Référence :
21308
Titre :
Le stade de la tortue sur le dos (série 4/10)
Date :
2012-2014
Technique :
Acrylique sur toile
Famille/Série
Le bestiaire de la mythanalyse, 10 toiles
Dimensions
122 x 92,5
Signature
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Provenance
Collection particulière
Observations
Expositions
Centre Pompidou
Bibliographie
Les mythes sont des drames, heureux ou malheureux, souvent tragiques, comme la vie des humains. Pandore, lorsqu’elle ouvre la boîte de tous les maux malgré les avertissements, ne nous condamne pas qu’au pire, car elle referme le couvercle à temps pour n’en pas laisser échapper l’espérance.
Lorsque le nouveau-né fabule en commençant à interpréter le monde qui est né à lui au moment de l’accouchement, il est réduit à l’impuissance, comme une tortue sur le dos, dépendant malgré tous ses efforts du bon vouloir de ceux qui l’entourent dans le carré familial. Réduit à gesticuler vainement, à crier, à hurler par moments pour se faire entendre et parvenir à ses fins, il est pris dans le drame, la crainte et l’espérance. Ce stade de la tortue sur le dos va durer plusieurs mois, entre sourire de séduction et cris de réclamation, animés par l’instinct de vie. Il lui faudra attendre longtemps pour acquérir un peu d’autonomie gestuelle et sortir de son impuissance passive. Il en tirera un désir de revanche et de puissance à la mesure de sa frustration et de son exaspération infantile, cet instinct de puissance que j’ai appelé Prométhée et attaché aux deux instincts freudiens, Éros et Thanatos.
Ce stade de la tortue sur le dos, exceptionnel dans le règne des mammifères, sera déterminant pour sa vie d’adulte. Il est partie constituante à l’origine des mythes.
Ref : Blog Mythanalyse 25/06/2014
URL
le nouveau-né comme une tortue sur le dos
De l’impuissance prolongée naît instinctivement le désir de puissance: Prométhée.
Réf : Blog Tweetart 26/06/2014
C’est le monde qui vient à l’enfant
Contrairement à l’expression courante qui dit que l’enfant vient au monde, comme il est d’évidence pour les adultes qui assistent à l’accouchement, il est d’évidence aussi que pour le nouveau-né, c’est le monde qui accouche dans sa conscience. Le fœtus, déjà, dans la vie utérine interprétait sans doute confusément les impressions que ressentaient ses sens en formation, des bruits, notamment organiques du corps maternel, mais aussi des mouvements, des bruits, voire de la musique, peut-être des lueurs à travers les membranes utérines, des satisfactions ou des douleurs physiologiques. Incapable d’en expliquer l’origine, il fabulait peut-être confusément, émotivement et n’était certainement pas capable de séparer ces sensations de son propre corps fœtal-maternel.
Après l’accouchement, ces sensations se multiplient et se diversifient. Les spécialistes nous disent qu’il n’est pas au début de sa vie extra-utérine capable de faire un net distinguo entre son corps et ces sensations extérieures. Il est ce qu’il ressent et perçoit. Ses sens eux-mêmes sont encore en formation et déterminent autant qu’ils sont déterminés par les percepts.
Au stade de la tortue sur le dos, il ne sait encore rien ou presque de ce qu’il est. Il en est réduit à l’exercice de ses instincts et à des émotions. Il voit peu à peu apparaître autour de lui des regards et des formes qu’il va progressivement interpréter selon des critères de satisfaction physiologique. Accouche autour de lui, vient à lui – et même au début confusément dans lui, mêlé à son propre corps, mêlé dans sa conscience, indistinct dans sa psyché, des signaux, des lumières, des mouvements, des couleurs, des sensations thermiques et tactiles qui sont les premiers signes du monde qui naît, du naît à lui, qui vient à l’infans.
Autrement dit, c’est le monde qui se crée avec et autour de lui. Un monde totalement nouveau, plus nouveau que le nouveau né, un monde ex-nihilo que l’infans va interpréter biologiquement et affectivement. Ces premières fabulations, ces premières interprétations sont plus imaginaires que réelles.
