
Référence : 215001 Titre : Pilules de Paris Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pilules de Paris contre le réchauffement climatique Pariser Pillen gegen Erwärmung der Erde Píldoras de Paris contra el calentamiento global Pilulas de Paris contra o aquecimento global Pillole di Parigi contro il riscaldamento globale Pillen van Parijs tegen de opwarming van de aarde Tabletek pariskiej walka z globalnymn ociepleniem Párizsi Tabletták a globális felmelegedés elleni küzdelemben 巴黎对抗气候变暖的药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 13/12/2015 URL |

Référence : 215002 Titre : Pilules digitales Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie pilules digitales digital pills – psychotropic drug píldoras digitales – sustancias psicotrópicas digitale Pillen – psychoaktive Substanzen pílulas digitales – substâncias psicotrópicas pillole digitali - sostanze psicotrope digitale pillen - psychotrope stoffen pigułek cyfrowej - substancji psychotropowych 数字药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 01/12/2015 URL |

Référence : 215003 Titre : Pilules électorales Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie 19 octobre : jour d’élections au Canada, où nous endurons depuis des années le gouvernement le plus conservateur que nous ayons jamais eu. Allons-nous enfin le renvoyer ? La démocratie nous fait souvent avaler des pilules indigestes. Today October 19th is Election Day in Canada, where we have endured the most conservative government ever since years. Shall we dismiss it at last? Democracy let us often swallow indigestible pills. Hoy 19 de octubre es día de elecciones en Canadá, un país en que hemos sufrido durante anos de un gobierno más conservativo que nunca. La democracia nos hace tragar a menudo píldoras indigeribles. Heute den 19. Oktober ist Wahlen Tag in Kanada, ein Land wo wir seit Jahren eine konservative Regierung erduldet haben. Werden wir endlich davon loswerden? Demokratie verpflichtet uns häufig unverdauliche Pillen zu schlucken. 选举药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 19/10/2015 URL |

Référence : 215005 Titre : L'art de la pharmacie Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pour la pratique sociologique Réf : Blog Avenir de l’Art 18/09/2015 URL |

Référence : 215006 Titre : Art et religion Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pharmacie religieuse Pills for conversion to any other religion Píldoras para conversiónes religiosas Pillen für Religionswechsel Pilulas pela conversão religiosa Pillole di conversione religiosa 改变信仰的药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 19/09/2015 URL |

Référence : 215007 Titre : La pharmacie philosophique Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie L'artiste pharmacien Les pilules de l'artiste pharmacien en performance sociologique. Réf : Blog Avenir de l’Art 15/09/2015 URL |

Référence : 215008 Titre : L'ADN de l'art Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pilules pour changer d'ADN Pharmacie FISCHER (1974), en ligne depuis 2011 Les pilules, c’est la vie Pilules pour changer d’ADN Pharmacy FISCHER (1974), on line since 2011 Pills are Life Pills for a new DNA profile Farmacia FISCHER (1974), en línea desde 2011 Las píldoras son la vida Pildoras para cambiar de ADN Apotheke FISCHER (1974), on line seit 2011 Die Pillen sind das Leben Pillen um seine DNA zu ändern 1974年的Fischer药房,自2011年以来上线 药丸,就是人生 为了改变DNA的药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 10/09/2015 URL |

Référence : 215010 Titre : Pharmacie Fischer Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pilules de bonheur 幸福药丸 Pills for happiness Pildoras para la felicidad Pilulas pela felicidade Glücks Pillen Pillole della felicità Réf : Blog Avenir de l’Art 26/10/2015 URL |

Référence : 215004 Titre : Pilules mythanalytiques Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pharmacie mythanalytique L'artiste pharmacien fait cause commune avec le philosophe pharmacien dans sa démarche de thérapie sociologique. Réf : Blog Mythanalyse 15/09/2015 URL |

Référence : 215011 Titre : Pillole magici Date : 2015 Famille/Série Pilule Observations : Bibliographie Pilules magiques Magic Pills Magische Pillen Píldoras mágicas Pílulas mágicas 神奇药丸 Réf : Blog Avenir de l’Art 17/09/2015 URL |

Référence : 215012 Titre : Mon rapport intime à la nature Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Pourquoi je suis matérialiste Bien que la nature n'ait aucun lien individualiste avec aucun de nous, qu'elle demeure absolument indifférente envers chacun de nous, je me lie à elle intimement dans le détail des arbres, des roches, de la rivière, du lac, des plantes, des animaux, des ciels que j'y côtoie quotidiennement. Et je deviens de plus en plus admiratif de son énergie immense et incessante, de son vitalisme créateur, de son audace, du foisonnement et de la diversité de ses cheminements bio-écologiques, de l'intelligence globale et de détail des lois physiques et chimiques qu'elle a créées, qu'elle nous montre en toutes occasions, qu'elle incarne dans son déploiement millénaire. Elle nous montre même les traces de son évolution dans la géologie, dans la physiologie du corps humain. Elle se donne à lire. Elle est le livre de l'univers et de la vie. Ses lois sont d'une intelligence, d'une complexité, d'une inventivité incommensurables. Elle crée sans cesse et livre généreusement aux êtres vivants tout ce dont ils ont besoin pour se développer. Cela me suffit pour me sentir chez moi dans la nature, en harmonie avec elle, quasiment en symbiose spirituelle lorsqu'elle apparaît comme une sorte de paradis de beauté et d’ingéniosité prodigieuse. C'est pour cela que je ne crois pas en Dieu, qui m'apparaît comme un fantasme infantile et bancale et pervers C'est pour cela que je n'ai aucune religion - elles me semblent toutes débiles. C'est pour cela que je suis matérialiste convaincu et heureux de l'être, émerveillé par l'intelligence de la matière et de l'énergie dont nous sommes faits. Au-delà de ce constat d'un observateur attentif de la nature, tout n'est à mes yeux que fantasme individuel et collectif. Tout n'est que mythe: notre interprétation imaginaire de l'univers. Et non moins passionnant à déchiffrer que ne l'est la nature elle-même. Les lois scientifiques nous parlent de la puissance de la nature. Les mythes nous parlent des faiblesses et des désirs des hommes. Réf : Blog Mythanalyse 25/10/2015 URL |

Référence : 215013 Titre : L'art en l'air Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Art postal, tweetart, art en ligne, air en l'air ; le tampon de l'art qui tourne en apesanteur autour de la planète. Réf : Blog Avenir de l’Art 13/09/2015 URL |

Référence : 215017 Titre : Sentimentalité branchée Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Digital Tenderness Oui, la technologie numérique peut stimuler la tendresse et même l’intimité. Yes, the digital technology may stimulate human tenderness and even intimacy. Si, la tecnología digital puede estimular ternura e incluso intimidad. Ya, die digitale Technologie kann Zärtlichkeit und sogar Intimität fördern. 数字温情,推特艺术,2012 是的,数字技术可以模拟温情甚至是亲密。 Réf : Blog Avenir de l’Art 26/08/2015 URL |

Référence : 215018 Titre : Beaux-arts numériques Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Une société transparente ? - beaux-arts numériques (voir toile) Quelle société numérique ? Transparente? What kind of digital society? Transparent? Was für eine digitale Gesellschatf? Durchsichtig? ¿Qué tipo de sociedad digital? ¿Transparente? 我们想要什么类型的数字社会?方面 陽光. 布面油画,91 x 91 cm 数字美术 Réf : Blog Avenir de l’Art 25/04/2015 URL |

Référence : 215019 Titre : La Edad de Oro Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Llegará un día donde sintamos la nostalgia de la era dorada de lo digital y de su exotismo. Así va el yo-yo de nuestros deseos y evasiones, desde hace tiempo. Una especie de balance mítico de nuestro apego fetal y de nuestra conquista de autonomía, de nuestro culto de la unidad y de nuestras invenciones de héroes en los cuales encarnamos, de nuestro conservatismo y de nuestras esperanzas de divergencia. La naturaleza a la que le tememos tanto llegó en el siglo XIX con el rostro de una ninfa romántica; ya ahora, ella gira hacia lo político en los días laborables y descansa con nosotros los fines de semana. ¿Qué parecerá el realismo cuando haga su reaparición en escena? ¿La instrumentación de una nueva materia prima? ¿O una edad de oro perdida, como en la película Soylent Green de Harry Harrison y Richard Fleischer? ¿Lo usaremos como una droga, como los alpinistas extremos? ¿O haremos una ficción metafísica? ¿Crearemos zonas protegidas, bajo inmensos domos de plástico, reservados al turismo recreativo y a las especias en peligro de extinción? ¿O este retorno del realismo tomará la forma de dolor y guerra? ¿O de explotación de los débiles? ¿De una dictadura? Réf : Blog OINM 11/08/2015 |

