Référence :
21010
Titre :
Sisyphe et la tour de Babel, la construction de l’Europe
Date :
2010
Technique :
Acrylique sur toile
Famille/Série
Mythanalyse
Dimensions
178 x 178
Signature
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Provenance
Collection particulière
Observations
Expositions
Centre Pompidou
Bibliographie
Babel et Sisyphe
Le mythe de la Tour Babel a été toujours négativement interprété par les exégètes chrétiens, alors que j’y découvre l’expression du désir de l’humanité de s’élever. Une aspiration vers Dieu, comme dans la construction des cathédrales, ou une aspiration de l’humanité à s’élever avec ses propres forces vers un stade supérieur de son évolution, vers plus de puissance et pourquoi pas aussi vers plus d’intelligence et de sagesse, compte tenu de cette sorte de topologie verticale de notre imaginaire entre le haut et le bas, le supérieur et l’inférieur.
Je l’ai déjà souligné souvent aussi, le mythe de la Tour de Babel est le premier mythe de la communication, fondateur de notre société de l’information et des médias sociaux.
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Et nous sommes conduits à y associer le mythe grec de Sisyphe, ce roi puni lui aussi, par Zeus, qui chaque matin remet sa lourde charge sur ses épaules pour remonter la montagne dont la pente le fera retomber chaque soir à son pied. Sisyphe symbolise lui aussi notre désir humain d’élévation. Sisyphe est celui qui tente chaque jour de porter plus haut sur ses épaules une lourde pierre de l’édifice dont nous sommes les bâtisseurs: l’humanité.
Les théories sont des histoires fictives de désir et de peur qui nous apaisent provisoirement. Les mythes sont des récits explicatifs des origines et des fins de l’humanité.
Le mythe de la Tour de Babel qui mettait en scène l’éclatement d’une humanité punie pour son ambition à s’élever, ne fonde-t-il pas aujourd’hui la richesse créatrice de sa diversité? N’est-il pas le plus contemporain des mythes, celui qui nous invite à édifier le futur ?
Et n’exige-t-il pas alors paradoxalement de tisser les liens d’une solidarité planétaire pour reprendre ensemble, comme autant de Sisyphe, la construction de cette tour porteuse de nos espoirs ?
Réf : Blog Mythanalyse 05/01/2011
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Peinture et mythanalyse
Les poètes, les conteurs, les peintres, les musiciens inventent les mythes, les célèbrent, en développent les récits, les transforment, et depuis Homère et Hésiode et tant d’autres, ce processus n’a jamais cessé. La Révolution française a inventé aussi ses mythes. En peignant Sisyphe prêt à escalader la Tour de Babel, encore grouillante des hommes qui eurent l’audace de lancer un défi au ciel, je lie deux mythes, le grec et le biblique, qui ont contribué à fonder la civilisation occidentale, et j’évoque la persévérance humaine, prête à célébrer la diversité linguistique et culturelle qui est devenue aujourd’hui l’une de nos grandes valeurs de progrès et de paix, célébrée par l’UNESCO.
Je suggère aussi que la vérité est dans le puits, au fond du puits, dans l’eau originelle où il faut aller la chercher.
Réf : Blog Avenir de l’Art 10/06/2014
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La vérité est dans le puits, au fond de l’eau matricielle de la naissance de la vie, qu’il faut explorer. Sisyphe est résiliant, la Tour se perd dans le ciel. C’est le privilège du peintre de repeindre les mythes sous un nouveau jour, avec une nouvelle signification, en faveur de la diversité linguistique et culturelle avec une persévérance pacifique, telle que la célèbre la déclaration de l’UNESCO. Un espoir à réanimer chaque jour.
Réf : Blog Mythanalyse 10/06/2014
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Colloque L’Europe des musées au Centre Pompidou
Réf : Blog Avenir de l’Art 06/04/2019
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