Mythanalyse et postmodernisme

Référence :
214073

Titre :
Mythanalyse et postmodernisme

Date :
2014

Famille/Série


Observations :

Bibliographie

Postmodernisme et mythanalyse apparaissent aujourd’hui, avec le recul du temps, comme deux démarches contemporaines. Elle émergent toutes deux dans les années 1970. Toutes deux réagissent aux catastrophes du XXe siècle par une volonté de démystification des grands récits mythiques fondateurs : la Religion, le Rationalisme positiviste, l’Humanisme bourgeois, l’Histoire, le Progrès. Mais la dénonciation postmoderne, assurément fondée, légitime, nécessaire, lucide va proposer le jardin de fleurs, le présentéisme, le tribalisme païen, la jouissance ou la résignation, le fatalisme tragique et décadent, tandis que la mythanalyse élabore une théorie critique des mythes, de leurs fondements, de leur rôle incontournable, et invite à choisir entre les bons mythes, porteurs d’espoir, et les mythes toxiques et dévastateurs. Autrement dit, la mythanalyse ne renonce pas aux mythes de la Raison critique, de l’Élucidation, du Progrès éthique et propose de nouveaux mythes pour le futur: l’hyperhumanisme, l’éthique planétaire, la création humaine. Le relativisme, qui leur est commun, est la réponse nécessaire aux désastres du XXe siècle, à la Shoah, mais la mythanalyse, comme Sisyphe, invite à remettre sur nos épaules ce poids de souffrances et d’espoirs pour poursuivre avec persévérance vers la construction d’un futur meilleur. La mythanalyse fait preuve d’une résilience, à laquelle le postmodernisme ne veut plus croire. Le postmodernisme a été nécessaire, mais il n’est pas une posture qui puisse se perpétuer durablement sans favoriser de nouvelles dérives catastrophistes. La société a besoin de croyances pour survivre et maîtriser la puissance des instincts humains, réguler Éros, Thanatos et Prométhée.
Et la mythanalyse, telle que je l’ai pensée et pratiquée, à la manière du postmodernisme, commence par la démystification du Progrès, celui de l’obsession avant-gardiste exacerbée qui occupe les artistes occidentaux des années 60-70 (L’Histoire de l’art est terminée, performance au Centre Pompidou en 1979 et publication du livre éponyme en 1981 chez Balland. A l’opposé, elle propose « l’hygiène de l’art» et «l’art sociologique», une pratique interrogative et démystificatrice de l’art, qui fait prévaloir l’éthique sur l’esthétique.
Il ne faut pas s’étonner en conséquence des affinités temporelles, relativistes et critiques entre mythanalyse et postmodernisme, mais il faut aussi souligner l’opposition de leurs démarches, l’une qui tient à demeurer présentéiste et jubilatoire, l’autre qui, tout en se déclarant une théorie-fiction, opte pour le mythe de l’Humain créateur, poursuit le chemin initié par le siècle des Lumières, considère les chaos du XXe siècle comme un regret, et reprend ses efforts sisyphiens vers un futur meilleur que l’homme a l’obligation de créer.

Réf : Blog Mythanalyse 17/04/2014
URL

Mentions légales

Editrice et Directrice de la publication : Françoise GALLAND

Hébergeur du site :

Nom de l’hébergeur : OVH

Propriété intellectuelle :

Tous les contenus présents sur ce site (textes, images, illustrations, vidéos, etc.) sont protégés par le droit d’auteur et sont la propriété exclusive de Hervé Fischer ou de ses contributeurs. Toute reproduction, diffusion, modification ou utilisation sans autorisation préalable est strictement interdite.

Données personnelles :

Les données personnelles collectées sur ce site sont traitées conformément à notre politique de confidentialité. Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la collecte, l’utilisation et la protection de vos données personnelles.

Cookies :

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation. Vous pouvez consulter notre politique en matière de cookies pour obtenir plus d’informations sur l’utilisation des cookies et la gestion de vos préférences.

Liens externes :

Ce site peut contenir des liens vers des sites externes. Nous déclinons toute responsabilité quant aux contenus présents sur ces sites externes. L’accès à ces liens se fait sous votre entière responsabilité.

Limitation de responsabilité :

Nous nous efforçons de fournir des informations précises et à jour sur ce site, mais nous ne pouvons garantir l’exactitude, l’exhaustivité ou la pertinence des informations fournies. En conséquence, nous déclinons toute responsabilité en cas d’erreur ou d’omission concernant les informations disponibles sur ce site.

Loi applicable et juridiction compétente :

Les présentes mentions légales sont régies par la loi en vigueur en Fance Tout litige relatif à l’utilisation de ce site sera soumis à la compétence exclusive des tribunaux d’Angers, France

 

Réseaux sociaux
Autoportrait