Référence : 215021 Titre : El mito digital Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Salvador Dalí pintaba relojes blandos: el tiempo se volvía elástico y la materia fluida. Ahora, tenemos imágenes “liquidas”. La rapidez deshace la permanencia de las imágenes pero también a los propios objetos. ¿Cree esta nueva “estética de la desaparición” evocar a Paul Virilio? Vemos cómo se multiplican las prácticas extremas, las visiones apocalípticas o post-apocalípticas, así como también las concepciones del hombre post-biológicas, post-historias, post-nacionales, post-humanas, etc. ¿Y por qué no hablar de la post-realidad? Un sentimiento del fin del mundo se impone, a menudo asociado a un deseo contrario de exploración de una “nueva frontera” de la vida donde nos volvemos los creadores del mundo, incluidos nosotros. Las dos posturas coexisten. Cuando la imagen del mundo parece deshacerse, es porque una nueva imagen está en proceso de elaboración, se hace eco de las nuevas estructuras sociales, de los cambios ideológicos y tecnocientíficos, de los cuales los contemporáneos aún no tienen idea. Ese fue el caso con el surgimiento del Renacimiento, el clasismo, el barroco, el impresionismo, el fauvismo, el cubismo, el futurismo y el constructivismo, el surrealismo, el arte abstracta, etc. Entonces, ¿cómo no preguntarse cuál es la nueva cosmogonía de la que se habla en la actualidad? Los artistas, una vez más, ¿serán los descubridores e incluso, los creadores? ¿O le dejarán ese rol de pioneros a los científicos? ¿Deberemos admitir, por primera vez, que una imagen coherente del mundo no es posible? ¿En qué universo vamos a cambiar? ¿Seremos confrontados a una ruptura antropológica, a una imagen del mundo radicalmente nueva? Esta dimensión digital de la vida solamente concierne a una minoría de los adultos. Ya esta omnipresentel y banal para las nuevas generaciones. Además, parece que pronto ya no será necesario recordar que vivimos en un ambiente digital. Hablamos del aire que respiramos únicamente cuando está excepcionalmente puro o contaminado. O cuando nos hace falta. Ya tenemos el cielo y las nueves digitales, la ecología digital. Pronto deberemos admitir la banalidad de la digitalización. Réf : Blog Mythanalyse 11/08/2015 URL |

Référence : 215022 Titre : Art postal Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La lumière, la force et la loi - divines fabulations (voir reproduction) Divines fabulations, la lumière, la force et la loi, ex voto, acrylique sur toile, 102 x 102 cm, 2015. Art et mythes. Râ, Zeus et Dieu, trois grands dieux, la lumière du soleil, la force de l’éclair et du tonnerre, la loi des Dix commandements : un monde renversant que la mythanalyse explore. www.mythanalyse.org Art and myth. Râ, Zeus and God, three great gods, the Sunlight, the Force of Lightning and Thunder, the Law of the Ten Commandments: a world upside down in form of ex voto, which we may mythanalyse. www.mythanalyse.org Kunst und Mythos. Râ, Zeus und Gott, drei Götter, das Sonnenlicht, die Gewalt des Blitz und Donner, das Gesetz der Zehn Geboten: eine verworfene Welt im Style eines ex voto, die wir versuchen zu mythoanalysieren. www.mythanalyse.org Arte y mito. Râ, Zeus y Dios, tres dioses majores, la luz del Sol, la Potencia del relámpago y del trueno, la Ley de los diez mandamientos: a mundo alucinado en estilo de ex voto, que intentamos mitoanalizar. www.mythanalyse.org 对神的虚构,光、力与戒律,布面油画,102 x 102 cm,2015 艺术与神话传说。拉神、宙斯和上帝,三名伟大的神灵,阳光,电闪雷鸣的力量,十诫的戒律:一个神话分析探索的颠倒的世界。www.mythanalyse.org。 您指的是 “ex voto” 在 葡萄牙语 数字美术 Réf : Blog Mythanalyse 26/05/2015 URL |

Référence : 215024 Titre : Le progrès humain est moins rapide que le progrès technologique Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie il n'y a rien qui vieillisse plus vite que le numérique Il n'y a rien qui vieillisse plus vite que le futur. C'est évident en tout et en particulier pour les innovations numériques, à un rythme qui paraît souvent infernal, poussé par la logique techno-commerciale du marché. Il n'y a rien qui vieillisse plus vite que le progrès technologique. Rien, au contraire, qui se concrétise plus lentement que le progrès humain. Réf : Blog OINM 12/06/2015 |

Référence : 215025 Titre : L'éthique planétaire Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Ethique et liberté Ne jamais oublier que le communisme a été l'effet pervers, cauchemardesque, d'une légitime indignation éthique, dévoyée par les dictatures. Jamais l'éthique planétaire ne devrait donner prétexte à de telles dérives. Elle demeurera toujours très imparfaite, parce que libre. C'est alors qu'apparaît l'équilibre nécessaire entre éthique et liberté : la liberté de faire le mal dans les limites du tolérable. Loin de tout excès, à l'opposé de tout absolu. Réf : Blog Hyperhumanisme 13/06/2015 |

Référence : 215026 Titre : L'aberration posthumaniste Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Quelques gourous américains audacieux, au demeurant fort populaires, nous annoncent l’avènement du posthumain qui s’établira lorsque les ordinateurs dépasseront les capacités du cerveau humain. On pourrait d’abord penser que cette révolution radicale reculera devant nos pas comme l’arc-en-ciel, si l’ingéniosité ingénue de Ray Kurzweil, prenant en compte le doublement des capacités des ordinateurs tous les dix-huit mois (loi de Moore) avec une calculette, n’avait annoncé sa date, évidemment prochaine en 2025. Et il n’est pas le seul à jouer les prophètes de cette mutation anthropologique dans laquelle l’intelligence artificielle, dépassant nos capacités humaines archaïques, nous laissera en marge de l’évolution comme une espèce en voie d’extinction, pour qu’enfin règne la raison calculatrice, pacifiste et perfectionniste, dont nous semblons définitivement incapables. Nos défauts auront eu raison de nous, et la puissance de calcul, de mémoire et de création de nos superordinateurs nous dominera définitivement. Le silicium nouveau aura eu raison du vieux carbone dans lequel nous croupissons. Réf : Blog Hyperhumanisme 11/06/2015 |

Référence : 215027 Titre : Exposition en l'air Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie L'ART EN L'AIR Quand l'art décolle du papier, de la toile, des cimaises du musée, de son site web, et prend de la hauteur dans un "décollage" que ne désavouerait pas Jacques Villéglé (qu'hommage lui soit rendu!), nous célébrons l'art soudain mobile, embarqué sur nos téléphones, nos tablettes, nos lunettes et nos montres connectés. Sans perdre de vue leurs fondements, les cimaises, à leur tour, décollent de leurs fondations pour les aventures d'une exposition en l'air flottant sur l'internet, parcourant les réseaux sociaux, de modem en router, survolant terres et océans. Elle rebondit sur les satellites, dans les nuages numériques et atterrit sur les écrans d' un public planétaire, qui découvre LE MUSÉE EN L'AIR. "Le musée ne peut pas tout faire", sourit Bernard Blistène, sans s'offusquer de voir l'art et le musée s'envoyer en l'air. Car mieux qu'une nuée de drones, le musée voyage légèrement pour livrer à domicile l'oeuvre questionnante, capter les réactions de son public et les afficher sur le pigeonnier. Musée tapis volant? Miroir d'un va-et-vient incessant d’œuvres et d'idées. Ce songe d'un musée futur m'emportait récemment sur l'avion qui avait décollé de Budapest pour Paris, jusqu'au Centre Pompidou. L'usine à savoir commença à vibrer comme une plaque tournante. Le musée se métamorphosa en aéroport futuriste et souffla dans ses tubulures l'air chaud et froid des courants lointains en convection planétaire. Réf : Blog Avenir de l’Art 11/06/2015 URL |

