Référence :
218021
Titre :
Plasticité neuronale et encodage programmatique
Date :
2018
Famille/Série
Observations :
Bibliographie
Les experts en neurosciences nous disent, depuis longtemps maintenant, que le sommeil paradoxal durant lequel le cerveau connaît une intense activité métabolique, pourrait constituer une période privilégiée de remodelage synaptique et que le rêve pourrait être le moment d’un processus actif de désapprentissage (reverse learning ou unlearling). Ils soulignent la plasticité synaptique qui permet de créer de nouvelles synapses et à en éliminer d’autres. Ils observent la conversion d’un codage reposant sur le transfert électrique de messages dans un circuit neuronal en une mémoire inscrite dans la structure même du circuit. Ils notent qu’une telle transition entre mémoire court terme et long terme suppose une étape de plasticité synaptique guidée par l’activité électrique du réseau. Il en résulterait un remodelage complet de la topographie des représentations somato-sensorielles. (*)
On comprend dés lors, d’autant plus que le nourrisson rêve en moyenne huit heures par jour, que toutes ses fabulations interprétatives du monde qui naît à lui s’inscrivent durablement dans la plasticité originelle des ses circuits neuronaux et constituerons des matrices fabulatoires de toutes ses futures émotions et rationalisations de son rapport au monde.
Et s’il est vrai que le sommeil paradoxal qui ponctue encore chaque nuit plusieurs fois le sommeil de l’homme adulte, est avant tout une prolongation du sommeil du foetus et du nourrisson, on comprend qu’une thérapie mythanalytique est capable de recoder biologiquement les matrices fabulatoires de l’adulte, à supposer que le thérapeute ait l’autorité de proposer à son patient des récits mythiques convaincants et bénéfiques qui aient la puissance de se surinscrire dans les réseaux synaptiques du patient et inhiber les matrices toxiques héritées de son jeune âge.
Sans même l’intervention du mythanalyste, des expériences nouvelles et positives que vit l’adulte pourront aussi déprogrammer les matrices anciennes, les recoder positivement et inciter l’adulte à modifier dynamiquement son rapport au monde. Il demeure que la plasticité de son cerveau d’adulte est beaucoup moins grande que celle du nouveau-né et que cette reprogrammation est donc beaucoup plus difficile à inscrire biologiquement dans son cerveau. Cela pourra même être impossible, si les mythes alternatifs de sa société d’appartenance manquent de pouvoir de persuasion, par exemple si je ne crois pas vraiment à la démocratie, au progrès, à l’éthique planétaire et me laisse davantage influencer par le pessimisme latent ou par la logique perverse d’un mythe raciste ou anarchiste.
(*) Propos de Jacques Demotes-Mainard et Yves Fregnac in « À quoi sert le cerveau? », SCIENCE & VIE, No 195, juin 1996. Parmi les publications plus récentes, il faut souligner les travaux de Lionel Naccache et notamment : Le nouvel Inconscient : Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, Paris, 2006.
Réf : Blog Mythanalyse 10/07/2018
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