Référence :
21307
Titre :
Dynamique du carré parental (série 3/10)
Date :
2012-2014
Technique :
Acrylique sur toile
Famille/Série
Le bestiaire de la mythanalyse, 10 toiles
Dimensions
122 x 92,5
Signature
|
Provenance
Collection particulière
Observations
Expositions
Centre Pompidou
Bibliographie
Le carré parental et la fabulation mythique
J'ai maintes fois souligné que le développement de la fabulation mythique de l'infans est déterminé par la structure du carré parental: la mère, le père, l'infans et l'autre (la société). Cette schématisation est à coup sûr trop géométrique et son équilibre - ou son déséquilibre - dépend de la dynamique sous tension des imagos et des rôles des acteurs.
J'ai donc tenté ici d'exprimer cette dynamique en montrant que le lien avec la mère demeure fondamental, tandis que le nouveau monde naissant prend le devant et que le père esquisse son imago, sous influence de l'autre - la société - qui s'imposera de plus en plus, mais qui demeure latérale au début par rapport aux déterminants biologiques.
Le stade du chaos, qui émerge avec l'accouchement, trouble cette belle organisation à coup sûr et ne sera jamais complètement dépassé, même au stade adulte. Moi-même, né en octobre 1941 à Paris sous l'occupation nazie, je garde certainement dans ma mémoire inconsciente une inscription profonde non seulement de mes propres émotions face au chaos biologique spécifique de l'accouchement et de l'arrachement du corps maternel, mais aussi des angoisses parentales face au chaos de la Seconde guerre mondiale. Je les ai marquées ici en saturant l'espace du carré parental de noirceurs chaotiques. D'autres cas sont bien sûr moins dramatiques.
Réf : Blog Mythanalyse 27/11/2014
URL
mythanalyse de la forêt
La forêt a toujours été et demeure un lieu singulier, hétérotope, intensément chargé d’imaginaire. Un lieu de rupture avec l’ordinaire civilisationnel, où dominent les arbres et non les hommes, propice à l’étrange et dans lequel on ne pénètre pas sans un sentiment d’aventure. Quittant la lumière, lorsqu’on entre dans l’ombre des forêts, tous les sens s’activent, les yeux et les oreilles guettant dans le silence les puissances mystérieuses qui semblent l’habiter.
Je vis dans un pays d’immenses forêts, le Canada, dont le drapeau, les billets de banque, les timbres postes affichent les symboles vivants : l’érable, l’orignal, le castor, le canard tout autant que Sa Gracieuseté la reine d’Angleterre. Et nous avons gardé la tradition autochtone des « coureurs des bois ». On peut y lire l’enracinement identitaire de la société québécoise et canadienne. La forêt européenne était le domaine des Celtes, des Gaulois (Astérix) ; elle est devenue le monde enchanté des Schtrumpfs. Le Liban consacre son drapeau à son cèdre emblématique, Belize à l’acajou, la Guinée orientale au kapokier, Haïti au cocotier.
La nature a beaucoup changé
Elle était d’abord la forêt omniprésente, primaire, dont le symbole demeure donc aujourd’hui lié à notre origine archaïque. Primates parmi les singes, nous sommes descendus non pas du ciel, mais des arbres ; nous avons cueilli, puis défriché, nous avons vécu dans les clairières puis nous sommes sortis de la forêt. Pour l’Occident, la déforestation était la condition de la civilisation : dessoucher pour cultiver, couper les arbres pour se protéger des animaux, pour construire sa maison, sa « cabane au Canada », pour se chauffer, pour cuire.
La forêt a d’abord été magique, peuplée d’esprits ; puis christianisée, elle est devenue divine, mystique et providentielle, un espace originaire, primaire, qu’on oppose à l’agitation urbaine, elle est demeurée un havre de paix, de retraite, de méditation, de sagesse. Sa puissance surhumaine nous en impose. Ses arbres géants inspirent le respect ; ses immenses feux naturels sèment la frayeur, mais ils assurent aussi son rajeunissement. Le mythe est ambivalent, protecteur autant que menaçant. Refuge de l’ermite, refuge contre les ennemis, mais aussi antre du magicien, elle éveille la crainte des esprits, des animaux, des brigands, des hors-la-loi qui s’y cachent. Ainsi, la forêt d'Aokigahara au pied du Mont Fuji a la réputation d'être le lieu le plus hanté du Japon.
