Référence :
211284
Titre :
Le couple face-book-coca-cola
Date :
2011
Famille/Série
Icone
Observations :
Bibliographie
Coca-Cola affiche donc son succès: sa page facebook se classe au onzième rang des pages les plus visitées, avec celles des chanteurs les plus populaires et des autres grandes marques comme Starbucks ou Disney.
Coca-Cola se vante d’avoir 29,1 millions d’amis. Ainsi, tout est dit sur la vacuité de facebook et sur la servilité inconsciente de ce genre d’amis qui, sans le moindre esprit critique, s’enrôlent et s’asservissent volontairement dans les stratégies promotionnelles de ces multinationales. Il tombent sans doute dans l’illusion d’être associés à la puissance et à la gloire astrale de ces compagnies de divertissement et de consommation, qui semblent donner sens à leur vie dans le monde supérieur du numérique. Les voilà connectés au vide planétaire du réseau social, branchés au gaz de la boisson célèbre. Il ne faut pas grand-chose pour les euphoriser. Mais il faudra plus pour changer le monde.
Réf : Blog OINM 21/11/2011
Mythanalyse de Facebook (1)
Ce sentiment océanique qui nous berce aujourd’hui tient à la sensation conviviale et affective que nous procure le web, tel un liquide nourricier, doux et tiède, où nous évoluons sans effort. C’est à se demander si la couleur de la prochaine génération de nos écrans cathodiques ne va pas virer du bleu azuré au rose chair de la tendresse. Les adolescents demandent de l’amour et sont en recherche d’identité. Ils retrouvent sur Facebook et bien d’autres réseaux sociaux des « amis » qui passent leur temps à cliquer obsessionnellement l like comme autant de demandes de caresses. Facebook, c’est de l’eau sucrée qui ruisselle de la «montagne de sucre» (ainsi se traduit le nom de son fondateur Zuckerberg, qui l’a ainsi inconsciemment programmé, aurait dit Lacan). Une eau sucrée dont nous nous nourrissons, que nous suçons, que nous tétons Nous nous y confions, photographies de notre vie privée à l’appui. Les adolescents aiment cette intimité numérique. Les utilisateurs, qui étaient au début des receveurs passifs, sont devenus proactifs ; ils y investissent de la créativité, donc de l’énergie. L’interactivité et le frottement des messages créent la chaleur des échanges humains. La métaphore thermique célébrée par McLuhan pour caractériser les médias électriques persiste dans l’humanité du numérique. La grande célébration de l’interactivité à laquelle nous assistons de nos jours, l’emphase mise sur le web 2.0 et sur l’idée de l’utilisateur-producteur de messages correspondent manifestement à des utilités, mais aussi à une survalorisation imaginaire de la chimie virale des échanges. Nous sommes transportés par une nouvelle sensibilité, celle du contact tactile numérique, de l’expérience virtuelle ou virtuexpérience : le biovirtuel vécu comme une intensité de l’esprit et de la peau – la peau électronique que décrit Derrick de Kerckhove. L’interactivité crée de l’émotion, des sentiments, de la fébrilité qui excitent les utilisateurs, rapprochent les amis, fidélisent les abonnés.
Il ne faut pas chercher ailleurs le succès de Facebook, qui est avant tout psychique, quasi biologique. Nous sommes rendus à une pratique sociale où l’important n’est pas d’avoir quelque chose à dire, mais de communiquer – d’avoir l’illusion de communiquer, d’être en contact, de coller. Là encore, McLuhan semble avoir été malheureusement trop perspicace.
Réf : Blog Mythanalyse 11/02/2014
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