Je tweete, donc j’existe

Référence :
211001

Titre :
Je tweete, donc j’existe

Date :
2011

Famille/Série
Icône/Série

Observations :

Bibliographie

Les oiseaux numériques se comprennent-ils? Tweet! Tuit! Tweet! Tuit! Faut-il traduire?
Twitter – en français : gazouiller – a été créé à New York par Noah Glass et Evan Williams, de la startup Odeo.Inc. Il s’agit d’un miniblog, au format d’un SMS, d’un maximum de 140 signes, soit une ou deux phrases, qui fonctionne en réseau social. Le 21 mars 2006, Jack Dorsey publiait son premier tweet . Voilà donc cinq ans. Un anniversaire à célébrer. En en quelques années, ce nouveau média, auquel bien peu croyaient à l’origine, est devenu un succès incroyable.
Il vaut la peine de donner ici quelques chiffres, publiés par la compagnie en 2011 :
En trois ans, ce site a atteint le milliard de Tweets. Maintenant, on en compte un milliard par semaine ! En 2010, ça gazouillait déjà au rythme de 50 millions par jour. Le 11 mars 2011, on a recensé 177 millions de tweets. Le jour de la mort de Michael Jackson, on en a compté une moyenne de 456 à la seconde. On atteint maintenant 7000 tweets à la seconde. Et le marché ne semble pas encore saturé : en mars 2011, on comptait quelques 600 000 nouveaux comptes par jour. Il faut dire que le téléphone mobile, dont le nombre atteint les 4 milliards sur la planète, a créé un effet d’accélération qui ne semble pas prêt de s’arrêter. Et tout ce gazouillis planétaire n’est géré que par quelque 400 employés aujourd’hui. C’est beaucoup moins que les 20.000 employés de Google.
Alors quoi ? Les gens ont-ils tellement de choses à se dire ? Ces informations sont-elles si importantes ? Il faut plutôt dire que l’expression anglaise de gazouillis choisie par les fondateurs était visionnaire. Comme les oiseaux dans le nid, sur les branches, les humains aiment gazouiller, sans nécessairement avoir grand-chose à se dire. Gazouillis euphoriques, sur la pluie et le beau temps, joie énergique de vivre, de dire qu’on existe ? Voilà un phénomène étrangement anthropologique. Et ça fonctionne hiver comme été, pendant les quatre saisons ; pas seulement au moment des amours. Et comme les oiseaux, les humains en usent aussi, sur un ton plus dramatique, pour donner les alarmes, annoncer les grandes nouvelles le plus vite possible : la mort d’un bel oiseau, d’un serpent ; l’apparition dans le voisinage d’un prédateur ; l’état des lieux : batailles, nourriture, curiosité, les grandes et les petites nouvelles des environs, bonnes ou mauvaises. Voilà le plus démocratique des médias de masse. Et pour ceux que le silence angoisse : du bruit qui apaise. J’existe, tu existe. Je suis ici. Tu es là. Où es-tu ? As-tu entendu ? Attention, il arrive. Le café tweet. Le zinc tweet. Le tweet arabe fonctionne intensément, dans la mesure où les gens ont le bec branché et où le gouvernement ne le leur coupe pas. On vient de le voir en Tunisie, en Égypte.
Le tweet se répand comme l’eau, partout. Il s’évapore comme l’eau dans l’air, au soleil, dans la terre, dans le sable. Je tweete, donc j’existe, se dit l’humain.
Il fallait y penser.
Une belle compensation pour l’anonymat généralisé des masses. Et il devient bien difficile pour nos gouvernants de se cacher lorsqu’ils dérapent et voudraient cultiver le secret.Comme une volée de moineaux, qui part à droite, vire à gauche, revient et repart, le gazouillis tourbillonne au-dessus de leurs têtes. Ce sont peut-être les oiseaux, désormais, qui garantiront le si lent progrès vers la démocratie que l’espèce humaine prétend imposer à ses vieux singes rusés et cyniques.

Réf : Blog OINM 16/03/2011

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