et nous une buée incertaine. Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Paul Ricoeur, l'un de nos philosophes phénoménologistes reconnus, distingue les mots identitaires qui désignent les objets de notre monde et les mots métaphoriques (les mots-images). Ainsi, un chat serait le mot signe codé qui désigne le chat. Ricoeur s'appuie sur la Rhétorique d'Aristote et base ses distinctions sur l'écart entre ces deux catégories de langage, reprenant donc à son compte l'opposition classique entre le logos, qui dirait les vraies choses et le mythos qui est une fabulation. Cette distinction est fondamentale dans la tradition philosophique occidentale. Elle constitue une condition sine qua non de la pensée philosophique. Platon le souligne: les philosophes sont le contraire des poètes. Il s'agirait donc en philosophie de s'en tenir au langage conceptuel descriptif et à la logique stricte, alors que la rhétorique pécherait par ses stratégies de persuasion, ses effets langagiers visant le pouvoir plutôt que la description de ce qui est vrai. Ricoeur note qu'on oppose donc ainsi la légitimité des mots qui assurent la force du discours "d'identité sémantique" et que "c'est cette identité que la métaphore altère". (*) Du point de vue de la mythanalyse, cette distinction est d'une grande illusion. La métaphore naît avant le mot, contrairement à ce qu'écrit Paul Ricoeur: "La métaphore est quelque chose qui arrive au nom." (**) Pourtant Ricoeur écrit, comme nous le postulons nous-mêmes, qu'"il n'y a pas de lieu non métaphorique d'où l'on pourrait considérer la métaphore..." (***) Cette affirmation contredit sa propre idée selon laquelle la métaphore n'est "qu'une extension du mot"et qu'on peut donc philosopher sémantiquement avec des mots sur les métaphores. Il est vrai que les analyses de Paul Ricoeur à partir d'Aristote, de Jakobson, de Benvéiste, de Derrida et de cent autres ressemblent à un effort inextinguible de métaphysique linguistique dans lequel il est permis de se perdre et qui raisonne dans le vide. Je n'y vois qu'une fabulation théorique obsessionnelle qui se répand bien loin de la critique phénoménologiste que nous sommes en droit d'attendre de lui. Reprenons donc nos esprits après ce moment de vertige d'érudition scolastique: pour le mythanalyste que je suis, le mot n'est qu'une réduction de la métaphore, de plus en plus abstrait au fur et à mesure que la métaphore devenue opérationnelle s'use et se réduit à "un signe dans le code lexical". Tous les mots ont une origine idéographique et imaginaire, même lorsqu'ils semblent zippés dans une stricte fonction opératoire loin de toute ressemblance avec la réalité qu'ils désignent. Leur étymologie nous le révèle souvent. Et lorsqu'elle semble perdue, "morte", comme dans l'exemple du mot chat, notre ignorance ne saurait garantir que ce mot nous ait été révélé ou imposé par un dieu ou ait son origine pure d'essence de chat dans la lumière idéaliste platonicienne. Contrairement à la tradition idéaliste, la mythanalyse ne fait aucune distinction de nature entre logos et mythos: le logos origine toujours du mythos, c'est-à-dire du récit fabulatoire de notre rapport au monde. Paradoxalement, les métaphysiques qui prétendent désigner les vrais attributs de Dieu en sont un exemple particulièrement significatif! Kant l'a souligné en les récusant toutes. La prétention métaphysique de la philosophie est extraordinairement intéressante aux yeux de la mythanalyse comme exemple de fabulation de premier degré, dont l'illusion extrême démontre notre besoin humain de croire à nos fabulations, faute de mieux certes, mais sans même avoir conscience de notre naïveté philosophique., en ayant perdu tout sens critique. Et c'est alors que nous argumentons le plus sérieusement du monde sur le sexe des anges. C'est alors que les sectes religieuses s'entretuent. Nous ne saurions interpréter le monde avec d'autres mots que métaphoriques, des mots-images. Nous n'avons pas d'autre langage qui serait plus vrai, plus directement ressemblant dans une identité essentielle entre le mot et la chose qu'il désigne (mimesis). Mais nous ne savons rien de cet écart, de cette distorsion ou de son degré d'adéquation. Il y a une sorte de buée trouble, rose ou grise entre le monde réel et ce que nous en savons. Cette buée qui zoome, qui cache, qui change les apparences de l'espace et du temps, qui dépend de nos intentions, de nos émotions face au réel, c'est ce qui intéresse la phénoménologie. C'est d'elle que nous parlent Husserl, Ricoeur, Merleau-Ponty, dont nous ne savons pas si elle est translucide, déformante ou discriminante ou aussi artificielle que les algorithmes avec lesquels nous créons les effets spéciaux et les illusions réalistes des mondes virtuels de nos ordinateurs. Cette buée, c'est le langage que nous avons créé, qu'il soit visuel, comme nous le montre l'histoire de la peinture ou langagier. Sonore, tactile ou olfactif, il devient la conscience informative d'un de nos cinq sens, essentiel chez l'animal, aiguisé chez un aveugle, dominant chez l'animal. ------------ (*) Paul Ricoeur, La métaphore vive, p. 8-9, Seuil-Points, Paris, 1975. (**) Ibid. p. 23. (***). Ibid. p. 25. Réf : Blog Mythanalyse 27/07/2018 URL |

Référence : 218017 Titre : L'inconscient est un concept d'inspiration typiquement romantique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Avec le recul du temps, la psychanalyse se présente à nous comme un chef d'oeuvre du romantisme européen. Freud n'est pas l'héritier du Siècle des lumières, de Voltaire, Diderot, Rousseau, Condorcet. Il est l'héritier des "Souffrances du jeune Werther", et du "Faust" de Goethe, de l'onirisme de Novalis, du mythologisme grec de Hölderlin, des nuits de clair de lune et des mélancolies de Lamartine et Lord Byron, du mal d'être de Musset, des grottes, cavernes et forêts sombres de tant d'autres romantiques émotifs et malheureux. Il est nourri par la "philosophie de la nature" de nombreux auteurs allemands du XIXe, qui croyaient à une réalité spirituelle invisible liant notre psychisme à la nature, à commencer par Schelling ("La Nature, c'est l'Esprit invisible; l'Esprit, c'est la Nature invisible"). L'inconscient a tous les traits d'une quête romantique: l'archaïsme, le flou ténébreux des Elfes et autres forces secrètes, parfois maléfiques, le côté maladif, les malédictions mystérieuses qui s'emparent de l'esprit, voire la possession. Il exige les exorcismes du magicien analyste. La psychanalyse se nourrit des états d'âme romantiques: les tourments, la maladie, le fantastique, le mystère, "l'inquiétante étrangeté" (Freud), les angoisses, les passions et les pulsions du Sturm und Drang, " l'être troublé par les passions qui peuvent obscurcir l'esprit de l'homme" de Goethe. Il adopte à son tour la tendance au symbolisme du romantisme. Il explore le culte bourgeois de l'individualisme, il reprend dans sa pratique thérapeutique les Confessions d'un enfant du siècle de Musset. Il invente des fables moyenâgeuses: L'Homme aux rats, l'Homme aux loups. Jung lui-même affectionnait de se retirer dans une tour moyenâgeuse au bord du lac de Zürich pour mieux se disposer à explorer l'archaïsme de l'inconscient. Freud est l'héritier de Charcot; il analyse l'hypnose, les hallucinations, le "Malaise dans la civilisation". Estimant que nous souffrons tous de pathologies mentales, de névrose, il assume la vision tragique du romantisme. Les sources romantiques si évidentes de la "découverte" freudienne nous montrent que l'inconscient n'est pas le résultat expérimental d'une recherche d’ordre scientifique, mais une production idéologique typique de la littérature philosophique du XIXe siècle. D'ailleurs dans cette quête incessante à prétention médicale Freud ne se limite pas à une prudente pratique clinique, il ne craint pas de fausser ses résultats, il se contente de quelques cas singuliers pour généraliser ses écrits. Il se révèle comme un écrivain pris dans le mal d'être de la condition humaine, dédié à l'analyse des rêves et des souffrances de l'homme. Fabulateur de génie, il est un médecin-psychologie-écrivain qui s'inscrit la tradition romantique du XIXe siècle. La psychanalyse qu'il a développée est demeurée une démarche romantique dans toutes ses dérives, ses malaises de sectes opposées, sa conception pessimiste et tragique de l'homme, ses nombreuses oeuvres littéraires, les excentricités lacaniennes. C'est en cela que la psychanalyse nous intéresse toujours, qu'elle fascine les créateurs, les intellectuels et même les neurologues qui n'y croient pas. Freud est l'inventeur d'un mythe, l'inconscient, dont le récit est la psychanalyse. Ses héritiers célèbrent légitimement son génie, comme les prêtres étudient respectueusement la Bible et en débattent théologiquement. La psychanalyse synthétise le mythe romantique pour longtemps, car elle en est l'expression la plus accomplie et le malaise humain et l'évasion onirique qu'elle met en scène ne sont pas prêts de disparaître. Réf : Blog Mythanalyse 14/07/2018 URL |