Là où la civilisation en vient à bout, déboisée, elle s’est désacralisée. Elle est devenue une ressource naturelle exploitable à merci, jusqu’à ce que les poètes nostalgiques ne lui confèrent à nouveau une magie romantique. Aujourd’hui elle garde le souvenir profondément ancré de toutes ces métamorphoses, mais elle a pris de nouvelles valeurs : patrimoniales, touristiques, écologiques. On l’a isolée, comme les populations autochtones ; on l’a promue dans le tabernacle de la nature au rang de parcs nationaux et réserves naturelles qu’il faut protéger sous peine de sanction. Poumon amazonien de l’humanité, réservoir de biomasse, modèle d’écosystème équilibré, elle a acquis de nouvelles fonctions vitales : la protection contre l’érosion, la résorption du CO2, la lutte contre le réchauffement climatique. Elle est désormais un enjeu politique mondial, une revendication des partis Verts. En témoigne la fable qu’évoque le célèbre film de science-fiction en 3D Imax Avatar réalisé par James Cameron en 2009, et son remake prévu pour 2018. Les méchants soldats américains en quête d’un minerai rare susceptible de résoudre la crise énergétique qui sévit sur la planète Terre, menacent de destruction une population innocente qui habite un arbre cosmique aux extraordinaires frondaisons sur une très lointaine planète. Et avec l’écologie, elle accède aussi à un statut numérique supérieur : on scrute son état de santé par satellite, on géolocalise ses essences précieuses dont on suit à la trace les coupes sauvages pour les réprimer, on étudie les déplacements de ses espèces vivantes. Lorsque c’est possible, on reboise. Et encore mieux, encore plus : l’idée de la création originelle qu’elle symbolise bascule aujourd’hui dans l’utopie de la création humaine à venir, celle d’une nouvelle nature, numérique, sous dôme sur une Terre dévastée ou sur une autre planète que nous coloniserions pour survivre ou pour conquérir le monde. Mieux que le bois synthétique, la forêt asservie dans la main de l’homme apparaît à l’horizon du futur comme un artefact. Elle rejoindra les espèces en voie de disparition dans les zoos des métropoles.
À travers ces scénarios successifs et contradictoires dont la mémoire feuilletée s’est accumulée dans nos inconscients collectifs, la forêt est demeurée un mythe immense, et la violence qu’elle subit, son étiolement voire sa disparition même dans les pays en développement, en Amazonie, au Mexique, en Afrique, sur les grands territoires d’exploitation forestière du Canada et d’Europe du Nord, résonne dans nos imaginaires comme une menace directe contre la vie humaine. Les forêts, ce sont les lieux des origines, des poches primitives qui subsistent sur la surface de plus en plus chauve de la planète Terre, alors qu’émerge l’anthropocène, aussi fier et transformateur que dévastateur. La forêt et devenue objet de culte.
La forêt demeure un symbole de la nature. Nous l’interprétons selon une opposition binaire entre l’irrationnel et le rationalisé, entre l’obscurité et la lumière, entre la peur et la domination humaine. Nombreux sont les récits mythiques qui mettent en scène les hommes et les filles des arbres (les nymphes). Dans plusieurs cultures il est de tradition de planter un arbre lors de chaque naissance (en Amérique latine, notamment au Panama, mais aussi encore en Europe). Les Papous de Nouvelle Guinée qui vivent dans des cabanes accrochées aux cimes des arbres appellent la forêt “leur maison”, la respectent et la célèbrent comme telle dans leur foi animiste.
Nous avons toujours mytifié la forêt. Elle a été et demeure le bois sacré, le sanctuaire des origines. Elle a été la forêt enchantée, celle de Brocéliande, celle des druides, celle du cycle arthurien, la foret magique, la forêt hantée, telle la forêt hercynienne de l’ancienne Germanie, la forêt des contes de fée, du Petit Poucet, de Blanche Neige et les sept nains, du Chaperon rouge.
Et comme dans beaucoup de mythes, la partie vaut pour le tout. L’arbre est symbole de la vie, de puissance, de généalogie, de liberté. S’il est vivant, et même mort, on ne le coupe pas sans angoisse, fût-ce légère. La tronçonneuse moderne est associée à la torture, au cauchemar. On honore le cèdre du Liban, le baobab africain, l’arbre cosmique des Sumériens antiques, dont les racines plongent jusqu’aux eaux primordiales, dans « l’abime chaotique du commencement ». Et tous les arbres sacrés, l’arbre de la révélation du Bouddha, le chêne de Saint-Louis, l’arbre de la sagesse, l’arbre aux pommes d’or, l’arbre de la connaissance, l’arbre à palabres, le pommier de Newton, incarnent nos racines telluriques, identitaires, autant que nos aspirations à nous élever dans le ciel des divinités. Dans ces forêts gothiques qu’évoque Chateaubriand comme des cathédrales, avec ses rayons de lumière qui percent le feuillage comme à travers des vitraux religieux, nous saisit la peur de nous perdre et d’être épiés par les esprits qui se cachent dans les arbres, de subir la magie qui envoûta la Belle au bois dormant, de tomber nez-à-nez avec des loups, des ours, ou avec Robin des Bois. Ou encore avec un cerf immense portant une croix lumineuse entre ses bois, comme ce chasseur infatigable qui, bouleversé par cette apparition divine devint Saint-Hubert. Cette vision de Saint Hubert, bien des images religieuses et des tableaux célèbres l’ont inscrite dans notre imaginaire occidental.