Référence : 215028 Titre : Homo fabulator Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Toute notre interprétation de la nature est fabulatoire, de a à z. Toute notre pensée est subjective, ego- et ethnocentrée, fabulatoire. Cela ne signifie pas que l'homo faber est déconnecté de la réalité, inefficient, et finalement déjanté. Bien au contraire, la phénoménologie le souligne, toute notre pensée est intentionnelle et donc adaptée à l'action, à nos besoins matériels, biologiques et psychiques. Rien de plus réel. Même la science infuse de la nature que nous déchiffrons humblement nous apparaît selon les questions que nous posons, les méthodologies et les instruments quantitatifs que nous élaborons, les besoins que nous avons, les structures psychiques, neuronales, logiques qui sont les nôtres, différentes de celles des autres espèces vivantes. Le fictionnel ne s'oppose pas au réel, pas même au factuel. Pas plus que le rationnel ne s'oppose au réel. Lorsque celui-ci le dément, le rationnel se réajuste en conséquence, quitte à renier la vérité scientifique d'hier. Mais il demeure que la raison est fabulatoire. En ce sens, la voyance que célébrait Rimbaud, l'imagination poétique sont autant d'approches fabulatoires de la complexité du réel, qui dépasse de loin nos capacités neuronales , de sorte qu'elle demeure insaisissable. Nous le fragmentons, nous le zoomons, nous le sélectionnons, ni l'ignorons en fonction de nos capacités et besoin humains. Que toute notre connaissance soit fabulatoire ne signifie pas que notre interprétation du réel soit fausse, mais seulement qu'elle ne nous en livre qu'un angle de vue, selon un verre grossissant, filtrant et déformant. Elle est "objectivement" déformée. Dans les deux cas il s'agit de déclinaisons de ce que nous devons appeler un "réalisme magique". Les indiens Guarani ne la voient pas comme nos professeurs au Collège de France. Pour toutes les raisons que nous venons de mentionner. Et les interprétations des uns et des autres sont, du point de vue humain, également vraies et fabulatoires, selon les différences de nos cultures. Nous pouvons mythanalyser la démocratie tout autant que la magie totémique. Le récit des origines varie de même selon la culture des Guaranis et celle de nos professeurs au Collège de France. Et ces deux cultures tendent à en créer des récits différents, mais déclarés atemporels, achroniques, ou inscrits dans un perpétuel présent: une fabulation évidente dans les deux cas. L'achronie est une fabulation niée par l'évolution, dont nous avons une interprétation tout autant fabulatoire. Faut-il désespérer? Aucunement. Ce serait sur la base d'une autre fabulation, celle de la vérité en soi. La fabulation n'est pas une erreur, ni un mensonge, mais une condition existentielle. On pourrait l'appeler une pratique partagée, qui tend à la poésie partagée ou à l'instrumentalisation partagée selon la diversité de ses pôles. Mieux: il faut célébrer la vertu cognitive de la fabulation. Dieu est une fabulation dont l'interprétation de sa création ne peut être, elle-même qu'un fabulation mégalomaniaque bien intentionnée. C'est la lumière divine que nous diffusons dans la photographie. Rien de plus réel qu'un cliché photographique. Et pourtant, nous le savons, rien de plus imaginaire. La photographie n'est que l'art de la lumière, ce qui est immense et minuscule tout à la fois. Réf ; Blog Mythanalyse 28/05/2015 URL |

Référence : 215029 Titre : La famille Skype Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie A Skype Family Un fils à Beijing, un autre à Los Angeles, le troisième à Hong Kong, et moi-même à Montréal : c'est ce qu'on peut appeler une famille Skype. Le cas est de plus en plus ordinaire. Mais sans Skype, ce serai une famille dispersée en perte de communication. Skype permet l'échange en temps réel, intime, direct, comme autour d'une table de famille avec les enfants et les petits enfants, un jour d’anniversaire, un matin de cadeaux de Noël, mais aussi sans autre événement particulier. Restent les décalages horaires, à prendre en compte pour ne pas déranger à contre-temps ou demeurer sans réponse. Voilà bien une technologie de notre temps planétaire, de notre temps planétaire familial devrais-je même dire, une magie incroyable qui devient une quasi-banalité. Il faut savoir encore s'en étonner. Elle donne une précieuse intensité aux rapports familiaux. Une technosentimentalité qu'il faut savoir célébrer. Qui aurait dit qu'un code binaire pourrait intervenir si directement, si intimement dans nos vies ? Réf : Blog OINM 27/05/2015 |

Référence : 215031 Titre : Clocherie numérique Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La SmartChurch numérique Avec un téléphone intelligent, avec un laptop, on se croirait à la messe. Sonneries rituelles et régulières pour nous annoncer l'entrée d'un courriel ou d'un texto comme si c'était le saint-esprit qui se manifestait ou lors de l'élévation à la messe qui nous convoque. On lève les yeux au ciel, on baisse la tête, mais on reste assis. Et on est prêt pour recevoir le message de l'ange Saint-Michel. Clocherie numérique: ainsi se manifeste à nous la divine présence. Ne parlons plus du désenchantement du monde : Le numérique l'a réenchanté religieusement. Nous sommes ses fidèles paroissiens, toujours fidèles à l'office, sauf lorsque nous nous endormons du sommeil du juste. Mais au réveil, le numérique nous appelle avant même le café pour nous remettre en communication avec l'église intelligente: la smartchurch où flottent nos âmes en état de grâce. Je crois en toi, Numérique tout puissant, Intelligence suprême à laquelle rien n'échappe, SmartGod qui règne sur le ciel comme sur la terre et pour toujours. Réf : Blog Mythanalyse 27/05/2015 URL |

Référence : 215032 Titre : La fabulation mythique Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La naissance du monde et les organes fabulateurs de l'infans Le nouveau-né au début de sa vie extra-utérine ne fait pas de distinction entre son corps et le nouveau monde qui naît à lui. C'est à travers son corps qu'il perçoit un magma confus, ce sont les ouverture les plus actives de son corps aux sensations de ce nouveau monde qui sont les organes d'interprétation de toutes ses perceptions. C'est d'abord par les yeux, les oreilles, la bouche qu'il commence à interpréter ce monde naissant. Ce sont ses premiers organes fabulateurs, animaliers, dont demeurera une tendance fondamentale persistance plus tard à fabuler le monde selon un mode anthropomorphique. D'autres organes y contribuent aussi, qui sont les plus sensiblement actifs pour lui: l'estomac, l'anus, la vessie. Freud a certainement eu raison de souligner l'importance du stade anal dans les relations entre le nouveau-né et les parents. Mais il ne faut pas sous-estimer pour autant l'importance tout aussi déterminante de la bouche, des yeux, de l'estomac. Ce sont des paramètres structurants des premières interprétations fabulatoires de la naissance du monde, qui comptent au nombre des «structures anthropologiques de l'imaginaire», si je reprends ici l'expression de Gilbert Durand. Réf : Blog Mythanalyse 17/03/2015 URL |

Référence : 215033 Titre : La naissance du monde Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie C'est le monde qui naît à l'enfant et non l'inverse La naissance du monde, qui est l'objet de tant de mythes, se répète diversement à la naissance de chaque humain. Cette expérience physiologique, dont nous faisons tous l'expérience intime et traumatisante est beaucoup plus déterminante de nos imaginaires que toutes les hypothèses de la science astrophysique. C'est dans cette naissance individuelle du monde qui vient à l'infans qu'il faut chercher l'origine biologique, infantile ds mythes de la naissance du monde. Réf : Blog Mythanalyse 18/03/2015 URL |

Référence : 215034 Titre : Cosmogénèse et sociogénèse Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie L'interprétation du monde naissant par l'infans dans la matrice du carré parental est structurée par les imagos de la mère, du père, du monde nouveau et de l'autre. Elle constitue le fondement infantile de la cosmogénèse qui sera déclinée par les créateurs de la société adulte. Cette cosmogénèse variera en fonction de l'autre, ce pôle du carré parental à qui l'on doit la sociogénèse de cette première cosmogonie : l'influence déterminante de la société, de ses structures, de sa culture, de ses valeurs sur le carré parental et donc sur les fabulations mythiques de l'infans, qui seront précisées, recrées, déclinées, modifiées en forme de récits mythiques, de religions, d'images, de monuments, d'urbanisme, de films, de musique, etc. par les chamans, prêtres et créateurs de la société adulte dans laquelle cet enfant est né. Réf : Blog Mythanalyse 19/03/2015 URL |

Référence : 215036 Titre : Traces humaines (testament) Date : 2015 Famille/Série Observations : Premier projet pour une installation sculpturale à l’entrée de la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou Bibliographie Quatre cercueils, de taille normale, de couleurs différentes: bleu, rouge, jaune, vert (couleurs crèmes glacées, joyeuses), dressés en ligne côte à côte, fermés, mais dont les couvercles s'ouvrent au milieu comme deux battants de porte avec charnières. Chaque cercueil comporte un hublot qui permet en arrière du gribouillage que j'ai inscrit sur le vitrage, d'apercevoir les contenus spécifiques. Une plaquette sur chacun d'eux indique les catégories de traces: - Traces textuelles (ce cercueil contient mes livres, articles et papiers divers) - Traces photographiques (ce cercueil contient mes boîtes de photos et diapos) - Traces numériques (ce cercueil contient mes disquettes, disques durs, ordinateurs, tablettes, iPhone, références sites divers) - Traces privées (ce cercueil contient des documents, lettres et photos de ma vie privée, alors que les trois autres cercueils sont consacrés à ma vie publique et professionnelle) Ces quatre cercueils, pour lesquels j'ai conservé avec insouciance, dans diverses filières et boîtes de carton occasionnelles les traces qui y seront accumulées, feront l'objet d'un contrat avant ma mort avec une institution qui pourra les exposer comme elle en décidera. ce sera ma dernière oeuvre. Cette mémoire, c'est ma vie. Ma petite victoire sur la mort, qui a été l'incessant fil conducteur de mon activité. Vivre intensément et que ma vie me survive. Mon corps reposera alors en paix dans la terre du Québec pour retourner à la nature à la quelle je dois tout. Note ajoutée le 27 mars 2016 Le cercueil bleu sera trop grand. Il me semble qu'il devrait quand même avoir la même taille que les autres, comme affirmation de l'importance à venir de la culture en ligne. Les quatre cercueils devraient être intérieurement aménagés avec des tablettes permettant d'accéder facilement aux différentes archives. Ma bibliothèque personnelle, celle qui rassemble mes livres les plus importants, que j'ai apportés dans mes valises de Paris à Montréal au début des années 1980 - et complétés depuis- et avec lesquels j'ai régulièrement travaillé, dont je joins la photo ci-dessous, devrait trouver sa place au dos de ces quatre cercueils, d'un seul tenant, les livres étant accessibles donc à l'opposé des portes des cercueils. Le dos de ces éléments de bibliothèque étant renforcé par un panneau solide peint en blanc, visible comme arrière plan des cercueils, selon le croquis indiqué ci-dessous. Les objets déposés devant les livres sur les rayonnages font partie de la bibliothèque, ainsi que le panneau FUTUR, à garder dans cette position, fixé par un petit poteau de 20cm de hauteur. (voir photos) 3 +1 éléments de bibliothèque, qui seront réunis d'un seul tenant, selon cet ordre Réf : Blog Avenir de l’Art 14/10/2015 URL |