Référence : 218018 Titre : L'inconscient est un concept inspiré du romantisme Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Avec le recul du temps, la psychanalyse se présente à nous comme un chef d'oeuvre du romantisme européen. Freud n'est pas l'héritier du Siècle des lumières, de Voltaire, Diderot, Rousseau, Condorcet. Il est l'héritier des "Souffrances du jeune Werther", et du "Faust" de Goethe, de l'onirisme de Novalis, du mythologisme grec de Hölderlin, des nuits de clair de lune et des mélancolies de Lamartine et Lord Byron, du mal d'être de Musset, des grottes, cavernes et forêts sombres de tant d'autres romantiques émotifs et malheureux. Il est nourri par la "philosophie de la nature" de nombreux auteurs allemands du XIXe, qui croyaient à une réalité spirituelle invisible liant notre psychisme à la nature, à commencer par Schelling ("La Nature, c'est l'Esprit invisible; l'Esprit, c'est la Nature invisible"). L'inconscient a tous les traits d'une quête romantique: l'archaïsme, le flou ténébreux des Elfes et autres forces secrètes, parfois maléfiques, le côté maladif, les malédictions mystérieuses qui s'emparent de l'esprit, voire la possession. Il exige les exorcismes du magicien analyste. La psychanalyse se nourrit des états d'âme romantiques: les tourments, la maladie, le fantastique, le mystère, "l'inquiétante étrangeté" (Freud), les angoisses, les passions et les pulsions du Sturm und Drang, " l'être troublé par les passions qui peuvent obscurcir l'esprit de l'homme" de Goethe. Il adopte à son tour la tendance au symbolisme du romantisme. Il explore le culte bourgeois de l'individualisme, il reprend dans sa pratique thérapeutique les Confessions d'un enfant du siècle de Musset. Il invente des fables moyenâgeuses: L'Homme aux rats, l'Homme aux loups. Jung lui-même affectionnait de se retirer dans une tour moyenâgeuse au bord du lac de Zürich pour mieux se disposer à explorer l'archaïsme de l'inconscient. Freud est l'héritier de Charcot; il analyse l'hypnose, les hallucinations, le "Malaise dans la civilisation". Estimant que nous souffrons tous de pathologies mentales, de névrose, il assume la vision tragique du romantisme. Les sources romantiques si évidentes de la "découverte" freudienne nous montrent que l'inconscient n'est pas le résultat expérimental d'une recherche d"ordre scientifique, mais une production idéologique typique de la littérature philosophique du XIXe siècle. D'ailleurs dans cette quête incessante à prétention médicale Freud ne se limite pas à une prudente pratique clinique, il ne craint pas de fausser ses résultats, il se contente de quelques cas singuliers pour généraliser ses écrits. Il se révèle comme un écrivain pris dans le mal d'être de la condition humaine, dédié à l'analyse des rêves et des souffrances de l'homme. Fabulateur de génie, il est un médecin-psychologie-écrivain qui s'inscrit la tradition romantique du XIXe siècle. La psychanalyse qu'il a développée est demeurée une démarche romantique dans toutes ses dérives, ses malaises de sectes opposées, sa conception pessimiste et tragique de l'homme, ses nombreuses oeuvres littéraires, les excentricités lacaniennes. C'est en cela que la psychanalyse nous intéresse toujours, qu'elle fascine les créateurs, les intellectuels et même les neurologues qui n'y croient pas. Freud est l'inventeur d'un mythe, l'inconscient, dont le récit est la psychanalyse. Ses héritiers célèbrent légitimement son génie, comme les prêtres étudient respectueusement la Bible et en débattent théologiquement. La psychanalyse synthétise le mythe romantique pour longtemps, car elle en est l'expression la plus accomplie et le malaise humain et l'évasion onirique qu'elle met en scène ne sont pas prêts de disparaître. Réf : Blog Mythanalyse 14/07/2018 URL |

Référence : 218019 Titre : Freud, un génie fabulateur Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Il faut le souligner, Freud n'a jamais tenté de situer topologiquement dans le cerveau ni le psychisme, ni l'inconscient. Il aurait eu bien du mal à y parvenir. Aujourd'hui encore, aucun neurologue, aucun spécialiste du cerveau ne sait où les situer. Il est descendu dans "la cave" avec une "psychologie des profondeurs" qui confine à l'obscurantisme. Il affirme l'existence de l'inconscient parce qu'il croit en déceler les effets réels (réels parce que le patient souffre "réellement"). Et c'est une grande découverte : je suis de ceux qui en reconnaissent l'existence et lui attribuent un pouvoir déterminant dans notre rapport au monde. Cette douleur réelle qui naît de l'inconscient est bien réelle, parfois tragique. Freud en a fait un récit, qui raconte une souffrance liée à des méchants (père, mère, amant(e) qui ont peuplé la biographie du "malade". Et Freud, recourant lui-même aux récits mythiques des Anciens Grecs, fait entrer sur scène Eros, Thanatos, Oedipe, Narcisse et d'autres qui nous malmènent, nous rendent malades. Avec Freud, nous sommes tous des malades. Il analyse la fiction du patient avec des mythes qu'il interprète d'ailleurs fort librement. Est-ce que cela peut guérir ? J'en doute. Mais il arrive qu'en prenant conscience d'un mythe, dont il découvre grâce à l'analyse être personnellement victime, le patient change de récit et se sente mieux. Ou au contraire que cette fabulation supposée curative proposée par l'analyste au patient aggrave sa pathologie. La mythanalyse souligne la distinction qu'il faut faire entre mythes bienfaisants et mythes toxiques. Or tous les mythes mis en scène par Freud sont toxiques, ou du moins sont interprétés par Freud comme des récits emblématiques de pathologies. La mythanalyse, au contraire, recherche et promeut les mythes bienfaisants au niveau collectif, mais aussi individuel. Se présentant comme un clinicien, un médecin des âmes, voire un biologiste, Freud est en fait le plus ingénieux des fabulateurs. Toute son architecture psychique, ou, comme on dit, son "économie psychique", est une invention littéraire et mythique. Elle est sans rapport avec aucune réalité neuroscientifique. Du moins même les experts en neurologie qui croient à la psychanalyse - ils sont très rares, il est vrai - n'ont jamais pu la préciser. C'est pourtant la mythanalyse, telle que je la conçois, qui explique et situe la relation étroite entre inconscient, fabulation et cerveau. La mythanalyse postule que nous naissons "homo fabulator" et le demeurerons toute notre vie parce que ces fabulations définissent notre rapport au monde d'infans dès avant notre naissance, dès avant toute conceptualisation langagière, et s'inscrivent neurologiquement dans la plasticité de nos réseaux synaptiques de nouveau-né, puis au fil des stades successifs de notre développement biologique et fabulatoire. Ces matrices fabulatoires existent : elles sont nos réseaux neuronaux originels, les plus déterminants de nos fabulations à venir. Et seules de nouvelles fabulations de l'âge adulte - celles des récits mythiques dominants de notre culture d'appartenance - pourront éventuellement les modifier, à moins qu'elles ne les renforcent. Freud a eu le génie de comprendre que notre rapport au monde est fabulatoire, y compris la cure psychanalytique. La mythanalyse ne dit pas autre chose. Et elle relie ces fabulations aux sciences neurologiques, sans en nier la recherche de cohérence propre, ni la puissance médicale éventuelle. Car il ne suffit pas de découvrir des zones spécifiques du cerveau pour les émotions, la mémoire, le langage ou le raisonnement. Ce ne sont pas davantage des processeurs ou des récepteurs d'influx nerveux et chimiques qui pourront expliquer la nature de notre rapport au monde. Celui-ci est fort différent chez le rat et chez l'homme, bien qu'ils aient des cerveaux semblables à 2% prêt, d'après les spécialistes, ou chez les Égyptiens anciens et les new-yorkais actuels, qui disposent pourtant des mêmes cerveaux. Les uns comme les autres fabulent, quoique fort différemment, parce qu'ils en sont réduits à imaginer le monde, les uns comme les autres, mais dans des contextes sociologiques différents. C'est la sociologie qui détermine nos fabulations. La philosophie, la phénoménologie, l'anthropologie nous démontrent que nous ne pouvons avoir du monde qu'une connaissance imaginaire, même si personne ne niera que le monde existe. Encore que cette fabulation ait elle aussi un sens. Le succès de la série de films Matrix en témoigne. Il faut donc reconnaître le génie fabulatoire de Freud, même si l'on peut détester son orgueil, son obsession sexuelle, son machisme, son manque d'éthique. Ce sont certes des points critiquables de ses fabulations, mais qui ont cependant contribué à sa puissance mythique. Il a été typiquement un inventeur de mythes: la psychanalyse. La fabulation lacanienne est certes moins puissante, mais elle a le mérite de situer la psychanalyse au niveau de son exercice réel: psychanalyse et inconscient ne sont que du langage, des accidents de langage, des rencontres malheureuses ou curatives de discours. Quant au personnage de Lacan lui-même, il n'est guère plus convaincant que celui de Freud. Il est celui d'un psychiatre qui se prend pour un gourou et joue du langage comme d'un instrument de pouvoir savamment construit et exploité. Je l'ai écouté et vu faire son show à Normale Sup entre 1964 et 1969, avant qu'il en soit interdit pour "obscurantisme". Réf : Blog Mythanalyse 13/07/2018 URL |