Dans toutes les cultures la forêt est propice à ces apparitions de saints, de malins génies, de monstres, d’ombres mouvantes, de bruits insolites, de gnomes, lutins, farfadets, de faunes, d’elfes (une tradition nordique et anglosaxone), de liéchis slaves, esprits gardiens de la forêt, sans ombre, qui peuvent se faire aussi petits qu’une souris ou aussi grands qu’un arbre, de dryades (mythologie grecque), de djinns (tradition maghrébine), d’ogres, de sorcières, de dragons cracheurs de feu. Nous entendons les chuchotements d’arbres aux branches tordues qui se parlent entre eux à notre passage. Goethe a évoqué ainsi le « Roi des aulnes » (der Erlkönig) de la tradition germanique, qui fait peur à l’enfant chevauchant dans la forêt avec son père :
Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif?
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.
Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage effrayé ?
-Mon père, ne vois-tu pas le roi des aulnes,
le roi des aulnes avec sa couronne et sa queue.
- Mon fils, c'est un nuage qui passe.
Aujourd’hui, les soldats romains de César ne s’y aventurent pas sans trembler à la pensée d’y rencontrer Astérix et Obélix musclés par la potion magique du druide Panoramix.
L’infans au sein du couple mère-père
Je dis bien « mère-père », car l’habitude langagière qui place le père avant la mère dans nombre de locutions courantes reflète certes le machisme de nos sociétés, mais aucunement l’expérience de l’infans qui a vécu neuf mois en osmose avec le corps de la mère avant de voir naître à lui un homme – un inconnu, un autre -, qui prétend lui donner certes de l’amour, mais aussi exercer sur lui une autorité étrangère.
Les traditions mythologiques identifient souvent la terre à la mère, Gaïa, et le ciel au père (là ou résident les dieux de l’Olympe, mais aussi le dieu biblique). Ce lien qu’établit l’arbre par ses racines avec la terre et par ses cimes avec le ciel a donc pris force de symbole cosmique. Et l’être humain immergé dans la forêt réactualise ainsi la mémoire inconsciente de son impuissance infantile (passivité) au sein du couple mère-père : un stade de la gestation de l’homo fabulator que nous avons nommé « le carré parental » dans notre théorie de la mythanalyse. Nous l’avons décrit comme le stade qui suit la naissance (le chaos) et crée les premières organisations synaptiques du cerveau fabulatoire (*). L’infans n’est pas encore capable de distinguer ses organes du monde qui naît à lui. D’où son impuissance émotive entre le désir de la mère nourricière et protectrice et la peur de la puissance étrangère du père. Ce sont les émotions mêmes de l’homme au milieu de la forêt qui fait corps avec lui entre la terre-mère et le ciel-père. C’est la même passivité hypersensible à toutes les imaginations biologiques qui peuvent s’emparer de l’infans, comme de l’homme démuni, pris d’anxiété, infans sans parole, sans défense dans la forêt, livré à la seule imagination de ses émotions.
La richesse des mythologies, celle des contes et légendes en témoigne puissamment. On y retrouve ce schéma biologique universel, certes diversement décliné selon la variété des civilisations et des cultures, mais toujours fortement actif dans toutes sortes de situations de l’adulte, et jusque dans nos rapports les plus actuels à la forêt. La forêt ne cessera jamais d’être un imaginaire mythique ambivalent : celui des origines, tissées d’ombres et de lumières, celui de nos racines, celui de nos utopies de l’âge adulte : la forêt mythique de notre enfance, la forêt numérique entièrement sous notre contrôle, ou plutôt sous le contrôle du grand ordinateur central, qu’évoque La Matrice, ou Le soleil vert, le film d'anticipation américain réalisé par Richard Fleischer, sorti en 1973 et inspiré du roman Make room! Make room! d'Harry Harrison.