Référence : 215037 Titre : L'artiste chamane Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie L'art a pris la relève de la magie, puis de la religion dans nos sociétés athées. L'artiste est un créateur de cosmogonie et en devient l'intercesseur, celui qui ouvre un pont entre l'univers et l'homme, L'art est une seule voie à la métaphysique du monde où nous vivons. Il dessine ses structures, sa composition, ses hiérarchies, sa lumière, sa matière, et les émotions qu'elles génèrent. Quand la religion et la raison positive perdent leur crédibilité, c'est l'art qui écrit encore ses grands récits fabulatoires; lui seul et la science hasardeuse. Je l'écrivais dans L'Avenir de l'art (vlb,2010): Au fur et à mesure qu’on enterrera les dieux, l’art remplacera la religion et deviendra laïc. L’éthique se développera paradoxalement avec le progrès de la technologie. L’éthique inspirera l’esthétique. Réf : Blog Avenir de l’Art 24/03/2015 URL |

Référence : 215038 Titre : Art is art, is cosmogony Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Art is always partly about art and mainly about a vision of the universe. This is true not only for fine arts, litterature, architecture, cinema, music, but also and especially for choregraphy. Even sociological art is art and cosmogony, as any society is determined by the structures, imagos and values of its dominant cosmogony. Réf : Blog Avenir de l’Art 20/03/2015 URL |

Référence : 215039 Titre : Mythanalyse de STAR WARS Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Sans doute parce que la série Star Wars est explicitement fondée sur la mythologie, et réactualise les grands mythes, incarnés au premier degré, paradoxalement tempo-localisés dans le futur, je n'ai guère été tenté jusqu'à présent d'en reconstituer le cahier des charges, ou de réinventer les notes de George Lucas, lorsqu'il a conceptualisé ses personnages et le récit qu'il redécline dans chaque nouvelle version de cette saga exceptionnelle. En fait, tout ce que je pourrais en déchiffrer a certainement déjà été écrit par George Lucas lui-même dans sa recherche préliminaire au projet. Et cette oeuvre immense, telle un écho de l'oeuvre de Victor Hugo transposé en pleine science-fiction, qui cultive la simplification binaire entre le bien et le mal, qui réanime les masques du théâtre grec, tout en substituant à la catharsis de la tragédie l'apaisement du happy end, nous parle, bien entendu, de l'humanité d'aujourd'hui et non de son futur, comme elle prétend nous y inviter. Et souhaitons que l'humanité connaisse en effet un happy end, comme le veut l'optimisme pragmatique de la culture US, plutôt que la fatalité apocalyptique de la douleur grecque. Mais il y a aussi dans la saga de George Lucas une forte présence de la vie moyenâgeuse, du bestiaire de Jérôme Bosch, des villages paysans de Brueghel l'ancien, mêlés à des carcasses de technologie futuriste, supposés représenter un fragile refuge autochtone face à l'invasion des conquérants du mal, dont le grotesque évoque la comédie humaine. Star Wars, c'est du théâtre, du drame grandiloquent avec des décors de carton peint incrusté d'effets spéciaux de calibre exceptionnel. La psychologie est adaptée à un public de masse sans culture littéraire, ravi qu'on lui propose une épopée grandiose, dans un style populaire, dont il pourra cultiver les memorabilia et collectionner les produits dérivés comme les reliques d'une initiation secrète qui est devenue un culte. Pour les fidèles de Star Wars, c'est manifestement un plaisir sophistiqué d'en détailler les caractères, de repérer les échos d'un épisode à l'autre, et de revivre la mythologie grecque dans toute sa puissance, encore amplifiée par le primitivisme d'un Moyen-âge burlesque dans lequel elle est transposée, le tout mêlé à la gadgetterie de la science fiction. Il faut souligner que le souci de décliner avec cohérence les épisodes en fonction des premières images datant des années 1970, impose, malgré les effets spéciaux les plus sophistiqués dont l'industrie est désormais capable près de cinquante ans plus tard, un évident archaïsme des formes, des mouvements, des décors, qui donnent un sentiment passéiste par rapport à l'univers actuel de la physique et de la chimie nanotechnologiques. Bref, nous nous retrouvons avec le dernier épisode de Star Wars, tout juste sorti sur les écrans pour Noël 2015, "Le retour de la Force", dans une science-fiction étonnamment archaïque, qui me rappelle les animations numériques des années 1980. Cela ne nuit manifestement pas au succès de cette oeuvre, tant l'imaginaire se développe plus fluidement dans le primitivisme et l'archaïsme que dans un futurisme qu'on peine à imaginer. Contrairement à la mythologie, par nature passéiste, la mythanalyse explore les imaginaires collectifs les plus actuels. Mais l'exemple de Star Wars nous rappelle que ces imaginaires sociaux demeurent constitutivement archaïques; d'une part parce ils se sont développés dans notre psychisme selon les phases fabulatoires de chacun de nous depuis le stade foetal, et d'autre part parce que les récits que nous en devons à nos prêtres et à nos poètes se sont eux-mêmes inspirés des mythes anciens. Et parmi ces grands relayeurs des mythologies anciennes, il faut désormais compter les cinéastes parmi les plus influents, comme nous le démontre brillamment George Lucas. Réf : Blog Mythanalyse 29/12/2015 URL |