Référence : 218020 Titre : Automatisme neuronal émotif et conceptuel Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La puissance des matrices neuronales originelles de notre enfance (biologiques) ou de l'âge adulte (idéologiques et culturelles) leur assure un automatisme qui nous apparaît comme d'évidence ou naturel, tant dans le domaine de nos émotions spontanées que de nos croyances et de nos raisonnements. C'est de cette fausse apparence naturelle qu'il faut se défaire pour se libérer de nos chaînes en reprogrammant ces matrices, pour maîtriser ou modifier nos émotions, pour questionner les évidences, pour créer et diverger (art, science, pensée politique). C'est de cette fausse apparence naturelle et toxique, que le thérapeute, psychanalyste ou mythanalyste, essaiera d'aider son patient à se libérer, à partir d'une prise de conscience verbale et ou mythique, pour qu'il puisse coder de nouvelles matrices neuronales porteuses de mythes bénéfiques inspirant de nouveaux comportements positifs susceptibles de favoriser un nouveau rapport au monde (à soi et aux autres), intégrateur ou divergeant. Réf : Blog Mythanalyse 11/07/2018 URL |

Référence : 218021 Titre : Plasticité neuronale et encodage programmatique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Les experts en neurosciences nous disent, depuis longtemps maintenant, que le sommeil paradoxal durant lequel le cerveau connaît une intense activité métabolique, pourrait constituer une période privilégiée de remodelage synaptique et que le rêve pourrait être le moment d'un processus actif de désapprentissage (reverse learning ou unlearling). Ils soulignent la plasticité synaptique qui permet de créer de nouvelles synapses et à en éliminer d'autres. Ils observent la conversion d'un codage reposant sur le transfert électrique de messages dans un circuit neuronal en une mémoire inscrite dans la structure même du circuit. Ils notent qu'une telle transition entre mémoire court terme et long terme suppose une étape de plasticité synaptique guidée par l'activité électrique du réseau. Il en résulterait un remodelage complet de la topographie des représentations somato-sensorielles. (*) On comprend dés lors, d'autant plus que le nourrisson rêve en moyenne huit heures par jour, que toutes ses fabulations interprétatives du monde qui naît à lui s'inscrivent durablement dans la plasticité originelle des ses circuits neuronaux et constituerons des matrices fabulatoires de toutes ses futures émotions et rationalisations de son rapport au monde. Et s'il est vrai que le sommeil paradoxal qui ponctue encore chaque nuit plusieurs fois le sommeil de l'homme adulte, est avant tout une prolongation du sommeil du foetus et du nourrisson, on comprend qu'une thérapie mythanalytique est capable de recoder biologiquement les matrices fabulatoires de l'adulte, à supposer que le thérapeute ait l'autorité de proposer à son patient des récits mythiques convaincants et bénéfiques qui aient la puissance de se surinscrire dans les réseaux synaptiques du patient et inhiber les matrices toxiques héritées de son jeune âge. Sans même l'intervention du mythanalyste, des expériences nouvelles et positives que vit l'adulte pourront aussi déprogrammer les matrices anciennes, les recoder positivement et inciter l'adulte à modifier dynamiquement son rapport au monde. Il demeure que la plasticité de son cerveau d'adulte est beaucoup moins grande que celle du nouveau-né et que cette reprogrammation est donc beaucoup plus difficile à inscrire biologiquement dans son cerveau. Cela pourra même être impossible, si les mythes alternatifs de sa société d'appartenance manquent de pouvoir de persuasion, par exemple si je ne crois pas vraiment à la démocratie, au progrès, à l'éthique planétaire et me laisse davantage influencer par le pessimisme latent ou par la logique perverse d'un mythe raciste ou anarchiste. (*) Propos de Jacques Demotes-Mainard et Yves Fregnac in "À quoi sert le cerveau?", SCIENCE & VIE, No 195, juin 1996. Parmi les publications plus récentes, il faut souligner les travaux de Lionel Naccache et notamment : Le nouvel Inconscient : Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, Paris, 2006. Réf : Blog Mythanalyse 10/07/2018 URL |

Référence : 218023 Titre : Où se situe notre inconscient? Freud ne le savait pas Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Dans la compétition de nos innombrables connections neuronales, ce sont celles qui ont été le plus souvent actives aux stades successifs de notre développement fabulatoire qui l’emportent sur les autres, en quelque sorte marginalisées, et créent ainsi des matrices dominantes de notre activité psychique. Ainsi, des angoisses d’enfant peuvent devenir récurrentes à l’occasion d’événements de notre vie d’adulte parfois anecdotiques, mais qui les réactivent. Ces matrices peuvent donc créer des phobies, des addictions, la répétition par un adulte d’abus sexuels semblables à ceux dont il a lui-même souffert enfant. C’est une sorte de codage neuronal précis qui s’est inscrit dans notre cerveau depuis l’enfance, une mémoire neuronale prête à reprogrammer à la moindre occasion des émotions infantiles et les comportements qui s’en suivent. On en retrouve l’effet dans nos rêves. Dans notre sommeil, ce sont ces mêmes inscriptions synaptiques dans nos réseaux neuronaux de nos fabulations infantiles qui déterminent les thèmes et les structures associatives de nos rêves d’adultes. C’est la raison pour laquelle nos rêves, alors qu’ils échappent au contrôle diurne et rationnel de nos émotions, réactivent des fabulations nées de nos émotions infantiles, désirs ou peurs anciens qui nous ont marqué. En ce sens, Freud a eu raison de s’intéresser à l’analyse de nos rêves. On notera cependant que Freud, lorsqu’il descend à la cave chercher nos traumatismes, ne nous a jamais donné d’indications neuronales ou suggéré que notre inconscient serait dans telle ou telle zone de notre matière grise. Nous savons où est notre cœur ou notre estomac, mais il ne nous a jamais dit où pourrait bien se trouver notre psychisme, cet inconscient pourtant si encombrant. Voilà une situation bien embarrassante et pour le moins questionnable pour un médecin qui se fait passer pour un clinicien. Cela a favorisé les critiques sévères opposées à Freud, qui le rejettent pour fabulation ou littérature arbitraire. Et c’est sans doute ce qui a amené Lacan à chercher où peut bien loger cet inconscient, aboutissant faute de mieux, et sans que cela résolve le moins du monde le problème, à la surface, dans le langage, et à en jouer parfois comme un jongleur ou un funambule. De notre point de vue de mythanalyste, c’est dans les innombrables réseaux neuronaux de notre cerveau que se situe notre inconscient, dans les itinéraires synaptiques les plus activés par les émotions et idées marquantes de notre biographie. L’inconscient est d’ordre biologique, constitué par une topologie synaptique, des fréquences et des intensités. Il est inscrit comme un circuit électronique dans notre cerveau et préprogramme nos fabulations. En d’autres termes, notre inconscient se situe dans notre mémoire programmatique. Et il est effectivement inconscient parce que nous ne sommes pas conscient de son existence neuronale qui « coule de source » pour nous, parce que ce marquage ou cette inscription s'est imposée à la plasticité de notre cerveau d'enfant et donc a pris une apparence spontanée ou naturelle. Réf : Blog Mythanalyse 08/07/2018 URL |