Et peu à peu, dans l’écosystème du carré familial, l’infans va progressivement construire des liens de fréquence, de promiscuité, de plaisir ou de peur, où la puissance des figures de la mère, du père, de l’Autre vont s’imposer, comme des pôles structurants de la psyché de l’infans. Il faudra des jours, des mois, des années et peut-être toute une vie n’y suffira-t-elle pas, pour interpréter le monde qui est né avec l’infans, articuler les fabulations, hiérarchiser les récits, la syntaxe des récits qui se mettent en place. L’enfant devenu adulte ne cessera jamais d’imaginer le monde, qui lui demeurera à jamais étrange, avant même d’y introduire des fabulations rationalistes, des théories scientifiques, des procédures instrumentales. Il; demeurera soumis à ses trois instincts primaires; l’instinct de plaisir qui naît des satisfactions qu’on veut répéter, Thanatos, qui veut détruire ce qui a fait peur, et Prométhée, l’instinct de puissance qui prend sa revanche sur l’impuissance angoissante et frustrante du stade prolongé de la tortue sur le dos.
C’est ainsi que nous expliquons la constitution des mythes, ces récits qui tendent à expliquer ce qu’est le monde, son origine et sa destinée. Les poètes, les peintres, les philosophes qui tenteront, adultes, de préciser ces récits mythiques fondateurs, les célèbreront, transformeront, les inventerons, ou les rejetterons selon les besoins de leur propre psyché autant que de la conscience collective de leur société. Puis, lorsque la société évoluera et se centrera sur de nouveaux mythes, ceux auxquels elle croyait avant passeront au rayon des mythologies (décrédibilisées) et sédimenteront dans l’inconscient collectif sous les mythes nouveaux qu’on célèbre et que la mythanalyse explore dans leur actualité.
Réf : Blog Mythanalyse 16/07/2014
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Tout langage est métaphorique. Toute logique est familiale.
Il faut prêter attention aux images que véhicule le langage courant. Le langage est constamment une construction métaphorique. C’est pourquoi la mythanalyse lui donne une si grande attention. Nous imaginons le monde. Toute rationalité est une construction métaphorique construite sur structure syntaxique issue d’une logique familiale.
Ainsi, lorsque je dis que l’enfant après la naissance poursuit son développement fœtal au « sein » de la « matrice » familiale, je dis en fait qu’il était encore inachevé au moment de sa naissance. Il va encore passer par le stade de la tortue sur le dos, puis de la conquête d’autonomie à quatre pattes avant d’être capable de se tenir debout. Tout autre mammifère – il est vrai, sur quatre pattes – est capable de se tenir debout dans les minutes qui vont suivre sa naissance et de trouver les mamelles auxquelles s’alimenter.
Cette dépendance prolongée est décisive dans la structuration de la psyché humaine, qui en gardera définitivement les images et la logique familiale.
Réf : Blog Mythanalyse 06/09/2014
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Le nouveau-né traverse d’abord un premier stade de dépendance biologique totale, comme une tortue sur le dos qui agite bras et jambes, et pleure. De ce premier stade de frustration viendra par la suite, comme une revanche, son instinct de puissance. (Mythanalyse)
The baby experiences first a stage of total biological dependence, alike a turtle on its back, waiving arms and legs and shouting his frustration. This may create as a desire of revenge his future instinct of power. (Mythanalysis)
El niño atraviesa una primera fase de dependencia biológica total, llorando, agitando los brazos y las piernas como una tortuga en posición de espalda; así crece, como un deseo de venganza, su instinto de poder. (Mitanálisis)
Das neugeborene Kind erlebt zuerst die schwierige Zeit einer totalen biologischen Abhängigkeit, weint, und bewegt Arme und Beine wie eine Schildkröte auf dem Rücken. Daher lässt sich sein zukunftiger Machtinstinct erklären. (Mythoanalyse)
Réf : Blog Avenir de l‘Art 16/09/2014
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