Référence : 215040 Titre : Mythanalyse du terrorisme Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Explorer ce que pourrait être une mythanalyse du terrorisme nous semble une entreprise extrêmement difficile. Mais comment se dérober à cette tâche, alors que se multiplient partout dans le monde les actes de terrorisme religieux les plus radicaux. Quelle fabulation collective peut être assez puissante pour conduire un esprit religieux à tuer à l'aveugle et à se faire exploser soi-même avec une ceinture d'explosifs? Au-delà des mots qui circulent dans la propagande djihadiste et qui expriment cette résolution, dans quel mythe profond s'enracine donc une motivation si radicale? Fanatisme et terrorisme sont étroitement liés. Certes le fanatisme ne conduit pas nécessairement au passage à l'acte effrayant que constitue le terrorisme; mais les deux sont liés dans une configuration mythique primaire. Le fanatisme déclare la supériorité absolue d'idées abstraites inscrites dans un récit imaginaire qui vient directement de Dieu ou du maître à penser. Ce texte, inscrit dans la Torah, parole d'évangile, sourate du Coran ou verset d'un catéchisme fasciste, est déclaré être La Vérité qui domine toute la réalité d'ici-bas, celle-ci ne pouvant être que dévalorisée, condamnée pour son manque de cohérence avec le credo fabulatoire, pour sa fausseté, son péché, ses valeurs fallacieuses ou dégénérées, ses souillures, et la vulgarité haïssable des êtres humains qui s'y complaisent. Cette Vérité est totalitaire et ne permet pas la moindre faille. Le fanatisme étant binaire, il induit la perte du principe de réalité qui permet la violence transgressive de tout humanisme ou respect des autres, qu'ils soient selon les cas juifs, protestants, païens, athées, homosexuels, ou simples citoyens ignorant délibérément cette Vérité, Et il peut conduire au génocide. Le premier point que nous retiendrons ici est donc cette opposition fondamentaliste et radicale entre une fabulation religieuse ou politique considérée comme sacrée et la réalité ordinaire qui y contredit ostentatoirement, qualifiée de déchéance. Cette opposition inclut la séparation et le rejet du monde profane. Elle induit la violence, elle appelle à l'exécution sans pitié, sans empathie de la masse des incroyants immergés dans leur souillure. Le terroriste est fanatisé et il répand sans hésitation la mort avec le glaive, le sabre, la kalachnikov ou la ceinture d'explosif au nom de son Dieu ou de son Führer sur ce fumier abject que nous sommes, nous autres incroyants, infidèles, juifs, jouisseurs, démocrates, homosexuels, ou membres de l'autre ethnie. Une telle évolution dans la psyché d'un homme normal fanatisé jusqu'à devenir terroriste suppose donc l'enseignement insistant d'un credo appelé La Vérité. Elle se développe comme une quête d'absolu, qui n'est possible que si cet individu est en état de grande vulnérabilité: humiliation, frustration par rapport à une réalité qui ne répond pas à ses désirs, qui ne satisfait pas ses besoins matériels, ses aspirations, et qu'il va tendre à condamner par déception totale. Bien entendu, les adolescents qui ont du mal à s'intégrer dans la société adulte, sur le marché du travail, ou qui sont déstabilisés par rapport à leur immigration dans une culture étrangère sont particulièrement fragiles et susceptibles de répondre à cette propagande, qu'ils interprètent comme une voie alternative à leur malheur. On mesure alors la puissance du credo dans lequel se nourrit ce fondamentalisme. Il implique un reniement tellement radical de la réalité, de ses compromis et des défauts qui lui sont inhérents, et une telle exigence de perfection, d'absolu qu'il entraîne une dichotomie entre réalité condamnable et Vérité suprême. A partir de ce stade psychique la violence froide et calculée s'impose comme une solution ou du moins une nécessité appelant à un devoir sacré. Nous en avons vu les effets dévastateurs lors des attentats terroristes qui se sont multipliés au nom du salafisme et du wahhabisme. Mais toutes les religions ont secrété tour à tour cette toxicité extrême. Refuser la réalité parce qu'elle nous fait souffrir, nous déçoit, conduit à des dépendances qui peuvent devenir pathologiques, que ce soit celle de l'internet, de la drogue, ou du fondamentalisme religieux. C'est la frustration par rapport au réel qui crée la fuite vers le virtuel, vers les paradis artificiels, vers le fanatisme politique ou ethnique, ou vers l'aliénation spirituelle. La diversités des fabulations religieuses dépend des contextes culturels et des époques. Elle ne devrait pas nous dissimuler que c'est ce même processus compensatoire par rapport au réel qui opère. Il en est de même de la diversité des drogues. Et on pourra se réjouir que la dépendance vis-à-vis de l'internet demeure, en comparaison, une drogue douce et socialement acceptable. Sa puissance ne devrait pas pour autant être sous-estimée, comme je l'ai souligné dans les Lois paradoxales du Choc du numérique (édition vlb, 2002), L'engagement dans le fondamentalisme et le terrorisme, qui en constitue le passage extrême à l'acte, ne se fonde pas dans dans un mythe, dans tel ou tel récit fabulatoire, que ce soit l'islam, le catholicisme, le judaïsme, le fascisme hitlérien ou communiste, au nom duquel on exècre les juifs, les gitans, les homosexuels ou les Tutsis, mais dans le rejet de la réalité jugée inacceptable. Ces comportements extrêmes, les mêmes dans tous les cas, qui devraient rester anomiques, individuels et exceptionnels, s'amplifient dans les imaginaires sociaux lorsqu'ils entrent en résonance collective dans une situation socio-historique particulièrement difficile et frustrante (crise économique de l'Allemagne qui favorisa la prise de pouvoir de Hitler, humiliation des populations arabes face à l'arrogance du triomphe matérialiste occidental, domination ethnique, etc.). Nous mettons ainsi en évidence le processus fondamental de toute fabulation mythique, qui se constitue toujours par rapport à la réalité, en réaction contre elle, pour expliquer imaginairement ce que nous ne savons pas ou ne comprenons pas, pour compenser imaginairement nos impuissances, ou pour soutenir imaginairement nos espoirs d'une réalité meilleure. Et ces mythes peuvent être bénéfiques ou toxiques, voire violents et même destructeurs, à la mesure de nos frustrations ou de nos espoirs. Nous en observons aujourd'hui le spectacle désolant. L'idéologie nazie appelle sans détour aux horreurs. Mais bien que l'islam puisse textuellement prêter à ces dérives de violence barbare, l'immense majorité des musulmans, ceux qui rejettent la charia, ont raison de dénoncer l'amalgame qui les associe injustement au terrorisme. Réf : Blog Mythanalyse 17/12/2015 URL |

Référence : 215041 Titre : L'archaïsme des religions Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Toutes les religions sont manifestement des fabulations archaïques, non seulement par l'ancienneté de leurs origines, mais aussi par leurs credos obsolètes et leurs pratiques aliénatrices. Elles déclinent, activent et nous imposent des mythes diversement toxiques. Nous observons que le salafisme et divers autres intégrismes islamiques se présentent aujourd'hui comme les plus néfastes de ces religions, tant ils revendiquent obstinément l'origine divine des législations sociales, qu'ils prétendent donc maintenir intransigeantes et figées, ce qui les entraîne dans le fanatisme et la violence. Comment peut-on croire encore aujourd'hui qu'en se faisant exploser et en tuant ainsi des personnes au hasard, on ira directement au paradis! Et je n'insiste même pas sur les vierges qui vous y attendent impatiemment. Comment tant de bêtise est-il encore possible? Et tant de barbarie? Comment peut-on encore appliquer la charria, refuser l'égalité des femmes, condamner la démocratie, régner par le spectacle du terrorisme! Les deux autres monothéismes, le judaïque et le chrétien, même s'ils génèrent aussi des dérives intégristes, sont devenus beaucoup plus tolérables dans la mesure où ils composent avec les valeurs de la société civile et le respect des droits de l'homme. Il ne faut pas pour autant adopter une pensée binaire, qui opposerait schématiquement les mythes bénéfiques et les mythes toxiques. Il est incontestables qu'il y a des aspects bénéfiques dans le christianisme, le judaïsme et l'islam contemporains. Il est vrai de même que des mythes éminemment porteurs comme ceux du progrès, de la démocratie, de la diversité culturelle peuvent aussi générer des effets pervers. Mais il demeure qu'ils sont globalement infiniment plus bénéfiques pour l'évolution de l'humanité que l'archaïsme des religions, car ils reposent non pas sur l'aliénation de la raison et une fabulation fataliste, mais sur les valeurs de lucidité, de raison critique et de liberté individuelle. La mythanalyse n'est pas tant l'exploration critique des imaginaires sociaux archaïques, que celle des mythes modernes, actuels et tournés vers le futur. Et elle ne se positionne pas comme une démarche neutre et académique: elle se veut prescriptrice. Tout en déchiffrant lucidement le mythe du progrès, dont elle prend totalement en compte la pensée fabulatoire, elle déclare croire à ce mythe et le promouvoir en raison de ses effets bénéfiques. Elle n'oppose pas fabulation et raison, ce qui serait ingénu. Elle est la première à soutenir que le rationalisme est lui aussi une fabulation humaine. Mais parmi les mythes qui nous gouvernent elle choisit ceux qui éthiquement sont les plus inspirants et efficaces. Et elle condamne sans équivoque les dérives de l'islam qui nous ramènent au pire des archaïsmes, un archaïsme qui a été déjà celui du catholicisme de triste mémoire à l'époque des croisades et de l'inquisition, mais que le catholicisme a été capable de rejeter en composant aujourd'hui avec la modernité. Réf : Blog Mythanalyse 13/12/2015 URL |

Référence : 215042 Titre : Panthéisme Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Dieu et la nature J'ai souvent écrit que la nature est Dieu. Mais comme tous les dieux, la nature a beaucoup de défauts, invisibles, visibles et spectaculaires. Tremblements de terre, cyclones, tsunamis, mais aussi mongolisme, frères siamois, handicaps de naissance en attestent. La liste serait longue! Cela nous rappelle que la nature n'est qu'un système énergie/matière sans conscience. Son génie que nous révèle les lois de la nature et sa foisonnante et fascinante créativité ne doivent pas nous dévoyer de la pensée matérialiste qui en rend compte. Certes notre conscience humaine n'est constituée que d'énergie et d'éléments premiers du tableau de Mendeleïev. La nature crée donc de la conscience chez les êtres vivants à des degrés divers, qui vont des végétaux aux humains en passant par le règne animal. Mais on ne saurait dire pour autant qu'elle a conscience d'elle même, ce qui est le premier critère définissant l'état de conscience. Lorsque Spinoza dit que la nature est Dieu, c'est une manière cachée de dire son athéisme matérialiste. Son panthéisme, que je partage, n'est aucunement une religion. Ce sont les hommes qui sont en quête de dieux, c'est à-dire de l'accomplissement d'eux-mêmes. Un rêve. Réf : Blog Mythnalyse 01/11/2015 URL |