Référence : 218022 Titre : Mythanalyse et psychanalyse, les échecs psychanalytiques Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La mythanalyse postule que notre inconscient singulier réside dans notre mémoire programmatique qui s'est inscrite biologiquement dans nos réseaux neuronaux depuis le stade foetal de l'homo fabulator. La question qui se pose alors est de savoir dans quelle mesure la cure psychanalytique traditionnelle est capable de déprogrammer ou de reprogrammer cet inconscient qui résulte d'un marquage biologique dans notre cerveau. Aussi longtemps que l'inconscient flottait on ne sait où dans la cave de notre psychisme, il pouvait certes opposer une résistance au travail du psychanalyste et du patient. Mais son ancrage incertain pouvait laisser espérer qu'il soit peu enraciné et se soumette avec le temps à l'analyse, la cure psychanalytique étant seulement un jeu verbal. Dès lors que la mythanalyse le situe dans les matrices dominantes de nos réseaux neuronaux, l'inconscient apparaît beaucoup plus ancré, comme un marquage physiologique électro-chimique que la parole aura de la peine à déloger, effacer ou surécrire avec de nouveaux récits constituant de nouvelles programmations. C'est ainsi que peut s'expliquer l'échec fréquent des diverses thérapies psychanalytiques. La psychiatrie, qui rejette le bavardage de la psychanalyse le jugeant inefficace, voire éventuellement toxique, préfère donc offrir un traitement chimique au patient qui souffre de troubles psychiques. La mythanalyse croit aussi à ce traitement chimique. Mais si elle envisage une thérapie spécifiquement mythanalytique, elle opte quant à elle, non seulement pour la prise de conscience par le patient des matrices fabulatoires constituées successivement aux différents stades de leur marquage, mais elle recourt aussi à la puissance des mythes collectifs bienfaisants qui dominent les inconscients individuels et sont susceptibles d'entrer en résonance dynamique avec eux. Selon nous, eux seuls ont la puissance de déprogrammer et reprogrammer l'inconscient individuel, que le patient livré à lui-même et au psychanalyste ne saurait espérer "guérir" avec ses seules références. Il est clair d'ailleurs que le psychanalyste traditionnel recourt implicitement pour aider son patient à des récits et des valeurs curatifs qui ne peuvent être que ceux des imaginaires collectifs bénéfiques dont il fait sa gouverne de thérapeute. Réf : Blog Mythanalyse 09/07/2018 URL |

Référence : 218024 Titre : Tout à la fois sujet et objet de mon rapport au monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Le postulat fondateur de la mythanalyse n'est qu'un mode de pensée de mon rapport au monde, une méthode d'analyse relativiste. Je me méfie de toute pensée mono-causale, qui tend à n'expliquer le monde que par la déclinaison d'une seule cause, un seul récit, un seul mythe: la nature, un dieu, la volonté, la matière, l'énergie, l'esprit, l'évolution, la sélection naturelle, le sexe, l'économie, la prohibition de l'inceste, l'existence, la lutte du mal et du bien. Le relativisme de la complexité s'impose contre ces pensées réductrices. Tel l'oeuf et la poule, je me pense tout à la fois sujet et objet de mon rapport au monde. Réf : Blog Mythanalyse 07/07/2018 URL |

Référence : 218025 Titre : Le mythe de l'amour maternel est une invention moderne Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Les mythes naissent et meurent, quoiqu'en disent ceux qui croient dans l'existence d'invariants mythiques. Nous les créons ou nous les reléguons dans la mythologie archaïque selon les évolutions sociologiques qui modifient nos structures et nos valeurs sociales. Ainsi est né le mythe de l'amour maternel avec l'apparition de la société et de l'amour conjugaux au XIXe siècle, qui a impliqué l'émergence de l'amour maternel et même, plus timidement et plus récemment, paternel. Il est étonnant qu'un amour si instinctif ne trouve pas d'écho dans les mythes anciens, ni égyptiens, ni grecs ou romains, ni germains, ou incas. Cette forme de sentimentalité est historiquement récente. Dans les mythes grecs l'amour parental est peu présent (*), voire surtout conflictuel. Et le mythe catholique de la Vierge Marie est d'un autre ordre, bien que sa création par le Vatican au XIIe siècle donne à penser que l'amour maternel était déjà une valeur sociale importante. Il a fallu que Baudelaire nous émeuve avec son poème sur le pélican pour que nous disposions d'un récit mythique de référence directe. Et on trouvera certainement dans l'histoire de la littérature d'autres exemples significatifs certes, mais encore latéraux ou marginaux. Ces émotions de mère ou d'enfant relèvent plutôt de l'instinct biologique, qui a souvent été culturellement contrôlé, réduit à des conventions, en particulier dans les classes sociales riches, qui faisaient appel à des nourrices. On reléguait alors ce genre d'émotions à de la sensiblerie, l'enfant n'étant alors encore considéré que comme un futur adulte dont on jugeait les traits d'enfant comme des manques à combler. Autrement dit, l'enfant n'avait alors pas encore de statut social (et la femme guère plus). L'idéologie de l'enfant-roi est récente. Il est d'autant plus étonnant que Jung ait promu les figures de la mère et du père au rang suprême d'archétypes universels et éternels. Beaucoup de fabulations enfantines très sensibles émotionnellement, biologiquement liées à l'instinct de vie, qui demeurent profondément inscrites dans notre mémoire neuronale singulière, ne trouvent pas nécessairement de résonance dans les mythes anciens que véhicule notre culture. Cela ne contribue certainement pas à les apaiser, à les faire accepter lorsqu'elles nous font souffrir à l'âge adulte. Selon l'évolution des idéologie dominantes, de nouveaux mythes sont alors créés, qui pourront y satisfaire. Et c'est bien le cas du mythe de l'amour maternel, omniprésent dans nos oeuvres littéraires, cinématographiques et surtout psychanalytiques modernes. Mais il y est diffus; nous n'en avons pas encore inventé d'acteurs, ni de récit matriciel. À moins que ce ne soient Freud avec son invention du complexe d'Oedipe et Jung avec ses deux archétypes de la mère et du père qui aient institué durablement ce mythe de l'amour maternel. Celui de l'amour paternel est encore manifestement beaucoup moins présent. Mais le nouveau rôle du père maternant son enfant, qui a émergé du féminisme, va probablement susciter de nouveaux récits mythiques. -------- (*) Bien sûr on pourra citer Égée se jetant de désespoir dans la mer, voyant son fils Thésée revenir avec une voilure noire, ou Énée fuyant le siège de Troie, portant son père Anchise sur ses épaules, accompagné de son fils Ascagne, ou la douleur de Déméter à la recherche de sa fille unique Perséphone enlevée par Hadès. Mais ce sont des anecdotes diverses plutôt qu'un mythe central. Réf : Blog Mythanalyse 06/07/2018 URL |

Référence : 218026 Titre : Le mirage mythique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Le sacré n'existe pas, si ce n'est comme aliénation de l'Homme, comme désir d'adoration fantasmatique, exaltation hypostasique (du grec: se placer dessous) qui annihile l'autonomie et la grandeur que l'homme devrait rechercher en son propre nom, dans les limites de sa condition humaine au coeur de la nature. J'ai les oreilles fatiguées d'entendre célébrer avec emphase le caractère sacré du mythe (Roger Caillois, Michel Leiris et tant d'autres qui en discutent scolastiquement les attributs en prêtres théologiens), comme si cela nous révélait les dieux et nous grandissait à leur contact. Ces anthropologues du sacré, ces prêtres grandiloquents des mythes ne sont plus de mise. Leur temps est passé. Il faut seulement leur souhaiter d'avoir été à leur tour de grands écrivains qui ont fait vivre des mythes, pour qu'ils survivent à leur admiration des mythologies. Les mythes existent, tout notre rapport au monde est mythique, ils sont fascinants parce qu'ils nous parlent de notre manque d'être, mais il ne faut pas les prendre pour des réalités supérieures, des récits des dieux dictés à leurs prophètes. Il n'y a pas d'eau dans le mirage qui apparaît sur la dune dans la chaleur vibrante, mais seulement dans l'oued, ici-bas. Le mythe est un récit humain imaginaire qui sacralise, mais son contenu n'est pas sacré. Il met en scène les figures et le récit auquel on attribue l'origine de la vie, du groupe social, ou par lequel on survalorise des figures symboliques inventées de la création, de la nature, de la mort, de la puissance, de l'amour, du narcissisme, de la libido, qui valent mieux par et pour elles-mêmes, dans leur incarnation humaine, ou dans leur réalité physique, qu'en images, rituels, symboles imaginaires et aliénants. L'amour, c'est plus que Venus. Venus est une figure imaginaire admirable, mais qu'i ne faut pas adorer. Elle a été créée par un grand poète, elle est devenue une représentation anthropomorphique de l'amour dont on a fait une figure convenue. C'est la création du peintre, du poète, du sculpteur qu'il faut admirer dans ses représentations, plutôt qu'un mirage mythique. C'est la vibration intime de l'amour qu'il faut cultiver, plutôt que son image pieuse. La mythanalyse nous invite à prendre conscience de cette évidence que le sacré n'est qu'une mystification et que c'est l'homme ou la nature ou un sentiment qui méritent notre fascination humaine : ils sont beaucoup plus extraordinaires que les récits et les figures qu'on en crée. Un récit mythique n'est pas admirable parce qu'on le croit sacré, mais parce qu'il met en scène le désir humain du merveilleux et le talent humain de son auteur, c'est croire en l'Homme, plutôt que dans l'illusion du sacré. Réf : Blog Mythanalyse 05/07/2018 URL |

