Référence :
214010
Titre :
Robots
Date :
2014
Famille/Série
Pilule
Observations :
Bibliographie
Qu’est-ce qu’un robot ?
Les robots, ça fait déjà vieux: has been. Vieux comme le monde. Voilà ce que j’ai d’abord envie de répondre à cette étudiante de l’Université de Brno qui me pose la question:
From: michaela kotlandova
Message: Dear Mr. Fischer.
I am a student of Theory of Interactive Media at Masaryk University of Brno, the Czech republic. Currently I write my master thesis on Robotics Arts – Aesthetics of Hardware in the New Media where I am going to mention the projects and opinions of yours. I decided to adress some artists and theorists that I mention in my thesis in order to make a survey that will help me get insight into this technologic phenomenon.
I dont write names or works, dont want to influence you, I’m interested in a natural reaction.
Therefore I would like to ask you a question: What is a robot?
Thank you very much for your time
Best wishes
Nous avons des robots culinaires, des machines robots dans les usines de montage ou dans des milieux hostiles à la vie. De la mécanique électronique asservie à nos utilités, que nous faisons travailler pour nous.
Mais le design a changé avec la miniaturisation. Nous sommes au stade des nanorobots, les nabos, comme on pourrait les appeler.
Dans tous les cas, ce sont nos esclaves. Ceux qui prétendent leur donner une âme, des émotions et des sentiments, par compassion ou par imagination futuriste, commettent une erreur dangereuse. Pensez à Frankenstein! Un hybride frustré, mal conçu, qui devient dangereux et dont nous perdons le contrôle. Un bon robot doit demeurer un bon esclave, dénué de liberté, d’imagination et entièrement soumis. Et cela vaut autant pour les nabos que pour les vieux robots. Grâce à leur miniaturisation, nous les introduisons dans le corps humain, bientôt dans le cerveau, et s’ils se dérèglent, s’ils ont un bog, ils deviennent dangereux.
Au-delà des robots esclaves, un robot a toujours été, que ce soit un golem, un bon génie dans une théière magique ou un chien robot génial (le genibo coréen), un désir de puissance, de socialité, qui peut aussi tourner au cauchemar. Les robots sont des concrétions technologiques de cet imaginaire. Ils incarnent nos instincts, Éros, Thanatos ou Prométhée, principalement Prométhée, notre instinct de puissance, qu’il faut ajouter aux deux instincts explorés par Freud.
Et le temps n’est pas venu d’un nouveau Freud, qui couchera les robots, bientôt devenus cyborgs, sur son divan pour les psychanalyser. Le mythanalyste fera mieux, qui diagnostiquera dans nos inconscients collectifs nos désirs de puissance, ou, à l’opposé, de renoncer à nos libertés individuelles pour déléguer notre intelligence humaine, jugée obsolète, à la perfection neutre du Grand Ordinateur Central et nous y soumettre en paix. Au moins, Dieu n’était pas un robot. Mais ne serait-il pas devenu aujourd’hui, le Grand Informaticien de l’univers, dont les humains ne seraient que les algorithmes? La fiction humaine n’a de cesse !
Réf : Blog OINM 10/05/2014
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