Référence :
211223
Titre :
L’économie noire
Date :
2011
Famille/Série
Icone
Observations :
Bibliographie
Elle domine l’économie formelle ou déclarée dans de nombreux pays, notamment ceux qui n’ont pas imposé le prélèvement régulier et autoritaire des impôts auprès des particuliers et des entreprises, et qui rencontrent conséquemment des échéances financières catastrophiques. Elle est présente partout à divers degrés, même dans les pays les plus fiscalisés, comme un mal nécessaire, parfois comme un mode de survie.
Réf : Blog Art et Economie 24/06/2011
La mondialisation: perfidie d’une fausse divergence
La mondialisation est une réalité qui s’impose à nous. Il est évident que l’écologie traverse les frontières, que nous développons une conscience planétaire et que nos économies locales, nos systèmes bancaires sont de plus en plus soumis aux équilibres et déséquilibres d’un écosystème mondial. Cela s’accentuera certainement de plus en plus. Voulez-vous du Coca Cola ? Non merci. Je préfère le Pepsi-Cola. Voulez-vous un blue gin fabriqué au Texas, au Bangladesh ou en Thaïlande ? Préférez-vous voir le dernier film avec Batman ou celui de Disney ? Ce n’est pas de cette mondialisation là qu’il y a lieu de douter, pour le meilleur et surtout pour le pire. Quant à y voir une divergence majeure et irréversible de notre époque – un lieu commun qui se répand -, il y a là une erreur majeure de vision. En fait de divergence, nous assistons plutôt à la généralisation planétaire de la violence du capitalisme et à son triomphe comme pensée unique.
Voyons ce qu’il en est. Notre interprétation de la planète et notre sensibilité deviennent bipolaires. Plus nous constatons la réalité de la mondialisation prônée et développée par l’économie néo-libérale, plus nous nous soumettons à l’impérialisme commercial, juridique et militaire des États-Unis, ou cinématographique de Hollywood, et plus nous nous tournons a contrario vers nos enracinements locaux, la défense de nos identités culturelles, le souci de protéger nos valeurs et notre patrimoine régionaux. L’essor de la mondialisation est inversement proportionnel à la défense de nos différences, comme en témoigne la déclaration universelle de l’UNESCO sur le respect de la diversité. En fait, plus la force de la mondialisation s’impose, plus le désir de préserver nos spécificités locales prévaut.
L’économie nous soumet aujourd’hui à une logique planétaire. Les multi- ou transnationales luttent contre les prétentions des États à défendre des particularismes nationaux, qu’ils soient industriels, commerciaux, juridiques ou culturels. L’économie mondiale ne veut pas d’exception. Sous la houlette américaine, selon la loi du plus fort, elle exige que la planète devienne son marché domestique, où elle pourra partout exporter et exploiter sans empêchement. Elle protège l’enrichissement des riches en tolérant les paradis fiscaux qui permettent l’évasion fiscale au détriment des classes moyennes. Elle impose en Europe, en Chine, en Inde, en Afrique le consumérisme comme une valeur universelle et prétend vouloir ainsi le bonheur de tous. Elle saccage l’environnement et le développement durable au nom de l’enrichissement immédiat. L’Organisation mondiale du commerce, les réunions du G20, du G8, la domination de l’OTAN et la défiance vis-à-vis des Nations Unies qu’elle ne domine pas, le modèle économique et financier ultracapitaliste que prétend imposer le FMI à tous les pays, même si les pauvres n’ont pas les moyens de vivre sous la loi du dollar : voilà la réalité, incontestable, de la mondialisation. Certes, elle prétend aussi se justifier par des vertus, celle d’imposer la démocratie, d’exiger le respect des droits de l’homme, des vertus admirables qui lui servent le plus souvent d’écran de fumée pour cacher ses turpitudes réelles.
Mais pour autant, cette mondialisation-là n’a pas bâti sa légitimité. L’économie et la finance ne peuvent pas constituer une rationalité sociale, ni locale, ni internationale. Elle est seulement mécanique. On ne peut pas supprimer les spécificités sociales au nom du néolibéralisme et des traités internationaux de commerce. Elle ne parviendra jamais à imposer sa vision de l’humanité comme une masse atomisée de consommateurs manipulables à merci. Les solidarités organiques demeurent – heureusement –, qui résistent, qui ne sont pas solubles dans l’économie, parce qu’elles sont des enracinements d’une toute autre nature que cette récente invention. Ces solidarités organiques ont des racines profondes dans la puissance des mythes fondateurs de chaque peuple. Les imaginaires sociaux qui les nourrissent prévalent sur les mécaniques superficielles et temporaires, qu’elles soient utilitaristes, quantitatives, économiques, commerciales, impérialistes ou militaires. Ce sont des incontournables que les entrepreneurs ne peuvent pas seulement utiliser dans le marketing commercial et les campagnes publicitaires. Ce sont des incontournables que même les lavages de cerveau des régimes dictatoriaux ne parviennent pas à atteindre et détruire, tant ils sont profondément inscrits dans les imaginaires sociaux. On peut vendre des congélateurs aux Inuits qui vivent dans les régions arctiques. Cela n’atteint pas la conscience de leur différence irréductible, comme on le voit dans leur art le plus actuel.
La mondialisation est un rêve de gens d’affaires nord-américains, qui peut tourner au cauchemar des peuples colonisés. Mais la multipolarisation en émergence sur la Terre n’en sera pas contaminée au point de réduire la diversité des mythes, des cultures et des valeurs que nous apprenons aujourd’hui, face au danger, à revaloriser. Bien au contraire sans doute. La mondialisation qu’on nous chante aujourd’hui est l’exemple même d’une fausse divergence.
Réf : Blog Hyperhumanisme 25/01/2014
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