Référence : 218027 Titre : Le schéma mythanalytique en psychanalyse Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Cette nouvelle conception biologique de l'inconscient individuel que propose la mythanalyse offre une alternative au schéma freudien du psychisme de la profondeur, de même qu'à la théorie lacanienne de la surface de l'inconscient, situé et traité dans le langage et les médias. Nous ne sommes plus dans des métaphores de la profondeur et de la surface, mais dans l'inscription biologique d'une succession de stades de la construction de nos facultés fabulatoires. La mythanalyse se présente dès lors comme une analyse moins littéraire et beaucoup moins dramatique que la psychanalyse traditionnelle. Encore faut-il que le patient évoque sa mémoire des stades successifs de son développement pour prendre conscience des déterminants qui sont restés inscrits physiologiquement dans sa mémoire, ceux dont il se souvient consciemment et ceux qu'il a pu oublier. (voir autre tweet sur lien du blog) La thérapie mythanalytique repose sur la prise de conscience non plus des seuls traumatismes qui ont été "refoulés" (Freud et Lacan), mais de ce qui a été marquant, puis éventuellement oublié (l'heureux à l'égal de ce qui a pu être traumatisant). J'insiste ici sur la posture beaucoup moins négativiste de la mythanalyse, qui retient ce qui a été marquant de façon joyeuse autant que douloureuse. La mythanalyse considère les expériences vécues par le patient, qui se sont inscrites durablement dans la plasticité de ses réseaux neuronaux dès le stade foetal, mais aussi tout au long de sa vie et qui ont construit les matrices neuronales de ses facultés fabulatoires et qui déterminent encore ses fabulations d'adulte. (voir autre tweet sur lien du blog) Nus sommes dès lors dans une démarche thérapeutique beaucoup moins obscure ou incertaine, beaucoup plus lucide et élucidatrice, qui prend en compte le conscient autant que l'oublié. J'ai toujours eu beaucoup de mal à admettre l'hypothèse théorique de la psychanalyse classique qui ne considère que l'inconscient comme source de pathologie, alors que la conscience est sans doute encore plus déterminante de nos difficultés psychiques que l'inconscient, outre qu'il est impossible et faux d'opposer le conscient et l'inconscient comme la lumière et l'obscurité. Ils coexistent et se mêlent assurément inextricablement. (voir autre tweet sur lien du blog) Réf : Blog Mythanalyse 04/07/2018 URL |

Référence : 218028 Titre : La mythanalyse prend en compte le conscient autant que l'oublié Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Cette nouvelle conception biologique de l'inconscient individuel que propose la mythanalyse offre une alternative au schéma freudien du psychisme de la profondeur, de même qu'à la théorie lacanienne de la surface de l'inconscient, situé et traité dans le langage et les médias. Nous ne sommes plus dans des métaphores de la profondeur et de la surface, mais dans l'inscription biologique d'une succession de stades de la construction de nos facultés fabulatoires. La mythanalyse se présente dès lors comme une analyse moins littéraire et beaucoup moins dramatique que la psychanalyse traditionnelle. Encore faut-il que le patient évoque sa mémoire des stades successifs de son développement pour prendre conscience des déterminants qui sont restés inscrits physiologiquement dans sa mémoire, ceux dont il se souvient consciemment et ceux qu'il a pu oublier. (voir autre tweet sur lien du blog) La thérapie mythanalytique repose sur la prise de conscience non plus des seuls traumatismes qui ont été "refoulés" (Freud et Lacan), mais de ce qui a été marquant, puis éventuellement oublié (l'heureux à l'égal de ce qui a pu être traumatisant). J'insiste ici sur la posture beaucoup moins négativiste de la mythanalyse, qui retient ce qui a été marquant de façon joyeuse autant que douloureuse. La mythanalyse considère les expériences vécues par le patient, qui se sont inscrites durablement dans la plasticité de ses réseaux neuronaux dès le stade foetal, mais aussi tout au long de sa vie et qui ont construit les matrices neuronales de ses facultés fabulatoires et qui déterminent encore ses fabulations d'adulte. (voir autre tweet sur lien du blog) Nous sommes dès lors dans une démarche thérapeutique beaucoup moins obscure ou incertaine, beaucoup plus lucide et élucidatrice, qui prend en compte le conscient autant que l'oublié. J'ai toujours eu beaucoup de mal à admettre l'hypothèse théorique de la psychanalyse classique qui ne considère que l'inconscient comme source de pathologie, alors que la conscience est sans doute encore plus déterminante de nos difficultés psychiques que l'inconscient, outre qu'il est impossible et faux d'opposer le conscient et l'inconscient comme la lumière et l'obscurité. Ils coexistent et se mêlent assurément inextricablement. (voir autre tweet sur lien du blog) Réf : Blog Mythanalyse 04/07/2018 URL |

Référence : 218029 Titre : Psychanalyse et mythanalyse Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Cette nouvelle conception biologique de l'inconscient individuel que propose la mythanalyse offre une alternative au schéma freudien du psychisme de la profondeur, de même qu'à la théorie lacanienne de la surface de l'inconscient, situé et traité dans le langage et les médias. Nous ne sommes plus dans des métaphores de la profondeur et de la surface, mais dans l'inscription biologique d'une succession de stades de la construction de nos facultés fabulatoires. La mythanalyse se présente dès lors comme une analyse moins littéraire et beaucoup moins dramatique que la psychanalyse traditionnelle. Encore faut-il que le patient évoque sa mémoire des stades successifs de son développement pour prendre conscience des déterminants qui sont restés inscrits physiologiquement dans sa mémoire, ceux dont il se souvient consciemment et ceux qu'il a pu oublier. (voir autre tweet sur lien du blog) La thérapie mythanalytique repose sur la prise de conscience non plus des seuls traumatismes qui ont été "refoulés" (Freud et Lacan), mais de ce qui a été marquant, puis éventuellement oublié (l'heureux à l'égal de ce qui a pu être traumatisant). J'insiste ici sur la posture beaucoup moins négativiste de la mythanalyse, qui retient ce qui a été marquant de façon joyeuse autant que douloureuse. La mythanalyse considère les expériences vécues par le patient, qui se sont inscrites durablement dans la plasticité de ses réseaux neuronaux dès le stade foetal, mais aussi tout au long de sa vie et qui ont construit les matrices neuronales de ses facultés fabulatoires et qui déterminent encore ses fabulations d'adulte. (voir autre tweet sur lien du blog) Nous sommes dès lors dans une démarche thérapeutique beaucoup moins obscure ou incertaine, beaucoup plus lucide et élucidatrice, qui prend en compte le conscient autant que l'oublié. J'ai toujours eu beaucoup de mal à admettre l'hypothèse théorique de la psychanalyse classique qui ne considère que l'inconscient comme source de pathologie, alors que la conscience est sans doute encore plus déterminante de nos difficultés psychiques que l'inconscient, outre qu'il est impossible et faux d'opposer le conscient et l'inconscient comme la lumière et l'obscurité. Ils coexistent et se mêlent assurément inextricablement. (voir autre tweet sur lien du blog) Réf : Blog Mythanalyse 04/07/2018 URL |

Référence : 218030 Titre : Changer le monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Réf : Blog Mythanalyse 04/07/2018 URL |

Référence : 218031 Titre : Tout ce qui fabulatoire est réel, tout ce qui est réel est fabulatoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Tel est le fondement de la mythanalyse. Ce postulat n'est pas un pléonasme, car le réel et le fabulatoire sont en relation dense, gestation réciproque, construction dynamique permanente. Réf : Blog Mythanalyse 03/07/2018 URL |