Référence : 215043 Titre : La nature est Dieu - hommage à Spinoza Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Spinoza disait que Dieu est la matière elle-même, c'est-à-dire la nature. Il refondait ainsi sans l'admettre publiquement le matérialisme de Démocrite. Il est pour cela l'un des trois philosophes que j'admire le plus, avec Confucius et Nietzsche. Alors, je dirai, en plein cohérence avec Spinoza: La nature est dieu. La nature est Dieu. Et j'ajouterai: mon jardin est mon église. Je le soigne, j'y mets des fleurs, je l'honore, j'y mets de l'humanité. De l'humanité, à ma petite échelle, dans l'immensité de la nature. Dans l'immensité de dieu. Et je parle aux arbres, aux roches, à l'eau, je contemple la nature, le ciel, je regarde les animaux qui viennent de la forêt, je les écoute, comme on écouterait Dieu. J'y fais retraite et j'y travaille avec une immense conviction. C'est là que je ressens la puissance de la spiritualité. Il n'y a pas d'esprits dans les arbres, les montagnes, les rivières ou la lune, comme le croient beaucoup de populations autochtones. Mais l'esprit est dans la matière, la matière est dans l'esprit. La matière est esprit, l'esprit est matière. Il n'y a pas de solution de continuité entre l'esprit et la matière, entre la vie et la matière. J'espère être capable de me rappeler dans l'instant d'apaisement qui précédera ma mort. Il a fallu que je vive dans la nature "intégrale" du Québec pour en devenir conscient. Spinoza, qui vivait à Amsterdam, a su le découvrir dans son cheminement intégral, sans guère de contact sensible avec la nature. Cette prise de conscience est venue de la rigueur de son esprit, sans passer par la sensibilité dont j'ai fait l'expérience originelle. Réf : Blog Mythanalyse 06/07/2015 URL |

Référence : 215044 Titre : C'est la nature qui a créé Dieu Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La Bible nous dit que Dieu a passé une semaine moins un jour à créer l’univers et y a mis l'homme. Mais, c'est plutôt l'inverse qui est advenu : le sixième jour la nature a créé les hommes qui ont imaginé Dieu. C'est la nature qui a créé finalement cette chimère. Le génie de la nature est immense, incommensurable, au-delà des lois physiques et chimiques, jusque dans les plus étranges fabulations humaines. Réf : Blog Mythanalyse 17/10/2015 URL |

Référence : 215045 Titre : Dieu ou la Nature Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Pour Spinoza, le philosophe que j'admire le plus, Dieu c'est la nature. La Nature, c'est ce qu'on appelle Dieu. Fondateur du matérialisme théologique (si je puis dire) sans l'avouer, pour échapper à la vindicte qu'il avait déjà subie, il a bâti sa philosophie sur cette vision désaliénée. Depuis, il est devenu plus facile d'en parler, et nous pouvons comparer les vices et vertus de la religion et du matérialisme philosophique sans être poursuivi; Il est même permis de douter que les monothéismes et les guerres de religion auxquelles ils ont donné lieu, constituent un progrès si évident qu'on l'affirme communément par rapport aux cultes de la Nature. Il n'y a pas moins de superstition dans les religions monothéistes que dans les cultes de la nature. Il y a sans doute plus d'aliénation dans la croyance en un Dieu que dans la célébration de la nature. Le simple fait qu'on puisse aisément plaider autant en faveur de la nature que d'un dieu, permet de penser que la question se pose légitimement. Les deux mythes, celui de la Nature et celui d'un Dieu, comportent tous deux des aspects bénéfiques et des aspects toxiques pour l'humanité. Les cultes de la Nature ont pour eux une grande diversité peu propice à créer des empires, à la différence de l'islam arabe et du catholicisme occidental porteurs tous deux d'intégrisme. Ils ont cependant créé aussi des tueries ethniques, dans la mesure où ils sont plus identitaires que les grandes religions. Le cas du judaïsme est évidemment à part. Globalement, je tendrai à penser que la fin des monothéismes serait bénéfique. Et puisque l'athéisme demeure une solution qui a du mal à s'imposer, un retour à la diversité des cultes de la nature vaudrait mieux pour nous tous que le maintien des grands empires religieux. Je me sens moi-même spinoziste, matérialiste panthéiste. Je trouve plus de spiritualité, d'autonomie et de paix dans une forêt que dans une église. J'aime mieux les odeurs de la végétation que l'encens des églises. Je ne ressens jamais dans la nature l'aliénation qui suinte des voûtes des églises. J'aime mieux parler aux arbres et aux roches qu'à des prêtres. Réf : Blog Mythanalyse 29/04/2015 URL |

Référence : 215046 Titre : La nature est-elle numérique ? Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Manifestement la métaphore actuelle de la nature est celle du numérisme, comme elle l'a été dans le passé celle des esprits, de la providence ou de la mécanique. Ces grandes métaphores cosmogoniques ont chacune leur temps. Elles se succèdent tout en persistant dans l'inconscient collectif des sociétés. La métaphore numérique n'est plus celle de la mère (la nature), ni du père (Dieu), mais celle des fils (l'Homme), qui prend en charge son interprétation, son instrumentalisation, mais aussi sa préservation écologique (dans les meilleurs cas...) Réf : Blog Nouveau Naturalisme 24/03/2015 |

Référence : 215047 Titre : Qu'est-ce que la nature ? Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Pour les sociétés premières, la Nature était TOUT. Les hommes ressentaient vis-à-vis d'elle une crainte immense et la célébraient religieusement en conséquence. Les esprits étaient la Nature elle-même. Nous, les modernes jugeons cette relation de l'homme à la nature comme une superstition, une aliénation primitive. Aujourd'hui, pour les croyants, la nature est devenue un agrégat de matière et d'énergie. Ils s'y réfèrent comme à un décor, une réserve dans laquelle il faut puiser prudemment, par calcul et non par respect religieux. Et désormais nous en construisons une interprétation scientifique, comme si nous étions d'une autre substance que la nature, parce que nous nous sommes attribuées des âmes que nous opposons à la matière triviale. Pourtant, les athées, dont je suis, dans leur interprétation matérialiste, estiment que nous n'avons pas d'âme et que nous sommes de la matière et de l'énergie, animées par le vitalisme de la nature. Nous sommes désaliénés de la religion, mais nous redécouvrons que l'Homme est une production de la nature. Nous nous rapprochons donc de la conception des sociétés premières, l'aliénation en moins, car c'est l'Homme, que nous célébrons - nous-mêmes - notre liberté créatrice, bien qu'elle soit un attribut de la nature elle-même. A y bien penser, les matérialistes considèrent la nature comme des panthéistes, dans une posture intellectuelle rationnelle qui peut devenir spiritualiste. Mais nous ne lui attribuons plus d'esprits ou des intentions particulières vis-à-vis de nous. Plus de providence. Ni davantage de fatalisme. La nature EST. Nous SOMMES. Ces affirmations nous expliquent-elles quelque chose? Non. Elles ne sont que l'expression de notre désaliénation religieuse, que nous appelons le matérialisme. C'est déjà beaucoup! C'est la conquête de notre lucidité, de notre liberté, de nous-mêmes. Reste à donner un sens humain à l'EXISTENCE. Un sens éthique. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir dans cette quête de SAGESSE. Réf : Blog Mythanalyse 18/09/2015 URL |

Référence : 215048 Titre : Les étoiles me dépriment Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Si le monde n'est que volonté et représentation humaine, comme l'affirmait Schopenhauer, d'où ou de quel créateur vient l'homme ? Si nous sommes fils et filles des étoiles comme l'affirme Hubert Reeves, d'où ou de quel créateur viennent ces étoiles ? Et d'où ou de quel créateur vient ce créateur ? Nous tournons en rond dans l'infini de cette question. Je préfère l'illusion réaliste d'être le centre du monde à l'observation des étoiles qui nous fascine en nous annihilant. Réf : Blog Mythanalyse 28/04/2015 URL |

Référence : 215048 Titre : Les étoiles me dépriment Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Si le monde n'est que volonté et représentation humaine, comme l'affirmait Schopenhauer, d'où ou de quel créateur vient l'homme ? Si nous sommes fils et filles des étoiles comme l'affirme Hubert Reeves, d'où ou de quel créateur viennent ces étoiles ? Et d'où ou de quel créateur vient ce créateur ? Nous tournons en rond dans l'infini de cette question. Je préfère l'illusion réaliste d'être le centre du monde à l'observation des étoiles qui nous fascine en nous annihilant. Réf : Blog Mythanalyse 28/04/2015 URL |

Référence : 215050 Titre : Le corps et l'univers en réverbération Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Le corps et l'univers sont des réverbérations l'un de l'autre, des représentations qui se reflètent et peuvent s'analyser selon les mêmes métaphores. On le voit dans la magie à coup sûr, diversement dans les religions. L'ethnopsychiatrie y trouve les fondements de ses thérapies. La pensée humaine peine toujours à se libérer de l'anthropomorphisme et de l'ethnocentrisme, même lorsqu'elle croit se projeter hors d'elle-même dans une prétendue objectivité ou Dasein. La phénoménologie le dit souvent à sa manière quasi métaphysique ! Réf : Blog Mythanalyse 13/04/2015 URL |