La dynamique des stades de la gestation fabulatoire
Il ne faut pas considérer les stades de la gestation fabulatoire comme des périodes séparées qui apparaissent les unes après les autres, se succèdent selon des ruptures, des discontinuités et se remplacent. Il faut plutôt les voire dans leur continuité accumulatrice, comme des séquences qui correspondent au développement biologique de l’infans et se renforcent ou s’opposent en se liant. Ainsi, le stade du pingouin élargit le monde de l’ourson, qui lui-même dynamise celui de la tortue sur le dos, tandis que le stade du homard s’oppose à l’impuissance des stades précédents. Et tous ces stades successifs se maintiendront comme un réseau associatif dans la mémoire inconsciente au stade papillon adulte.
Qui n’a jamais été pris d’angoisse en se perdant dans la forêt ? Cela m’est arrivé en raquette à la tombée du jour, ayant perdu mon chemin, ne reconnaissant plus ni arbres ni vallon à la seule lumière de la neige de plus en plus noire, dans le silence total d’un froid de plus en plus menaçant.
La mythanalyse, en associant la forêt par ses racines et ses cimes à la mère et au père, réactive chez l’adulte le stade du carré parental. Resurgit alors de sa mémoire inconsciente la frayeur de l’infans qui se souvient intensément du chaos du stade précédent lié à l’accouchement. La crainte de mourir s’empare alors de nous dans ce monde étranger de la forêt qui nous impose ses lumières et ses ténèbres mêlées, son immensité infinie et ses menaces. Nous sommes submergés par une conscience hyperactive qui avance devant nous à la cherche des chemins et de la lumière. Un univers devant nos pas inconnu, que nous avons transgressé en sortant du sentier. Pour le mythanalyse qui se croyait perdu, désarmé par le mythe obscur de la forêt, tout s’éclaire alors. Nous avons associé la forêt au carré parental. Est-ce crédible ? Peut-être allons-nous trop loin. Peut-être faut-il s’interroger encore. Rien ne peut être plus erroné que la généralisation de ce genre d’association. On a trop vu l’abus caricatural dans la théorie freudienne de ces incessantes identifications de tout objet aux deux sexes, le phallus ou le vagin, pour ne pas vouloir tomber à notre tour dans ce travers.
#
Le paramètre sociologique de la mythanalyse
Il ne faut jamais universaliser la mythanalyse dans ses interprétations des stades de gestation de l’imaginaire, fussent-ils biologiques et donc à cet égard susceptibles de généralisation. D’une part en raison des contextes géographiques de la naissance et d’autre part en raison des interprétations culturelles diverses, voire divergentes qui peuvent résulter de ces déterminants géographiques et sociaux.
Et en effet, qu’en est-il de ceux qui naissent dans les déserts de glace ou de sable, les autochtones qui ne connaissent que la toundra ou les oasis? Leur réactualisation du stade du carré parental est certainement déclenchée par d’autres figures de la nature que celle de la forêt primordiale. Je ne saurais dire lesquelles. À moins qu’elle ne demeure absente ou très limitée dans leur imaginaire adulte. C’est bien possible, mais je n’en connais pas les effets éventuels. D’autres que moi, qui connaissent mieux ces cultures, pourront se pencher très utilement sur cette question.
(*)Mythe art: La dynamique du carré parental, peinture acrylique sur toile, 92 x 153 cm, 2014. Le souvenir du chaos est ici marqué par ces gesticulations noires qui emplissent encore l’espace fabulatoire – exception faite du corps de la mère.
Réf : Blog Mythanalyse 20/11/2016
URL
The parental square of mythic fabulations
The development of the infans’ mythic fabulations is determined inside the frame of the parental square by the mother, the father, the baby and the other (the society). This mapping is of course too geometrical and its equilibrium – or unbalance – depends on the dynamic and tensions between the imagos and roles of the actors.
I tried therefore to express here these dynamics showing that the mother maintains her intense link with the baby, but that the new born world takes the lead, meanwhile the father appears aside, under the influence of the other, which will gain prominence, but keeps a lateral power at the beginning in comparison with the biological determinants.
The chaotic stage which emerges with the birth starts immediately troubling this nice matrix, and will for sure never fully disappear, even in the adult stage. Myself being born in October 1941 in Paris occupied by the Nazis, l for sure keep in my unconscious memory a deep inscription not only from my own emotions due to the biological chaos which overwhelmed me at the time of my birth, but also of my parents scared by the Second world war. I marked them by saturating the rectangle of the canvas with black disordering threatening shapes. Other parental squares may look much less dramatic.