Référence : 218032 Titre : L'imaginaire et l'inconscient Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Notre rapport au réel est fabulatoire et nos fabulations sont réelles, qu'elles soient singulières, inscrites biologiquement dans les matrices de nos réseaux neuronaux, ou collectives, inscrites dans nos mythes et notre culture sociale. Voilà ce que postule la mythanalyse que je construis. Mais l'inconscient n'est pas l'imaginaire, l'imaginaire n'est pas l'inconscient. Nous sommes conscients de nos imaginaires; nous ne le sommes pas de notre inconscient. Il faut appeler un chat un chat et cesser de confondre les notions avec lesquelles nous tentons difficilement d'élucider notre rapport au monde. L'inconscient individuel est un concept opératoire majeur, quoiqu'en ait pu écrire Jean-Paul Sartre (1) ou Robert Misrahi (2), qui n'y voient qu'une mauvaise excuse pour notre pleutrerie ou notre manque de responsabilité. En mythanalyse, l'inconscient est singulier. Il est la mémoire oubliée des stades de construction de nos facultés fabulatoires. Et sa réalité biologique est l'inscription dans la plasticité de nos cerveaux où ces fabulations successives ont créé des matrices neuronales qui déterminent nos émotions d'adultes, donc nos idées, nos valeurs, nos comportements. La mythanalyse postule cette construction biologique. J'y insiste: l'inconscient individuel a une réalité qui est biologique. Il en est tout autrement pour ce que Jung a appelé l'"inconscient collectif," dont je refuse le concept. Si je veux obliger Jung à appeler à son tour un chat un chat, cet inconscient serait comme une vapeur archaïque dans laquelle nous serions tous immergés, comme l'air que nous respirons, qui échapperait même aux déterminants historiques et sociologiques. L'inconscient collectif inclurait - serait structuré par, se configurerait autour - des archétypes universels, clés de nos fabulations, clés d'analyse pour le psychanalyste. Cet inconscient collectif est lui-même une fabulation gazeuse de Jung. Comment n'a-t-il pas vu lui-même, en toute cohérence avec sa théorie, que cet inconscient collectif renvoie à son cher archétype de l'air! Gaston Bachelard aurait pu le lui dire... Ce qui existe incontestablement, et dont nous tirons matière et argument d'analyse, c'est la mémoire collective qui est inscrite dans notre histoire et notre culture collectives, incluant ses symboles, ses tensions, ses contradictions, ses traumatismes, ses failles, ses moments de gloire, ses désastres, ses jeux de pouvoir. Il s'agit là d'une mémoire idéologisée qui nous gouverne par soumission, acceptation, évidence ou rejet. Ce que Jung appelle l'inconscient collectif est assez ou très conscient: c'est l'imaginaire synthétisé, inscrit dans notre culture, voire institutionnalisé. Il s'agit certes dans les deux cas de ce que j'appelle des fabulations, mais dont nous gardons au niveau individuel la mémoire inconsciente matricielle biologique singulière, tandis qu'au niveau collectif, c'est l'imaginaire ordinaire dont notre culture véhicule les récits ou mythes (par définition collectifs). En employant le même concept d'inconscient pour l'analyse individuelle et pour l'analyse sociale Jung a créé une confusion dont nous peinons à nous libérer. Cette erreur fondamentale relève de sa propre fabulation idéaliste, quasi religieuse, sa quête inconsciente d'une âme individuelle et d'une âme sociale. Une illusion séductrice pour les esprits qui refusent la dure évidence du matérialisme et rejettent le biologisme clinique démystificateur de Freud (il est vrai déformé par l'obsession sexuelle viennoise de Freud et son machisme bien de son époque). La mythanalyse que je construis s'inscrit dans le réalisme de Freud, et s'oppose à l'illusionnisme de Jung, même si plusieurs penseurs contemporains de la mythanalyse s'en réclament plus que de Freud qu'ils haïssent pour son biologisme réducteur, tandis qu'ils célèbrent l'élévation aérienne de l'esprit jungien. ----------------- (1) Pour Jean-Paul Sartre, le fondateur de l'existentialisme, et de la responsabilité ("Nous sommes ce que nous faisons"), "l'inconscient n'est que la mauvaise foi personnifiée". "Une conscience inconsciente est absurde" (L'Être et le néant, p. 18, éd. Gallimard.) (2) Robert Misrahi, La nacre et le rocher, une autobiographie, p. 211, éd. Encre Marine (Belles Lettres), Paris, 2012. Il y écrit: « Les actes qui sont attribués à "l'inconscient" » par Freud ou Lacan « sont en fait issus du sujet conscient, lorsque sa confiance est obscure ou confuse... (212) Je n'oppose ... pas la conscience & l'inconscient, mais la conscience plus ou moins obscure à la conscience plus ou moins claire, & ces mêmes consciences (la vie immédiate) à la réflexion explicite et organisée. ... Cette obscurité de la conscience peut aussi être le fruit d'un refus, c'est-à-dire d'un acte implicite de refus. Si cet acte souhaite rester obscur ou caché, on peut alors parler de "mauvaise foi"... Il était marié avec une psychanalyste.... Réf : Blog Mytahnalyse 02/07/2018 URL |

Référence : 218033 Titre : Les lois de la nature évoluent-elles ? Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Je me pose la question: Les lois de la nature évoluent-elles? Si la réponse est oui, s'ouvre devant moi un abîme aussi vertigineux que fascinant. Mais je peux me tirer de ce faux-pas - ou de cette décohérence insondable (un concept de la mécanique quantique) - en répondant.: certainement pas; nous sommes dans un univers mathématique donc fixiste. Ce sont nos connaissances et nos formulations des lois de la nature qui évoluent. Ce dont on ne saurait douter, mais qui referme le débat sans oser l'aborder, donc dans une certaine tristesse. S'il y a eu un jour naissance de la vie à partir de la matière - ou au sein de la matière - dans l'évolution de la nature, j'userai de la métaphore de l'accouchement! En gestation foetale, la vie un jour sort de la matière. Ou bien je refuserai cette naïveté et j'affirmerai : Oui, il y a eu une divergence, un saut, un changement d'état de la matière, comme l'eau gelée qui devient fluide, comme l'eau liquide qui devient fumée. Avant il n'y avait pas de fumée, après il y eut une sorte de vapeur. Lorsqu'on essaie de comprendre les fabulations des derniers grands Prix Nobel de la physique, de la mécanique quantique, on découvre - et eux-mêmes l'admettent - qu'il entre en pleine imagination scientifique, indémontrable, inobservable ou "pseudo-science", selon leurs propres termes. Si Paul Dirac a raison, je dirai comme lui que l'idée de l'évolution des lois elles-mêmes de la nature, est certainement vraie parce qu'elle est belle. Peut-être conduit-elle au chaos. Mais ne faut-il pas détruire un ordre pour créer un nouvel ordre ? Ainsi, les lois esthétiques évoluent-elles, se renient-elles pour se réaffirmer autrement. Et il en est de même des lois sociales. La Nature ne fait pas autrement. Notre rapport au monde, sous toutes ses formes, est fabulatoire, mythique, sujet à toutes les conjectures. Sauf la souffrance, vis-à-vis de laquelle je ne saurais prendre aucune liberté mentale, scientifique, éthique, humaine. C'est hélas la seule pierre de fondation qui demeure absolue et universelle dans toute ontologie, et même dans la théorie-fiction de la mythanalyse. Réf : Mythanalyse 30/06/2018 URL |

Référence : 218034 Titre : Actualité et sensibilité mythique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Chacun de nous garde la mémoire neuronale des fabulations qui ont marquées les stades successifs de développement de son rapport imaginaire au monde (Weltanschauung). Il en résulte chez chacun de nous une sensibilité aux mythes que véhicule notre culture d'adulte, lorsque ceux-ci entrent en résonance avec notre inconscient. Cela se produit lorsque des situations émotionnellement intenses se présentent à nous qui réactivent spécifiquement ces matrices neuronales individuelles et les récits d'expériences vécues qui leur sont attachées. C'est en ce sens que de fortes émotions indiquent toujours l'affleurement de mythes dans notre conscience. Elles indiquent que notre mémoire neuronale de nos fabulations singulières sont orchestrées par les mythes présents dans notre culture. C'est ainsi que se fait en temps réel le lien entre notre inconscient singulier et nos imaginaires collectifs. Et ces liens mythiques opèrent dans les deux sens. Le succès des productions cinématographiques, littéraires, musicales, artistiques tient à ce qu'elles activent des mythes sociaux auxquels nous sommes sensibilisés singulièrement. La série Star Wars de George Lucas est construite sur les mythes bibliques de notre culture, que notre éducation religieuse nous a inculqués lorsque nous étions enfants. À l'âge de 10 ans, j'imaginais que le monde avait été créé par Dieu et que je devais éviter de pécher sous peine d'être puni. Cela restera inscrit dans ma mémoire toute ma vie, même lorsque je m'en défendrai. Réf : Blog Mythanalyse 29/06/2018 URL |

