Le monde comme il va

Référence :
19904

Titre :
Le monde comme il va

Date :
1990

Technique :
acrylique sur toile

Famille/Série
Nouvelle nature financière

Dimensions
91×122

Signature
en bas, à droite et titre en bas, à gauche

Provenance
Collection particulière

Observations


Expositions
Buenos Aires – Céret – Centre Pompidou

Bibliographie
Exposition Art & économie humaine aux HEC, France
Economie humaine
Vernissage mercredi 19 Novembre à partir de 18h30
Commissaire : Paul Ardenne
Commissaire associée : Barbara Polla
Burak Arikan | Conrad Bakker | Yann Dumoget | IKHEA©SERVICES | Hervé Fischer |
Sean Hart | Marc Horowitz | Joël Hubaut |Pierre Huyghe | Ali Kazma | Florent Lamouroux | Tuomo Manninen | Adrian Melis | Deimantas Narkevičius | Lucy + Jorge Orta | Jean Revillard | Camille Roux | Edith Roux | Benjamin Sabatier | Julien Serve | Zoë Sheehan Saldaña | Paul Souviron |
L’art contemporain au prisme de l’actualité économique

Cette exposition se propose d’inventorier les rapports que les artistes plasticiens entretiennent aujourd’hui avec le monde de l’entreprise et, plus largement, avec l’économie à l’heure de la globalisation.
Les approches y sont de deux ordres :
1. la saisie « plasticienne » du monde de l’entreprise, de l’économie et de la production ;
2. le jeu avec les indicateurs économiques et l’univers de l’entreprise.
L’accent mis ici sur la créativité et le regard des artistes sollicités pour cette exposition tendent à humaniser le monde du travail et de l’économie. Ils restituent à l’homme une place d’acteur conscient, lucide et concerné.
Pourquoi cette exposition ? Pour signifier que l’économie n’est pas exclue des préoccupations de nombre d’artistes contemporains. Pour signifier, encore, comment la vision artistique de l’économie en vient à « humaniser » celle-ci : en la mimant, en la détournant ; en en élargissant, parfois jusqu’à l’absurde, les pratiques ; en en faisant un sujet non plus de tension, mais bien de décontraction.
Dans les symboliques de nos sociétés, beaucoup d’importance est accordée au politique et bien moins à l’économie matérielle. Si l’économie ne dirige pas, ou pas toujours, le politique, reste que la dimension économique n’est jamais seconde. Le matérialisme n’existe pas en tant que tel : l’économie, elle aussi, « écrit » une symbolique, elle ne manque jamais de s’inscrire dans des représentations du monde, au-delà de sa réalité concrète.
Inévitablement, les artistes s’y intéressent, notamment les artistes plasticiens qui retiennent, dans cette exposition, notre attention.
Curieusement cependant, l’histoire de l’art est chiche d’oeuvres consacrées au thème économique. Quand ces oeuvres existent, par surcroît, elles sont là surtout pour maudire l’économie. Celle-ci, à travers le travail et l’exploitation matérielle, dégraderait l’humain. Ce bannissement de l’économie est l’un des thèmes privilégiés du christianisme primitif : le
Christ a chassé les marchands du Temple et, ce faisant, a fait valoir le primat du symbolique
sur l’économie.
Le protestantisme, on le sait, modifiera en profondeur le rapport à l’économie. Pour un
protestant, la réussite économique est conditionnée par la morale religieuse : le succès dans le Beruf (travail) est un signe d’élection. Cette requalification positive de l’économie n’induit pas pour autant une création artistique à sa gloire. Les oeuvres d’art qui ont trait à l’économie, avant le XXe siècle, demeurent peu nombreuses : quelques portraits de banquiers dans la peinture flamande ; quelques représentations de marchands, de villes et des activités humaines ; des vues de marchés, de foires, de ports…

Il faut attendre la modernité pour voir l’économie trouver dans le champ de l’art une représentation plus consistante, et plus incisive aussi. Cette représentation suit deux axes :
un axe sibyllin (on joue avec l’économie), un axe critique (on dévalue le rôle de l’économie, on le stigmatise).
Pour l’axe sibyllin, citons Marcel Duchamp, qui paie, en 1919, son dentiste avec un chèque qu’il dessine, ou Yves Klein, avec ses Zones de sensibilité picturale immatérielle – des feuilles d’or sont échangées contre un simple bout de papier mentionnant la transaction. Encore, la fameuse série des Merda d’artista de Piero Manzoni, quelque 90 boîtes de conserve, dans lesquelles ce facétieux créateur italien a mis ses excréments, vendues au poids de l’or…
Quant à l’axe critique, celui-ci met en valeur l’idée que l’économie est au fondement de l’inégalité matérielle et par conséquent sociale entre les humains. Toute une peinture « sociale », favorisée notamment par l’idéologie communiste, fleurit sur ce concept, portraiturant des travailleurs exploités dans des lieux de travail dégradants. L’économie ainsi
représentée ? Une calamité humaine.