Référence : 215051 Titre : Le Mythos précède et englobe le Logos Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La pensée grecque antique a dégagé progressivement le Logos, comme pensée juste, réelle, pragmatique, exacte du Mythos, la pensée imaginaire. A l'origine, mythos et logos étaient d'égale valeur, indissociables pour constituer la pensée. Aujourd'hui, l'usage courant est d'opposer le mythe, considéré comme pensée fausse typique, et le langage de la raison qui recherche la vérité. Les mythographes ont souvent proposé l'idée selon laquelle les mythes seraient un mode opératoire pour penser et tenter de résoudre les contradictions que la pensée rationnelle ne parvient pas à concilier. Pour Gilbert Durand, un mythe réconcilie "les antithèses et les contradictions traumatisantes ou simplement embarrassantes sur le plan existentiel". Bien qu'on doive à Gilbert Durand une véritable réhabilitation de l'imaginaire par rapport à l'ostracisme qu'avait imposé le rationalisme classique, il n'en demeure pas moins que le mythe apparaît encore ainsi comme un mode de pensée de second rôle par rapport au rationalisme. Il s'agirait d'une sorte de mode imaginaire, non linéaire de la pensée rationnelle, un pis-aller très significatif, légitime, mais qui vient combler un manque du logos, bref un faute de mieux du rationalisme, par rapport auquel le rationalisme logique apparaît comme supérieur. Cette interprétation est manifestement erronée, en ce sens que le mythe est antérieur à la pensée rationnelle et conceptuelle, et non pas un sous-produit du logos. Il origine du premier stade de fabulation de l'infans, celui qui ne parle pas encore et imagine selon ses perceptions et ses sensations confuses le monde qui naît à sa conscience. C'est seulement par la suite qu'il commencera à parler, à désigner par des mots les objets du monde extérieur et ses perceptions, ses désirs et ses peurs. Au début, l'infans n'est que sensations, émotions, désirs, sourires, peurs, cris et larmes, bref drames et apaisements, qui sont la matière et la trame même des mythes. De cette évolution du mythos au logos résulte la nature métaphorique du logos, dont les concepts ne sont que des mots-images, des représentations chargées d'imaginaire. De là résulte aussi le caractère fabulatoire du rationalisme lui-même, que Gilbert Durand reconnaît paradoxalement aussi. Jamais le logos ne deviendra un mode opératoire objectif producteur de La vérité sur le prétendu modèle des mathématiques. Ce fut là l'illusion étonnamment ingénue du positivisme. Il ne faudrait cependant pas conclure de ce relativisme incontournable que la mythanalyse rejette l'élucidation rationnelle comme mode de pensée. Le mythe de la Raison, si ses limites sont reconnues, demeure un mythe positif, porteur de lucidité et d'espoir, par rapport à la toxicité des mythes qui cultivent la superstition et l'aliénation religieuse. Comme à l'époque de la Grèce antique, le rationalisme, aussi illusoire soit-il, demeure un outil fondamental de lutte contre la superstition. Ce que tente la mythanalyse, c'est d'expliquer l'origine de la superstition, jusque y compris dans le rationalisme et la modernité. En particulier aujourd'hui dans les complaisances à la mode de la postmodernité. Réf : Blog Mythanalyse 15/04/2015 URL |

Référence : 215052 Titre : L'origine infantile du mythe de la lumière Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie "Que la lumière soit, et la lumière fut". Ce geste du créateur selon le récit de l'Ancien Testament suggère que la lumière a surgit soudainement des ténèbres. Et que ce fut un éblouissement premier. Toutes les mythologies ont diversement divinisé la lumière. Faut-il y voir un invariant omniprésent depuis toujours et dans toutes les cultures? La lumière est Dieu. Les étymologies rapprochent Yahvé, Zeus, Jupiter, le jour, etc. L'adoration du Soleil chez les Égyptiens anciens (Râ), chez les Incas et dans tant d'autres mythologies attestent clairement de l'importance du mythe. La lumière a été associée à l'esprit de Dieu, à la vérité (Platon), à la Raison humaine (Le Siècle des lumières), à la clarté, à l'élucidation des idées: l'Homme en a repris le vertus théologiques à son compte. Bien sûr, nous connaissons l'importance de la lumière pour l'épanouissement de la vie, encore qu'on sache aujourd'hui que la vie peut existe aussi dans l'obscurité totale et chez des êtres dénués d'organe de la vision. La théorie mythanalytique ne vise pas à établir un œcuménisme mythologique à propos de la lumière. Elle ne va pas chercher dans les temps archaïques une explication de l'importance de ce mythe liée aux migrations indo-européennes. Tout cela, qui relève de la mythographie, est certes fascinant. Mais la mythanalyse "met en lumière" une idée beaucoup plus simple à comprendre de ce quasi universalisme du mythe de la lumière. En effet, lorsque le fœtus est accouché, il sort de l'obscurité de l’utérus et après une épreuve chaotique d'expulsion, sa première perception de la naissance du monde est l'éblouissement, l'aveuglement fulgurant de la lumière du jour, qui assaille ses yeux. Cette expérience, qui est universelle et qui associe définitivement la lumière et la naissance du monde suffit amplement à expliquer l'importance universelle des fabulations qui en résultent dans l'imaginaire de l'infans, celui qui fabule, faute de connaître et de pouvoir conceptualiser. Lorsque le monde naît à l'infans, c'est la lumière qui est d'abord ce monde. Le monde est lumière de la création. Toutes les diverses déclinaisons de ce mythe premier, les religions, les adorations, les sacrifices humains, tout autant que les multiples métaphores du langage commun, ont certes varié extraordinairement selon les époques et les cultures. Et je ne songe aucunement à en sous-estimer les significations anthropologiques extrêmement riches. Mais je m'en tiendrai dans ma théorie mythanalytique à l'essentiel, beaucoup plus basique, biologique, qui est l'origine infantile de cet immense mythe. Cela n’empêchera aucun poète de s'en inspirer avec son génie. Réf : Blog Mythanalyse 12/04/2015 URL |

Référence : 215053 Titre : L'origine ineffable des mythes Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Les anthropologues et les mythographes font tous remonter l'origine des mythes à des récits qui datent de temps immémoriaux, inaccessibles, que des chamans, des griots auraient recueillis, puis que la tradition aurait transmis jusqu'à nous. Cela donne aux mythes une aura mystérieuse, sacrée, comme s'ils venaient d'ailleurs, de révélations d'on ne sait pas très bien qui. Que beaucoup de mythes datent de la préhistoire, cela est certain, mais les récits que nous en avons ont été depuis reformulés, précisés, détaillés, amplifiés par des poètes, des dramaturges, des chefs religieux (dans le cas par exemple du culte de la Vierge, ou de la Réforme), des chefs politiques (comme ceux de la Révolution française qui ont inventé les mythes de l'Histoire, de la Raison, du Progrès), voire ils ont été métamorphosés ou entièrement créés par des écrivains, des cinéastes, des musiciens dont on connaît les œuvres. Cette origine ancienne, inconnue, de beaucoup de mythes a permis à Jung de voir dans les imagos des archétypes universels et éternels, quasiment des eidos d'origine divine. Cela en a incité d'autres, parmi lesquels Claude Lévi-Strauss et Gilbert Durand, à croire à des invariants (c'est une déclinaison des eidos idéalistes). Voilà bien une nouvelle fabulation mythique! Ce qu'ils n'ont pas compris - aucun d'entre eux, aussi célèbres et respectés soient-ils - c'est ce que l'origine des mythes n'est pas seulement archaïque dans le cas de beaucoup d'entre eux, mais qu'elle est ineffable. Lorsque le fœtus naît, il est un infans, c'est-à-dire un être qui ne sait pas parler. Ce qu'il con-naît alors, c'est ce qui naît avec lui. Nous l'avons souligné : c'est le monde qui naît à lui, à sa conscience et non l'inverse que l'adulte croit pouvoir affirmer avec simplisme de son point de vue extérieur. Cette con-naissance (simultanée) du monde et du fœtus qui ne fait pas encore la distinction entre le nouveau-monde et son propre corps à travers lequel il développe sa conscience contribue certainement au caractère anthropomorphique des mythes. Ce qui lui apparaît, c'est un monde confus, indistinct, chaotique, dont la connaissance qui s'ébauche ne peut être que ineffable et donc fabulatoire à la mesure de ses sensations premières et de ses émotions. C'est une connaissance sans concept, sensible et émotive; c'est une conscience physiologique, organique. Voilà la réelle origine non verbale, ineffable des mythes. Les récits avec des mots ne viendront que plus tard. Mais ils seront écrits selon une structure et avec des acteurs qui sont ceux du carré familial. La boîte à outils originelle des mythes, est donc la même pour tout nouveau-né; d'où la fabulation de l'universalisme et des invariants, en ce sens que tout nouveau-né est accouché dans un carré familial biologique. Mais la diversité culturelle des mythes tient aux variations socio-culturelles de ce carré familial, sous influence de l'autre, ce quatrième acteur du carré, qui est la société où naît le fœtus et qui formate la structure et les valeurs du carré familial. C'est pourquoi il ne faut pas en perdre de vue la gestation bio-sociologique. Cette boîte à outils comporte une structure, celle du carré familial qui établit les relations entre l'infans et ceux qui l'entourent: structure tribale, indivise, conjugale, monoparentale, etc. qui constituera la future syntaxe des récits mythiques parce qu'elle s'est inscrite profondément et durablement dans le cerveau en activant les premiers réseaux synaptiques du psychisme infantile. Elle comporte aussi des acteurs originels: la mère, d'abord, puis le père qui apparaît, ainsi que le nouveau-monde parmi lesquels s'opère la naissance: ce seront des imagos indélébiles, dont on a fait des archétypes en oubliant que l'autre les formate selon une grande diversité socio-historique. Ces imagos originelles s'incarneront dans des figures animales, dans les éléments premiers, selon cette diversité, lorsque le temps viendra pour des chamans, des prophètes, des chefs de guerre de créer, cette fois avec des mots ou des images, des récits plus complexes, mais dont la syntaxe première et les personnages clés seront ceux de la mémoire inconscience, ineffable, du stade in-fantile. Bien sûr, ils disposeront alors de la complexité du langage verbal, écrit, visuel ou sonore de l'âge adulte. Ils pourront faire agir ces imagos diversement, évoquer des ambiguïtés, selon les émotions infantiles du désir, de la peur, de la satisfaction, et s'inspirer des fabulations du stade utérin, chaotique, de la tortue sur le dos, etc. de l'enfant que nous avons évoquées. Car il faut alors préciser qu'à l'origine ineffable des mythes, la plus fondatrice parce que la première, constitutive des premiers réseaux synaptiques du cerveau, succéderont, au fil des stades successifs du développement de la faculté fabulatoire humaine, des origines verbalisées, conceptualisées, à partir du moment où l'infans devient une être qui parle et donc qui nomme ses perceptions, ses émotions et les objets du monde dont il s'est extériorisé. Au stade de l'ourson, puis du pingouin, il continuera à fabuler, mais cette fois avec des mots et avec des personnages de son entourage familial. Lorsqu'il atteindra le stade du homard, celui du fils qui s'émancipe du père et construit son autonomie, il fabulera un monde qu'il veut s'approprier et mettre à sa main, selon ses émotions d'adolescent. C'est à ce stade que se développe le nouvel imaginaire, dans lequel les auteurs de la Révolution française ont trouvé leur inspiration pour inventer les nouveaux mythes du Progrès, de la Raison, de l'Histoire que j'évoquais plus haut. Le pouvoir de fabulation mythique ne cesse de se constituer et de se modifier avec l'âge de chaque être humain, selon le formatage incessant de la société dans laquelle il ex-iste. La mère, le père deviendront des souvenirs profondément actifs, mais l'autre ne meurt jamais. Les mythes dépendent des structures et de l'idéologie sociale dominantes. C'est pourquoi la sociologie n'est jamais loin der la mythanalyse. Réf : Blog Mythanalyse 01/04/2015 URL |