Référence : 218035 Titre : Mythanalyse de deux fabulations rationalistes, celle de Spinoza et celle de Hegel Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Spinoza est, selon moi, après Démocrite et Lucrèce le premier grand philosophe matérialiste ou athée. Deus sive Natura, écrit-il (Eth., IV, 4, dem.). Il identifie Dieu à la Substance et à l'Étendue. Il rejette toute idée d'un Dieu singulier, personnel et créateur. Appelant la Nature Dieu, il se présente en athéiste masqué, du fait des persécutions dont il a été victime, comme le souligne l'un de ses plus grands connaisseurs et traducteurs: Robert Misrahi. Dieu est là de toute éternité, parce qu'il est la Nature. Jusque là, nous sommes d'accord, sans savoir, ni lui, ni moi, ni personne ce que peut-être cette éternelle éternité. Mais Spinoza considère la Nature comme une substance géométrique et il adopte lui-même une présentation géométrique de sa démonstration dans l'Éthique. Ce qui est pertinent, bien que terriblement ennuyeux à lire, puisqu'il inclut la pensée dans sa conception de la Nature. Il y inclut aussi, ce qui est logique les affects, qu'on peut traduire comme les émotions et les sentiments. Pour Spinoza, Dieu est la Raison absolue et éternelle. Il en résulte, selon lui, que la Nature est absolument rationnelle et que notre joie et notre liberté humaine consistent à adhérer totalement à la conscience de cette rationalité. Nous sommes libres, parce que nous sommes capables de dépasser nos émotions et passions qui nous cachent cette rationalité universelle pour la découvrir et nous y identifier. C'est évidemment là un sophisme. La Raison universelle ainsi conçue est absolument déterministe et ne laisse aucune place à la liberté humaine, si ce n'est dans l'erreur où nous conduisent nos passions, ou dans la conscience rationaliste de notre non-liberté. Je dirai comme Luc Ferry que cette position philosophique est "délirante". Elle tellement contradictoire qu'elle est intenable pour l'esprit humain, même celui qui est relativement rationaliste, et a fortiori pour un rationalise intégral de style spinoziste. Je résumerai donc la philosophie de Spinoza en ces mots: Deus sive Natura, sive Ratio. Les passions humaines ne sont que des défauts (manques) de Raison. Affirmer que la Nature est absolument rationnelle, géométrique ou mathématique, c'est certes la position d'Einstein ou de Stephan Hawkings, deux génies de l'astrophysique, lorsqu'ils parlent de l'Univers, (ce qui est plus confortable ou satisfaisant quand on est scientifique), mais j'y vois plutôt un intégrisme de la Raison qui devient par son jusqu'auboutisme irrationnel et relève de la fabulation. Il s'agit d'une métaphysique rationaliste dont le purisme est une "pure" hypothèse intéressante en science positiviste, mais intenable en science contemporaine incluant la physique quantique. L'autre grand philosophe qui a affirmé à son tour que tout ce qui est réel est rationnel et que tout ce qui est rationnel est réel, c'est Hegel. Mais alors que la fabulation spinoziste est immuablement, éternellement fixiste, celle de Hegel y introduit l'Histoire par le biais de la dialectique. Au lieu du fixisme éternel de Spinoza, la dialectique hégélienne fonde une vision dynamique de la Nature, et dès lors, ce n'est plus la Nature qui est Dieu, mais la Raison. Deus sive Ratio. Mais ce Dieu identifié à la Raison, contrairement à celui de Spinoza, est créateur. Il n'est pas fixiste, mais évolutionniste. Il introduit dans sa métaphysique rationaliste la "flèche du temps" chère à Ilya Prigogine. Non pas dans le sens darwinien de l'adaptation, mais par un certain désordre, par la contradiction qui fait progresser la Raison, et cela s'appelle l'accomplissement de l'Histoire vers le règne final de la Raison. Contrairement à Spinoza, Hegel n'est pas un matérialiste et athéiste masqué, mais un idéaliste déclaré qui croit que ce sont les Idées qui font progresser l'Histoire et non la matière. Le réel n'est pas pour Hegel une Substance et une Étendue, mais les Idées. Il réactive ainsi selon une nouvelle fabulation théorique la philosophie idéaliste de Platon. Il faut attendre la dialectique marxiste et la célébration des Révolutions du prolétariat pour aboutir à nouveau à un matérialisme de la Nature. Nous voyons ainsi deux variantes du rationalisme intégral ou extrémiste qui nous apparaissent comme deux fabulations audacieuses, géniales, qui relèvent toutes deux d'un désir d'ordre, éternel pour Spinoza, attendu et final pour Hegel, qui expliquent le sens de l'Univers, du Cosmos, de la Vie, selon le terme qu'on voudra choisir. Ce sont paradoxalement, aux yeux du mythanalyste deux versions fabulatoires extrêmes du rationalisme. Dans les deux cas, selon deux récits différents, l'un fixiste, l'autre dynamique, c'est le culte de la Raison qui est sur scène. On y verra une quête de perfection, au sens latin du mot: l'accomplissement de l'Être. La mythanalyse en cherchera l'origine dans le Stade de la tortue sur le dos: une impuissance durable qui crée chez le nouveau-né une frustration qu'il compensera par la suite, au Stade du homard, par un désir d'accomplissement de son être, une soif d'imaginer et de construire un monde qu'il puisse contrôler entièrement (Spinoza) ou espérer contrôler à terme (Hegel). De fait, rien ne permet d'affirmer et encore moins de démontrer que le réel soit rationnel, ni que le rationnel soit réel, ni que ce rationalisme soit indiscutablement "vrai" comme la géométrie, ni que le Progrès de l'Histoire nous conduise au règne final de la Raison. Nous observons plutôt l'irrationalisme de la nature, son imperfection, son chaos, son désordre qui laissent place à son évolution par le hasard et la divergence (un concept fondamental que j'oppose au darwinisme)*. Ce désordre crée souvent de grands malheurs humains, mais il laisse une place fondamentale à la liberté, qui donne un sens humain à notre évolution, permet le meilleur comme le pire. Nous cherchons, sans adopter les postures fabulatoires de Spinoza, ni de Hegel, à construire un ordre, un mieux-être dans la condition humaine, en relation avec la nature à laquelle nous appartenons, mais nous sommes des hommes qui aspirons à cet ordre, qui le construisons par moments, selon nos désirs, nos valeurs, donc nos fabulations humaines, sans faire monter en scène la géométrie mathématique absolue, ni la déesse Raison pour nous en remettre à leur pouvoir absolu. Nous ne leur déléguons aucune parcelle de notre modeste pouvoir ni de notre entière responsabilité. La mythanalyse est un humanisme, une philosophie humaniste, relativiste, fabulatoire, en quête d'une meilleure condition humaine. Nous sommes beaucoup plus humble que Spinoza et Hegel, dont les excès de rationalisme fabulatoire nous ont appris à être plus auto-critiques. _____________ *Hervé Fischer, La divergence du futur, vlb éditions, Montréal, 2014. Réf : Blog Mythanalyse 27/06/2016 URL |

Référence : 218036 Titre : Myhanalyse et évolution biologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Notre évolution biologique se fait par inscription dans la plasticité de nos cerveaux dès le stade fœtal de nos émotions, plaisirs et douleurs, puis de nos modes de fabulation, puis de pensée, qui se constituent en matrices dans nos réseaux neuronaux individuels et se transmettent partiellement biologiquement dans notre ADN. Notre postulat est donc que nos sensations, fabulations et idées les plus récurrentes ou les plus marquantes s'inscrivent dans notre biologie humaine. Réf : Blog Mythanalyse 19/06/2018 URL |

Référence : 218037 Titre : Dé-idéaliser la pensée Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie En Occident, l'idéalisme, d'origine magique, religieuse et platonicienne, est devenu notre seconde nature. Nous avons tellement pris l'habitude de prendre les mots pour des "essences", de nous référer à des êtres supérieurs, des dieux, des vérités éternelles, des archétypes, que même Marx demeurait idéaliste lorsqu'il parlait de l'art. L'idéalisme est une aliénation terriblement ancrée en nous, dont nous peinons à nous libérer. Quand admettrons-nous que les mots ne sont que des métaphores issues de nos fabulations, notre logique des habitudes et des liens familiaux transposés en rationalisme ? Reconstruire une pensée, un langage matérialiste, démystifier notre logique, se présentent comme un défi inaccessible. Je me surprends moi-même constamment, malgré ma volonté d'adopter une attitude mentale matérialiste, à employer des figures de pensée idéaliste. Bien que je postule avec insistance que la mythanalyse est matérialiste, une théorie biologique et constructiviste du développement de nos facultés fabulatoires, je cherche constamment à élucider nos processus inconscients. Comme si la lumière était la vérité. J'emploie manifestement ainsi une métaphore religieuse ! Je l'emploie parce que je lui trouve la vertu d'être claire! Et donc compréhensible pour tous. C'est tomber une deuxième fois dans la pensée idéaliste et la partager avec mes lecteurs ou auditeurs. Le mot tomber lui-même n'évoque-t-il pas la chute de l'ange ? Comment me sortir de cette configuration idéaliste héritée de mon histoire occidentale et qui devenue une pensée convenue, stéréotypée ? La pensée chinoise m'offrirait-elle une porte de sortie? Je ne connais pas assez cette langue pour l'affirmer. Je devrai consulter des experts. Mais d'avance je ne doute pas que le chinois repose sur d'autres métaphores, sans doute aussi aliénantes, pour asseoir ses vérités. Pour libérer notre pensée (ce qui est impossible), nous ne pouvons qu'opposer des métaphores à d'autres métaphores, donc des mythes à d'autres mythes. C'est ainsi que le mythanalyste peut développer une combinatoire mentale plus efficace, se désancrer (encore une métaphore et un mythe), se déraciner, se libérer dans sa pensée. Réf : Blog Mythanalyse 18/06/2018 URL |