Réf : Blog Mythanalyse 23/11/2014
URL
Das elterliche Quadrat und die mytische Einbildungskraft
Mehrmals habe ich schon unterstrichen, dass die Entwickelung der mythischen Einbildungskraft des infans bei der Strukturierung des elterlichen Quadrats bestimmt wird: die Mutter, der Vater, das infans und der andere (die Gesellschaft). Diese Darstellung scheint sicher zu geometrisch und simplifizierend, da sein Gleichgewicht – oder Ungleichgewicht – von der Dynamik und Spannung der imagos und Rollen des Aktoren abhängig wird.
Ich habe deswegen in diesem Gemälde versucht, diese Dynamik auszudrücken, und zu zeigen, dass die Verbindung des infans mit der Mutter stets fundamental bleibt, während die neu geborene Welt zum Kind kommt, und es beherrscht. Der Vater erscheint auch bei der Seite unter Beeinflussung des anderen (die Gesellschaft), die mit der Zeit wirksamer sein wird, die aber am Anfang im Vergleich mit den biologischen Faktoren lateral bleibt.
Die chaotische Phase, die mit der Geburt ausbricht, stört sofort diese schöne Ordnung, und wird nie, sogar im adulten Stadium, völlig verschwinden. Ich selbst, da ich in Oktober 1941 in zurzeit von den Nazis besetzten Paris geboren wurde, behalte ich sicherlich in meinem unbewussten Gedächtnis eine tiefe Einschreibung, nicht nur von meinen eigenen Emotionen dem biologischen Chaos entgegen, das mit dem Reißen aus dem mütterlichen Körper hervorkommt, sondern auch von den Ängsten meiner Eltern der Drohungen des zweiten Weltkrieges entgegen. Ich habe sie hier mit schwarzen unordentlichen Formen dargestellt, die den elterlichen Raum erfüllen. Andere Fälle sind sicher weniger dramatisch.
Réf : Blog Mythanalyse 24/11/2014
URL
El cuadro parental de fabulación mítica
Subrayé varias veces que el desarrollo de la fabulación mítica del infans (el niño) está determinado por la estructura del cuadro parental: la madre, el padre, el niño y el otro (la sociedad). Por supuesto esa esquematización parece demasiado geométrica y simplificadora, pues su equilibrio – o desequilibrio – depende de la dinámica y tensión entre las imagos y los rollos de los actores.
Intenté entonces expresar aquí esas dinámicas mostrando la importancia del vínculo mantenido entre la madre y el infans, mientras que el nuevo mundo nasció al niño y crece y el padre aparece. Esa matriz se volverá más y más determinada por el otro, pero en el inicio son los determinantes biológicos que se imponen principalmente.
La fase emergente del chaos perturba por cierto desde el parto esa estructura parental, y nunca desaparecerá totalmente hasta en la fase adulta. Ío mismo, nascido en Octubre 1941 en Paris ocupado por los Nazis, tengo sin duda presente in mi memoria inconsciente la huella profunda no solamente de mis propias emociones frente al chaos biológico nascido con el arrancamiento del cuerpo maternal, pero también de las ansiedades de mis padres frente a la Segunda guerra mundial. Así se satura el espacio natal de la matriz parental con formas negras desorganizadas y amenazadoras. Otros casos están por cierto menos dramáticos.
Réf : Blog Mythanalyse 20/11/2014
URL
父母方块的动态
我曾多次强调指出,infans(拉丁语:婴儿)神话虚构的发展是由父母方块的结构确定的:母亲,父亲,infans和其他。这种简化肯定是过于像几何图像了,它的平衡 – 或者它的不平衡 – 取决于各个角色意象和角色在压力之下的动态。
因此我在这里尝试表达这些动态,展示出,母亲的角色保持着关键,而初生的新世界占据了上风,父亲勾勒其意象的轮廓,两个都是在其他 – 社会 - 的影响之下,而这个其他变得越来越重要,但在一开始相对于生物的决定因素保持着边缘性。
伴随分娩出现的混沌阶段肯定扰乱了这种美好的组织形式,它永远不会被完全超越,即使是在成人阶段。
我本人1941年10月出生在纳粹占领下的巴黎,在我无意识的记忆里,我不仅保留了我自己面对分娩和从母体拔出的特殊生理混乱时的各种情绪的深刻印记,还有我父母面对第二次世界大战的混乱时的恐慌的印记。在这里,我通过让父母方块的空间充满混乱的各种黑色来表示。其他的情况当然没有这么戏剧化。
Réf : Blog Mythanalyse 26/11/2014
URL
</td
|