Référence : 215054 Titre : L'origine des mythes de l'air Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Après les distorsions, pressions, douleurs et anxiétés que subit le fœtus lors de son accouchement, la lumière vive et l'air se précipitent sur lui, l'assaillent sans merci. Le monde est d'abord lumière et souffle. Ce souffle/monde qui force sa bouche et ses poumons, va envahir son corps, presser son ventre, ses entrailles. C'est dans un effroi total que le fœtus va donc commencer à respirer le monde, selon un rythme d'abord harcelant, omniprésent dans ses organes vitaux. Cet excès, cet engouffrement du monde qui force ses voies respiratoires ne pourra jamais être oublié. Il s'inscrit profondément dans la mémoire inconsciente de chaque homme, qui l'identifie à l'origine du monde. Il ne faut pas s'étonner que ce traumatisme initial, originel, soit présent selon d'innombrables déclinaisons dans toutes les mythologies. Non pas que ce soit un «invariant» ou un «archétype», mais seulement en raison de son origine physiologique universelle. Ainsi, dans la mythologie égyptienne ancienne, c'est la lumière, Atoum, le dieu du soleil, qui engendre Chou, le dieu du souffle. Le premier verset de la Bible nous dit qu'à l'origine de la création «le souffle de Dieu planait à la surface des eaux». Et en hébreu le mot ruah signifiait à la fois le souffle et l'esprit de Dieu, son plus puissant attribut. Puis, toujours dans la Bible, «Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut» (Gn 1,3). Le souffle apparaît avant la lumière. Le souffle, c'est la vie. Il en est le symbole et le signe essentiel. Il est le lien permanent entre le monde et le corps qu'il envahit à un rythme régulier. Il assure cet échange intime et pénétrant entre le corps de l'infans et le monde avec lequel sa conscience se confond encore. Je respirerai le monde toute ma vie. Le monde me respirera toute ma vie. Lorsque ce lien cessera, ce sera la mort. Il faut donc prendre conscience de cet échange originel, créateur et durable entre le corps de l'infans et le monde qui naît à lui en pénétrant ses entrailles de son souffle. Réf : Blog Mythanalyse 21/03/2015 URL |

Référence : 215056 Titre : La mythanalyse se conjugue au futur antérieur Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie Lorsque le nouveau monde vient au fœtus accouché - on nous pourrions même dire lorsque le nouveau monde est accouché - l'indistinction est totale dans la conscience de l'infans entre ce monde qui naît et son propre corps. Ses yeux ne lui donnent au début qu'une vision confuse, sans profondeur de champ. Il est le monde naissant. Sa conscience n'est que de sensations et d'émotions qui s'inscrivent dans son cerveau. Ce monde n'est pas à portée de sa main, ni de sa bouche. Ce monde est main, est bouche. La rythmique de ce monde est celle de la respiration, de l'agitation musculaire, de la tétée. Elle est organique. Il n'a que des instincts, pas encore de concept qui lui permette de distinguer le soi animalier et le monde extérieur, de nommer les choses pour les distinguer, pour les séparer dans la confusion où elles se mêlent. Il ne peut pas encore même dire, comme Descartes «je pense, donc je suis». Il est infans. Moins il peut penser, plus il imagine. Moins il peut distinguer, moins il peut nommer, plus il fabule, en ce sens qu'il ne cultive pas consciemment une imagination, mais projette les émotions, les désirs et les peurs qu'il incarne sur ce magma confus dans lequel il est partie prenante, piégé, absorbé, dilué, mélangé indistinctement. Il est les fabulations de son corps/monde. Il fabule ses sensations plus qu'il ne pense. Ce nouveau monde qui naît avec lui est organique. Il est la conscience de proximité intime, organique de ses sensations, qui ne s'élargiront au-delà de ses propres organes et de sa peau que progressivement, avec le temps. Cette immédiateté confuse rappelle ce qu'écrivait Condillac en imaginant une statue à laquelle il donnait d'abord l'odorat et qui déclarait: «je suis odeur de rose».(Traité des sensations, 1754). L'infans est d'abord la lumière qui le fait souffrir, l'air qui emplit ses poumons, l'odeur de sa mère, du lait, le sein qu'il tète, autant que la crampe de son estomac, puis les premiers objets qu'il perçoit: ses mains, ses jambes, le visage de sa mère, de son père, un hochet rouge, etc., au fur et à mesure que sa conscience propre va s'éveiller. C'est pendant cette première période du corps confus agrégeant celui de l'infans que les synapses de son cerveau s'organisent en réseaux originels qui vont structurer son activité fabulatoire pour longtemps, sinon pour toujours. Réf : Blog Mythanalyse 20/03/2015 URL |

Référence : 215056 Titre : La mythanalyse se conjugue au futur antérieur Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie En publiant Mythanalyse du futur sur le Net en 2000 (www.hervefischer.net), je souhaitais insister sur la différence entre les recherches des mythographes qui interprètent les mythologies du passé et le choix délibéré que je me proposais d'étudier les mythes actuels. Christian Gatard a retenu la même option dans son livre intitulé Mythologies du futur (L'archipel, Paris, 2014). Selon moi, l’origine des mythes se trouve dans le futur antérieur, en ce sens que leurs récits se structureront et s’écriront à l’âge adulte à partir de l’expérience fabulatoire de l’infans dans le carré parental avec la mémoire des imagos et selon la syntaxe synaptique inscrite dans la mémoire inconsciente des fabulations fondatrices de l’infans. L'origine biologique infantile des structures de la fabulation mythique constitue le postulat déterminant d'une mythanalyse athée et matérialiste. C'est la différence radicale qui m'oppose à la théorie jungienne. Cette antériorité biologique, infantile de la fonction et des structures fabulatoires de l’homme, qui s’inscrit durablement dans son psychisme, dans ses réseaux synaptiques déterminera tous les récits mythiques à venir. Réf : Blog 12/03/2015 URL |

Référence : 215057 Titre : Quatre idées en gestation Date : 2015 Famille/Série Observations : Bibliographie La simultanéité des pages d'histoire (postmodernité synthétique) Le vitalisme de l'univers : le nouveau paradigme en gestation L'imaginaire débridé du numérique : le paradoxe de notre époque Le labyrinthe de la Tour de Babel : la Fondation Louis Vuitton de Neuilly n’est pas un musée, mais une tour symbolique de notre époque conçue par Frank Gehry et Bernard Arnault Réf : Blog Mythanalyse 05/01/2015 URL |