Quid enfin de l’économie quand on est artiste plasticien aujourd’hui ? Le point de vue des artistes a maturé : il se défie des caricatures et des simplifications. Lucide, pondéré souvent,
engagé parfois, l’artiste entend d’abord témoigner de ce qu’est l’ « économie ». Au-delà des clichés, il goûte aussi de jouer avec l’économie, en en détournant les principes, notamment au travers de l’art participatif et en créant des circuits économiques parallèles. L’art produit ainsi une modulation singulière du rapport de l’homme contemporain au matérialisme : il rematérialise l’économie sous des formes déviées et nous convie à mieux regarder l’économie réelle. L’artiste fait ici la preuve qu’il n’est ni médusé ni dépassé par l’économie. Il adopte une position d’acteur, à sa mesure et avec ses propres armes.

Paul Ardenne, commissaire de l’exposition
Barbara Polla, commissaire associée

Réf : Blog Avenir de l’Art 18/11/2014
URL

Richard Ibghy et Marilou Lemmens: Les prophètes said, 2013
Installation de Richard Ibghy et Marilou Lemmens à la
Voir photos (lien ci-dessous)
Intitulée «L’avenir», la Biennale de Montréal 2014 est incontestablement une bonne édition. J’y ai particulièrement aimé l’installation Les prophètes said, 2013 de ces deux artistes que je ne connaissais pas: Richard Ibghy et Marilou Lemmens, qui abordent le thème de la société quantitative et économique dans laquelle nous vivons.
Enfin, une prise de conscience qui devrait prévaloir depuis longtemps: celle des artistes paysagistes de la nouvelle nature économique qui s’est imposée à nous.
Voilà 15 ans que je peins ces paysages statistiques et financiers, dans un esprit critique, ironique, mais aussi comme un constat incontournable. L’installation d’Igbhy et Lemmens est présentées sur une longue plateforme (10 m sur 2 peut-être). Ce sont des petites maquettes en trois dimensions, de toutes sortes de matériaux, fil, fil de fer, bois, plexiglas, etc, colorées comme il se doit dans ces diagrammes. Elles sont fragiles, accumulées dans un apparent désordre, comme un micro-cosmos actuel, avec souvent des légendes type statistiques.
Je me sens moins seul. Rien de mieux, pour montrer le plaisir que j’ai eu à les découvrir, que de reproduire ci-dessous une peinture acrylique sur toile de 1999. Cette toile est actuellement présentée à l’Espace d’art contemporain de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC, Jouy-en-Josas, France) dans une exposition intitulée «Économie humaine».

Réf : Blog Avenir de l’Art 12/11/2014
URL

Mentions légales

Editrice et Directrice de la publication : Françoise GALLAND

Hébergeur du site :

Nom de l’hébergeur : OVH

Propriété intellectuelle :

Tous les contenus présents sur ce site (textes, images, illustrations, vidéos, etc.) sont protégés par le droit d’auteur et sont la propriété exclusive de Hervé Fischer ou de ses contributeurs. Toute reproduction, diffusion, modification ou utilisation sans autorisation préalable est strictement interdite.

Données personnelles :

Les données personnelles collectées sur ce site sont traitées conformément à notre politique de confidentialité. Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la collecte, l’utilisation et la protection de vos données personnelles.

Cookies :

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation. Vous pouvez consulter notre politique en matière de cookies pour obtenir plus d’informations sur l’utilisation des cookies et la gestion de vos préférences.

Liens externes :

Ce site peut contenir des liens vers des sites externes. Nous déclinons toute responsabilité quant aux contenus présents sur ces sites externes. L’accès à ces liens se fait sous votre entière responsabilité.

Limitation de responsabilité :

Nous nous efforçons de fournir des informations précises et à jour sur ce site, mais nous ne pouvons garantir l’exactitude, l’exhaustivité ou la pertinence des informations fournies. En conséquence, nous déclinons toute responsabilité en cas d’erreur ou d’omission concernant les informations disponibles sur ce site.

Loi applicable et juridiction compétente :

Les présentes mentions légales sont régies par la loi en vigueur en Fance Tout litige relatif à l’utilisation de ce site sera soumis à la compétence exclusive des tribunaux d’Angers, France

 

Réseaux sociaux
Autoportrait