Référence : 214099 Titre : De l’intelligence dite «collective» Date : Bibliographie Cette cosmogonie est de racine grecque, polythéiste et prométhéenne. Elle l’emporte donc aujourd’hui sur la cosmogonie biblique. Et l’homme lui-même change beaucoup aussi. De victime de Dieu (chassé du Paradis terrestre), donc déchu et soumis, il devient le vainqueur de Dieu, libre créateur de son propre univers grâce à la nouvelle puissance – humaine et non plus divine -, qu’il tire de la science et de la technologie. L’homme qui se voit comme un réseau pensant, comme un hypertexte vivant, traite les informations qu’il capte et les transforme en idées créatrices. L’hypertexte humain devient planétairement interactif. Et c’est en abusant de cette idée que plusieurs ont lancé le concept d’ « intelligence collective », suite aux réflexions de Douglas Engelbart, l’inventeur de la souris, dans Augmenting Human Intellect: A Conceptual Framework. Il me semble qu’il est plus pertinent de parler seulement d’« intelligence connective » ou d’« intelligence partagée » pour désigner cette possibilité d’une intelligence individuelle mieux informée et donc plus productrice, plus performante, grâce à un accès aux connaissances démultiplié par les liens numériques. Donner à l’intelligence plus de ressources pour s’exercer, ce n’est pas augmenter le QI – le coefficient intellectuel d’une prétendue intelligence humaine diffuse comme une aura autour du globe terrestre, car nous ne sommes pas de ceux qui invoquent ingénument une noosphère ou un cortex planétaire virtuel, qui envelopperait la Terre comme une couche supplémentaire d’atmosphère. Cette aura n’existe pas. Il serait plus intelligent de parler d’ « intelligence 2.0 », ou même 3.0 si l’on veut être emphatique, car c’est le jeu des liens et des échanges interactifs qui favorise l’exercice de l’intelligence individuelle. Il ne faut pas hypostasier ces liens et inventer une intelligence fusionnelle planétaire, même et surtout lorsqu’on veut donner de la crédibilité à la loi de la divergence. Il n’est pas nécessaire pour être démonstratif de fantasmer théoriquement, comme il arrive si fréquemment de nos jours aux enthousiastes du numériques. Cette ingénuité collective bien réelle nuit même au concept d’intelligence collective dont on prétend démontrer l’existence. Réf : Blog OINM 13/01/2014 |