Référence : 218038 Titre : La pensée fabulatoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La mythanalyse souligne l'importance du développement des facultés fabulatoires chez l'enfant avant même qu'il accède au langage dans son rapport pratique au monde et dans son interprétation de celui-ci. L'enfant est in-fans, en latin celui qui ne parle pas encore. Pourtant, il pense! Adultes, fussions-nous professeurs de philosophie, orateurs ou philosophes, nous pensons constamment de façon non-verbale avant de peaufiner éventuellement notre pensée avec des mots, avant de construire des démonstrations textuelles qui ne font que préciser et consolider des pensées fabulatoires ou intuitives. Et il est clair que la conviction qui nous anime en écrivant ou en lisant n'est pas un dispositif langagier linéaire et mécanique, mais un sentiment lié à l'imagination, au désir ou au rejet, c'est-à-dire qui relève de l'intuition plutôt que d'une métaphysique langagière strictement rationnelle. La pensée qui m'anime dans ma foi religieuse est de l'ordre de la foi irrationnelle et non pas d'une opération textuelle comme 2+2=4. Le principal de notre pensée est antérieure à sa formulation langagière. Notre fabulation joue un rôle plus déterminant que notre pensée textuelle dans notre rapport au monde, quoiqu'en aient pu dire et croire Derrida ou Lacan. C'est dire à quel point la mythanalyse est plus importante en épistémologie que la logique rationnelle. Nietzsche l'avait bien saisi, lui qui écrit dans Par delà le bien et le mal que les philosophes "font tous semblant d'être parvenus à leur opinion par le développement naturel d'une dialectique froide, pure et divinement insouciante (...) tandis qu'ils défendent au fond une thèse anticipée, une idée subite, une inspiration et, le plus souvent un désir intime qu'ils présentent d'une façon abstraite, qu'ils passent au crible en l'étayant de motifs laborieusement recherchés." Qui dit mieux? Nietzsche est décidément un immense philosophe, qui a su déceler avant les autres, avant les phénoménologues des intentions, avant Husserl et Merleau-Ponty, avant Lacan, Wittgenstein, et Varela le désir intime dans le rationalisme le plus prétentieux. La théorie de Lacan réductrice de l'inconscient individuel au langage paraît fort étrange pour un intellectuel qui se prétendait obscurantiste ou faisait tout pour le paraître. Réf : Blog Mythanalyse 17/06/2018 URL |

Référence : 218039 Titre : L'exigence d'actualité de la mythanalyse Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218040 Titre : Qu'est-ce que la mythanalyse ? Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218041 Titre : La mythanalyse est tout à la fois radicale et relativiste Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218042 Titre : C'est mythiquement que nous habitons le monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218044 Titre : Nos origines sont actuelles Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218043 Titre : La mythanalyse affirme être elle-même une théorie-fiction Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218045 Titre : Nous pensons avec des images et des liens familiers Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218045 Titre : Nous pensons avec des images et des liens familiers Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218047 Titre : Nous vivons dans le présent Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218048 Titre : La pensée fabulatoire précède, domine et donne force à la pensée langagière Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218049 Titre : La valeur des mythes Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218050 Titre : La mythanalyse, telle que je la conçois, postule une origine biologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218051 Titre : Les étapes du développement biologique de nos facultés fabulatoires Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218052 Titre : La mythanalyse repose sur le constructivisme biologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218054 Titre : Les étapes successives de construction fabulatoire de notre rapport au monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218053 Titre : Le nouveau-né est in-fans Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218055 Titre : Les étapes successives de construction fabulatoire de notre rapport au monde Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218056 Titre : Le temps est un récit, une histoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218057 Titre : Le développement incontestable d'une conscience planétaire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218058 Titre : La mythanalyse le souligne Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218059 Titre : Le mouvement psychophysiologique de nos émotions (e-movere) Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218060 Titre : Notre inconscient singulier se situe dans notre mémoire programmatique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218061 Titre : L'inscription électrochimique de notre mémoire programmatique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218062 Titre : Le sommeil paradoxal permet la déprogrammation et le recodage Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218063 Titre : La dimension sociologique de la mythanalyse Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218065 Titre : On ne peut pas allonger la société sur le divan Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218064 Titre : Biologie et évolution Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218066 Titre : Tous les êtres humains vivent la même genèse biologique-fabulatoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218067 Titre : Analyse thérapeutique psychanalytique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218068 Titre : Cette conscience augmentée, planétaire et temps réel Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218069 Titre : Contrairement à la psychanalyse, qui ne considère que nos traumatismes pathologiques Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218070 Titre : On observe des pulsions, tensions, instincts Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218071 Titre : Le mythe identitaire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218072 Titre : Une figure mythe est toujours simple du point de vue psychologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218073 Titre : L'imaginaire collectif est inscrit dans notre culture Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218074 Titre : Notre inconscient individuel est biologique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218075 Titre : Relatif, le concept clé d'élucidation en mythanalyse et en psychanalyse Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218076 Titre : Le mythanaliste est contraint à une activité déclaratoire publique Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218077 Titre : Le concept fondamental en mythanalyse et en psychanalyse de négociation Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218078 Titre : LI-MYTHE Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218079 Titre : Les enjeux sont imaginaires, mais les batailles sont bien réelles Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218080 Titre : Seule la souffrance physique et morale n'est pas fabulatoire Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218081 Titre : Le mythe de l'HYPERHUMANISME Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie POSTULATS fondamentaux de mythanalyse et corrélats Je propose au débat les postulats fondamentaux de la mythanalyse et les corrélats qui se dégagent de mes recherches en cours. N'hésitez pas à les discuter, contester, commenter, développer. Merci. Hervé Fischer Voir lien Réf : Blog Mythanalyse 30/05/2018 URL |

Référence : 218082 Titre : L'hyperhumanisme est un mythe Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie La mythanalyse se veut une thérapie sociale. Je comprends qu'elle fasse des sceptiques. Mais l'homme a besoin de croire. Même dans un placebo. L'hyperhumanisme est comme le progrès et comme Dieu. On y croit ou on y croit pas. La différence, c'est que le progrès et l'hyperhumanisme sont des mythes moins toxiques que celui de Dieu. Ils peuvent faire beaucoup plus de bien que le mythe de Dieu. Réf : Blog Hyperhumanisme 30/09/2018 |

Référence : 218083 Titre : Pilules mythiques Date : 2018 Famille/Série Observations : Bibliographie Le mirage mythique Voir tweet sur le lien Le sacré n'existe pas, si ce n'est comme aliénation de l'Homme, comme désir d'adoration fantasmatique, exaltation hypostasique (du grec: se placer dessous) qui annihile l'autonomie et la grandeur que l'homme devrait rechercher en son propre nom, dans les limites de sa condition humaine au coeur de la nature. J'ai les oreilles fatiguées d'entendre célébrer avec emphase le caractère sacré du mythe (Roger Caillois, Michel Leiris et tant d'autres qui en discutent scolastiquement les attributs en prêtres théologiens), comme si cela nous révélait les dieux et nous grandissait à leur contact. Ces anthropologues du sacré, ces prêtres grandiloquents des mythes ne sont plus de mise. Leur temps est passé. Il faut seulement leur souhaiter d'avoir été à leur tour de grands écrivains qui ont fait vivre des mythes, pour qu'ils survivent à leur admiration des mythologies. Les mythes existent, tout notre rapport au monde est mythique, ils sont fascinants parce qu'ils nous parlent de notre manque d'être, mais il ne faut pas les prendre pour des réalités supérieures, des récits des dieux dictés à leurs prophètes. Il n'y a pas d'eau dans le mirage qui apparaît sur la dune dans la chaleur vibrante, mais seulement dans l'oued, ici bas. Le mythe est un récit humain imaginaire qui sacralise, mais son contenu n'est pas sacré. Il met en scène les figures et le récit auquel on attribue l'origine de la vie, du groupe social, ou par lequel on survalorise des figures symboliques inventées de la création, de la nature, de la mort, de la puissance, de l'amour, du narcissisme, de la libido, qui valent mieux par et pour elles-mêmes, dans leur incarnation humaine, ou dans leur réalité physique, qu'en images, rituels, symboles imaginaires et aliénants. L'amour, c'est plus que Venus. Venus est une figure imaginaire admirable, mais qu'i ne faut pas adorer. Elle a été créée par un grand poète, elle est devenue une représentation anthropomorphique de l'amour dont on a fait une figure convenue. C'est la création du peintre, du poète, du sculpteur qu'il faut admirer dans ses représentations, plutôt qu'un mirage mythique. C'est la vibration intime de l'amour qu'il faut cultiver, plutôt que son image pieuse. La mythanalyse nous invite à prendre conscience de cette évidence que le sacré n'est qu'une mystification et que c'est l'homme ou la nature ou un sentiment qui méritent notre fascination humaine : ils sont beaucoup plus extraordinaires que les récits et les figures qu'on en crée. Un récit mythique n'est pas admirable parce qu'on le croit sacré, mais parce qu'il met en scène le désir humain du merveilleux et le talent humain de son auteur, c'est croire en l'Homme, plutôt que dans l'illusion du sacré. Réf : Blog Mythanalyse 05/07/2018 URL |